SERIAL KILLER

5. Art de séduction

Meredith

— T'es sûre que c'est lui ? me redemanda Kendall en remplissant un bol de céréales et de verser ensuite le lait.

— Oui, répondis-je les yeux rivés sur son téléphone en prenant place sur l'un des tabourets de l'îlot de ma cuisine, en face d'elle. J'ai revérifié sa photo de profil et il ressemble trop au type étrange pour ne pas être le type étrange.

— OK récap, Deon c'est peut-être le frère –

— Ou le cousin, l'interrompis-je.

— De Kade, poursuivit-elle.

Je déglutis, rien que de penser à ça me donnait des frissons.

J'entendis Kendall pouffer, ce qui attira mon attention en m'extirpant de mes pensées.

— Et dire que tu l'as embrassé, exhala-t-elle dans un rire.

Je restai silencieuse, tout en arquant l'un de mes sourcils.

— Je parlais de Deon, mais c'est vrai que tu te l'ais fait les deux, reprit-elle en prenant une cuillerée de son petit-déjeuner.

— C'est de toi que je vais me faire si tu continues à dire de la merde, crâchai-je agacée.

— Eh, calme-toi. De toute façon, je suis sûre que tu ne les reverras jamais. Dumoins, que tu n'es pas prête de les revoir avant un certain temps.

Force était de réaliser qu'effectivement, croiser encore le chemin du mec recherché par les flics ne sera certainement plus une chose due, tout simplement parce qu'il... était recherché par les flics.

Mais Deon.

Ah, que j'en ai ma claque de celui-là.

— Et si tu me parlais plutôt de la personne que tu as vu hier quand nous sortions du Silver ?

Je posai cette question uniquement parce que je savais désormais qu'il ne s'agissait pas de Kade. Elle n'était pas au courant qu'il était là-bas hier, alors je voulais comprendre pour qui elle s'était laissé égosiller comme une folle.

Elle manqua de s'étouffer avant de lâcher :

— Oui, justement, tu me croiras jamais, mais... j'ai vu Giovan.

La tachycardie me fallu de peu et je déglutis difficilement, putain, Giovan.

Giovan de merde.

— Je buvais un verre lorsque j'ai cru l'apercevoir dans le bar. Au début, je n'étais pas trop convaincue par le fait que ce soit lui, m'expliqua-t-elle alors que je l'écoutais attentivement en attendant impatiemment la suite.

Honnêtement, j'aurai aussi jaugé le pour et le contre. Je savais que Giovan résidait à Annapolis et qu'il ne quittait jamais sa ville, alors qu'est-ce que serait-il bien venu faire à Washington ?

— Alors j'ai décidé de me lever et lorsque je me suis mise à sa suite, j'ai confirmé qu'il était bien là, dans le même bar que nous.

— Ensuite ?

— Ensuite il est sorti du bar et j'ai fait de même. Pour ne pas qu'il me voit, je me suis cachée dans ma voiture, et je l'ai vu se mettre à fumer. J'ai tout de suite appelé Hans, qui m'a demandé de rester là, et d'inspecter ses moindres faits et gestes.