Chapitre 7 : les larmes de verre

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⚠️ violence physique et psychologique⚠️

          La démone ne disait jamais rien de superflu, encore moins avec des êtres "inférieurs". Comment se sentir à l'aise avec une telle personne ? Seul le bruit des pas couvrait se silence insupportable. Ils exploraient les lieux afin de prendre leurs marques. Ils se creusaient de petits nids dans les bottes de foin. Comme il faisait froid, ils passèrent le balai sur un petit cercle pour y mettre leur feu de camps sans enflammer tout le bâtiment. Sú se décida timidement d'aller voir la démone pour lui offrir un petit bracelet avec les perles en bois. Les yeux pourpre de la femme ne daignaient pas se baisser pour regarder le présent et encore moins pour regarder la petite. Elle restait simplement là, contre le mur, les bras croisés, les yeux rivés sur le mur lointain en face d'elle. La petite lui demanda en marmonnant :
"A quoi pensez-vous madame ?"

Aucune réponse, aucune réaction. La petite reposa la question un peu plus fort au cas où elle n'aurait pas entendu :
"A quoi pensez-vous madame ?"

Aucune réponse, aucune réaction. La fillette lui mis son cadeau dans la poche, puis parti.
A peine elle fut retournée qu'un diablotin entre en trombe dans le hangar.
"Maîtresse ! Maîtresse ! Mon seigneur Crow vous demande ! Il est furieux, carrément enragé !"

_ "Vous, restez ici." ordonna-t-elle aux humains. En sorti et s'envola avec des ailes de brume.

          Asaf semblait plus pensif que d'habitude. Il était toujours à réfléchir, lire et étudier, mais cette fois, il était bizarre. Ça n'avait pas échappé à son meilleur ami. Il vint le voir et qui le surpris en lui demanda ce qu'il avait pendant qu'il mettait un pull.


" Très honnêtement je ne sais pas du tout ce que j'ai. C'est juste que... Euh... Comment dire ? Cette femme-là, Leila, elle est troublante."

_ "A cause de son physique ?"

_ "Non, non du tout. C'est autre chose. Elle me rappelle quelqu'un."

_ "Hum... Je ne peux pas t'aider si même toi tu n'en sais rien."

Leur discussion dura longtemps. En attendant, Gallen faisait classe à Sú, car c'était la seule à part Zuko et Asaf à avoir reçu une éducation littéraire et Aaon s'entraînait en faisant des développés militaires avec des bottes de foins.

          Soudain, des cris atroces résonnèrent dans tous les environs. Quelqu'un hurlait à la mort à s'en faire imploser la gorge. Ces hurlements glaçants mélangés à des pleurs sans fin s'intensifiaient de secondes en secondes. Tout le monde se figea terrifié. Le prince, dans un élan improbable, commença à courir vers l'origine de ces supplications. Il courût encore et encore, sa respiration tremblait d'appréhension l'empêchant de prendre davantage de vitesse dans les rues de la Cité de Crow. Là, à ras de sol, une minscule fenêtre vibrait. Il s'arrêta pour y jeter un œil, par conséquent, il se cacha sur le côté du mur et passa un œil par la vitre.

Une pièce sombre contenait une chaise en cuir brun foncé avec une petite plaque de métal à côté sur laquelle était disposé un set d'instruments étranges. Des scalpels, des perceuses, des scies rouillées, des pinces de toutes tailles, un économe, mais aussi des fioles de verres, des bidons blancs étiquetés. Sur le mur du fond à côté de la porte blindée, il y avait une grille sur laquelle apparaissaient vivement de petites lumières d'origine électrique. Elle était branchée à une batterie immense. À côté, il y avait comme une collection d'eposée, constituée de fouets et de cordes qui dégoulinaient de sang noirâtre. Par terre, des jambes dépassaient de derrière la chaise. Le pantalon déchiré permettait de voir les plaies ouvertes de la peau qui saignaient abondement.

"Relèves-toi je te dis ! On n'a pas fini de jouer. Qu'est-ce qu'on avait conclu toi et moi ? Hein ? On a dit que la bonté ne mènera qu'a ta perte. Il faut que tu comprennes que tes sentiments sont une malédiction ! Rah combien de fois te faudra-t-il pour comprendre que ta haine est la seule chose acceptable si tu veux survire dans ce bas monde ! Tu comprends qu'il faut que je te corrige n'est-ce pas ? Tu ne m'en veux pas puisque c'est pour ton bien ? Les gens sont vils, ils ne t'accepteront jamais parmi eux. Regarde ta mère enfin. Tu as vécu des souffrances bien supérieures à celles qu'on peut vivre dans l'enfer et tu connais la raison ? Attends, je vais te le répéter encore une fois : Les démons sont le mal incarné. La noirceur de notre âme emporte n'importe quelle lumière et c'est la raison de tous tes malheurs. Les Hommes, les dieux, les anges, les plantes, les animaux, tous sans exception ont peur de nous à cause de notre sang. Nous sommes bannis en enfer à cause de notre puissance. La force obscure est la plus suprême des forces ! Tes sentiments et tes idées ne feront que te rendre plus faible et minable que tu ne l'es déjà."

_ "Ou... *kof* oui mon sei...gneur *kof, kof*."

          Crow se baissa et attrapa sa victime par les cheveux pour la relever. Misère ! C'était Leila ! Elle saignait de partout et s'étouffait à cause du sang de sa bouche qui bloquait son œsophage. Les yeux vacillants, la démone avait du mal à les maintenir ouverts. La douleur incommensurable qui lui traversait chaque partie de son corps la faisait sombrer un peu plus. Il l'assit dans le siège en la jetant dedans violement puis lui attacha les pieds, les mains, le bassin et la tête avec des lanières de cuir serrées au maximum.

          Il entama une torture effroyable. Il commença par placer les doigts de la jeune femme à plat sur les accoudoirs. Puis, il les fixa dans cette position à l'aide de cire. Avec un large sourire horrifique, il prit une petite pince et arracha ses ongles un par un. A chaque ongle retiré, il riait et l'insultait. Leila hurlait comme jamais quelqu'un n'a hurlé dans l'univers. Crow échangea sa pince contre un marteau, et frappa de toutes ses forces les os des mains de la démone. On entendait de dehors les os se briser sous le choc.

          Zuko, toujours à la fenêtre ne pouvait rien faire. Le dégoût, la peur et plein d'autres émotions indescriptibles l'envahirent. Il ne pouvait plus bouger. Ses jambes ne répondaient plus, ses yeux ne pouvaient pas se détourner de cette scène immonde, son dos contracté frissonnait comme en plein air glacière. L'air de ses poumons se retrouva bloqué au niveau de la gorge. Impossible de respirer correctement.

          La fille qui semblait ne plus pouvoir prononcer un son réagissait finalement à chaque coup. Le boucher lui arracha son haut et harponna un économe. Il l'approcha lentement de la zone entre les clavicules de la femme. Il lui arracha la peau de tout le torse jusqu'aux épaules. Ce supplice-là dura bien une longue demi-heure qui semblait pourtant durer une éternité. La chair à vif, les ongles à terre, les yeux gonflés, le nez et la plupart des os totalement brisés, le corps lacéré, Leila ne bougeait plus.

"J'en ai fini avec toi. Ah ! Et cesses tes jérémiades tu veux ? T'es bien sensée être mon bras droit non ? Tu es celle à qui je fais le plus confiance, je t'aime comme ma propre fille. Je me souviens encore parfaitement de ce jour où je t'ai réaccueillit dans mon infini bonté. Ce jour-là j'ai gagné le meilleur combattant de notre ère. Toi qui prendras la tête de cette organisation dans laquelle j'ai mis toute ma sueur durant ma vie entière, relèves-toi et reprends toi. Je sais que tu peux devenir quelqu'un de grand. Ne me déçoit pas encore." fini Crow en s'essuyant soigneusement les mains avec une serviette après l'avoir détachée.

          Le prince restait là. Sans bouger, comme une statue, totalement horrifié et traumatiser par ce à quoi il venait d'assister. Comment une telle cruauté pouvait être commise ? Il réussit enfin à détourner la tête pour vomir sur le côté. Il pleura malgré ses difficultés à respirer qui persistaient. Il serra son crâne avec ses mains et regarda le ciel. Ses globes oculaires paraissaient sortir de leurs orbites. Il essaye d'éjecter ces images de son esprit en criant mais aucun son ne sortit de sa bouche. Il resta là un moment assis sur le sol, la tête entre les mains.

          Pendant que Leila récupérait et que Zuko se remettait de ses émotions, le reste du groupe était toujours dans le hangar à s'occuper comme ils pouvaient. C'est alors que ...

Cursed Legacy: Daughter of the Abyss - la Fleur De LotusOù les histoires vivent. Découvrez maintenant