Chapitre-XXII

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Elli

Fait chier ! Il pleut. Je marchais, arpentant les rues d'Atlanta. Je n'avais pas envie de retourner chez moi, l'ambiance y était sombre et froide. Les rues d'Atlanta étaient d'un calme déconcertant en ce mercredi de novembre. D'habitude, les rues sont toujours autant animées les unes que les autres.

Mon simple gilet noir de me tenait en aucun cas chaud. Ma capuche se dressait sur ma tête, j'étais donc ainsi couvert au moins de la tête. Mais malgré cette capuche, mes cheveux sont entièrement trempés, des gouttes tombent sur mon visage.

Je marche. Sans m'arrêter. Vers où je me dirige ? Je n'en ai aucune idée mais je continue d'avancer. Avancer sans prendre la peine de regarder en arrière, car maintenant quoi qu'il se passe, je n'en ai plus rien à faire. Mes pas résonnent dans cette nuit calme et obscure, là où personne ne pourrait déranger mes pensées vagabondes.

Ah merde. C'est mon côté prof de français qui ressort...Lorsque Caleb m'a proposé le poste, j'ai accepté sans hésiter. Je voulais enfin quitter cette ville, où se cache les parties les plus cachées de mon âme.

— Papa ! J'ai eu un 17 en histoire ! criai-je à l'attention de mon père.

Je pense que quand il me frappe je le mérite. Il me dit que c'est parce qu'il m'aime qu'il fait ça et que c'est pour mon bien alors je le crois.

J'enlève rapidement mes chaussures et mon sac à dos en brandissant ma copie vers mon père. L'histoire était la matière ou je me débrouillais le moins bien et aujourd'hui j'avais eu la meilleure note de ma classe ! J'espère que papa sera fière de moi...

J'arrive vers mon père et...oh non...
Papa a bu...

Et maintenant je sais ce qu'il va se passer...mais c'est pour mon bien ! Non ? Il se lève doucement et s'approche. Je sais que reculer ne changera rien alors j'attend patiemment que le premier coup tombe.

Il déboucle sa ceinture, les mouvements sont comme au ralenti. Il l'a brandit en l'air et le premier coup s'abat sur mon ventre. Aïe...

Je me répète en boucle : « il m'aime, il m'aime... » je pense que j'essaye plutôt de m'en convaincre. Le dernier coup tomba et mon corps s'écroula une nouvelle fois au sol.

Faible, je suis faible

Des sanglots coupes mes pensées une femme pleurait, je m'avance vers la source de bruit et je vois une femme debout sur la barrière d'un pont d'au moins 15 mètres. Cette femme avait l'air jeune. Un silhouette fine et parfaite des cheveux noir qui lui arrivaient mi-dos.

Elle se met rapidement de profil pour essuyer ses larmes et grâce au lampadaire je crois distinguer...deux pupilles vertes...merde...

Alésia était là devant moi. Se tenant debout sur la rambarde d'un pont...

Allait-elle sauter ? Mais pourquoi ? Pourquoi merde ?!

Je m'avance alors doucement. Elle fixait un point invisible dans le vide. Elle...on dirait qu'elle essayait de tout oublier. Oublier pour pouvoir sauter sans crainte.

—  Alésia. je dis doucement.

Elle se tourne vers moi, ses yeux s'écarquillent d'un coup et elle se retourne rapidement.

Pars Elli. me dit-elle fermement dans un souffle.

Elle ne semblait pas sûre d'elle. Mais tout ce que je sais c'est qu'elle veut oublier ce qu'elle ressent, là, maintenant. J'ai déjà connu cette sensation. De ne pas vouloir mourir mais juste oublier. Juste un instant ou le temps d'une nuit.

HYPOTHESIS [ EN PAUSE ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant