2. Pop corn

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Meredith


L'homme habillé d'un bleu imposant se tenait désormais dans le salon. Après hésitation, Kendall s'était finalement décidée à lui céder l'entrée.

Tandis qu'il sortait un stylo à bille de la poche avant de sa chemise, mon cœur se mit à battre la chamade, dépassant mes acharnements à préserver ma sérénité et ma prétendue innocence en apparence.

Je ne suis pas prête à aller en prison.

Parce que oui, avec Chris j'avais commis des actes qui me feraient aujourd'hui y être. Et c'était pourtant la dernière chose dont j'avais envie.

Mais ça ce n'était rien, comparé au cas des deux frères. Moi j'aidais à l'espionnage et au trafic de certaines drogues, mais eux avaient déjà ôté la vie.

Je ne comprenais pas comment la police avait fait pour nous crâmer, sachant que nous avions été très discrets et méticuleux dans tout ce que nous avions entrepris. Finalement pas.

Je ressassais encore ces moments où Chris me prévenait. Il me demandait d'arrêter avec lui, parce qu'il ne voulait pas que je m'attire des problèmes. Je l'avais voulu de mon plein gré, de travailler avec lui.

Pas seulement pour l'argent, mais aussi pour passer la majeure partie de ma vie à ses côtés. Je me considérais comme n'ayant pas de famille, alors la moindre occasion qui se présentait devant moi d'être encore plus proche de lui à chaque instant, je la saisissais.

L'air était lourd, et que dire, la pièce dans laquelle mon meilleur ami d'enfance et moi nous trouvions n'était que l'unique chambre préférait la sobriété et la simplicité, alors cela ne le dérangeait pas du tout.

Il se leva du lit surlequel nous étions installés en tailleur et sortit de l'un de ses tiroirs de chevet un petit objet qui me sembla être une balance. Après s'être parré d'une paire de ciseaux et d'une boîte en carton, il se rassis, et me fixa avec compassion.

Son regard doté d'une des plus belles nuances de vert me fis ressentir une myriade de sensations profondes. Je ne regrettais pas un seul moment avec lui, et je voulais que cela dure pour toujours.

Il était mon grand-frère, celui que je connaissais depuis ma plus tendre enfance, celui à qui je pouvais vraiment m'abandonner, et celui pour qui je vivais .

Alors quand il prit dans la poche arrière de son short en jean une pièce d'argent, je le fixai encore plus, essayant désespérément d'élucider ce qu'il essayait de mijoter.

L'air frais de cet après-midi hivernal traversa les fenêtres ouvertes de l'unité, rendant l'atmosphère encore plus enivrante et plaisante à chaque seconde qui passait lorsque j'étais avec lui.

La pièce, il la déposa sur l'un des côtés de la balance. Celle-ci bascula succintement sur le côté de la pièce, ne pouvant supporter le déséquilibre que provoquait le métal.

- Ça, commença-t-il en parlant de l'inégalité occasionnée par la pièce d'argent, c'est ton innocence.

Il prit de nouveau la paire de ciseaux, et la boîte en carton. Il se mit à découper en petit morceaux le carton, jusqu'à en obtenir plusieurs fragments.

- Et ça, reprit-il en déposant un par un les morceaux sur l'autre côté de la balance, c'est ta repréhensibilité. Tout ce dont tu es coupable et fautive. Tout ce que tu t'es obligée à accomplir avec moi. Les actes s'accumulent, et deviennent désormais lourdes. Dépassant le poids de ton innocence.

SERIAL KILLEROù les histoires vivent. Découvrez maintenant