Prologue

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Alésia, en avion pour Atlanta

Ça va chérie ? me demande calmement ma mère.

Oui très bien... je mens.

Si je vais bien ? Comment pourrais-je bien aller après ce que mon « petit ami » a fait.
Comment pourrais-je bien aller alors que je quitte tout pour une nouvelle vie où il y est encore.

Tout cela ne sert à rien. Mes parents ont beau faire le possible, ils ne pourront jamais réussir à l'éloigner de moi.

J'ai peur parce que chaque matin maintenant mon cœur palpite comme s'il avait décidé de ne plus battre.

« Alésia, ne dis pas un mot, à personne ! »

Peur parce que sa présence m'est maintenant devenue quotidienne voir normale. Peur car maintenant je ne sais plus si c'est moi le problème, si c'est moi qui me suis brisé toute seule, si je suis vraiment maître de moi même, de ce que je fais...

« Oui, je t'aime aussi... »

Alors par dépit ou par bonne conscience je me fais du mal à moi même, me forçant à m'isoler pour éviter de briser le cœur d'autres personnes comme le miens a été brisé.

« Fragile, trop fragile. »

Je reste seule, seule loin de tout et de tout le monde juste pour m'habituer à cette pensée, celle qui hurle sans cesse que je n'ai pas le courage de créer des liens avec qui que ce soit.

Peur parce que l'amour n'a plus de goût, plus de saveur. Et je suis quand même prête à me sacrifier pour ne jamais le reconnaître.

« JE TE DÉTESTE ! Je te fais la promesse de te retrouver. Peut importe où tu iras »

Peur parce que plus les jours passent, plus je me rends compte que je n'ai jamais ressenti de réelle émotion. J'ai l'impression que ma vie entière est un mensonge, que ma destinée s'est perdue sur le chemin de la vie.

« On est enfin partie...on peut être en paix...non ? »

S'il te plaît sors de ma tête...sors de ma tête. Il ne veut pas s'en aller. Telle serait ma destinée.

Ma peur et mon angoisse ne font qu'augmenter de jour en jour, de plus en plus. Ma vie n'est que tourment angoisse et pure stresse. Je ne suis faite rien que pour ça on dirait. Je ne pourrais pas être comme toutes les personnes de mon âge ?

Comme toutes ces personnes qui profitent de la vie, qui en profitent jusqu'à chaque minute chaque seconde près.

Car moi la seule chose dont j'ai envie justement c'est de cesser tout simplement de les vivres. Chaque heure, chaque minute, chaque seconde en plus ne sont que douleurs et souffrances.

Oui, c'est ça...

j'ai peur tout simplement

HYPOTHESIS [ EN PAUSE ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant