love always shows up

Chapitre 4

Mon cœur s'écrase, et je ne respire plus. Je lève les yeux, et nos regards se croisent.
Benjamin. Benjamin Mon cœur s'écrase, et je ne respire toujours pas.
Benjamin. Benjamin.

Je ne sais pas quoi dire, quoi faire. Son visage est toujours si parfait ; j'ai l'impression que je ne l'ai jamais quitté, et qu'il est toujours comme avant – comme je l'ai connu.

Sa main se retire de mon épaule – je tressaille suite à la brulure que j'ai l'impression qu'il vient de me laisser de par son contact sur mon épaule.

-Clémence...

Il marque une pause, comme s'il était pris au dépourvu. Je vois dans ses yeux qu'il cherche à me cerner, à comprendre ce qu'il se passe. De mon côté, je ne bouge pas d'un poil, et je fixe son regard, toujours sans reprendre mon souffle.

-Mon dieu, Clémence... Comment tu vas ? Je ne m'attendais pas à te voir ici... ça fait si longtemps....

Je déglutis difficilement, avant d'arriver à articuler.

-Je vais bien. Et toi ? J'aimerais en dire plus, mais j'en suis incapable, les mots ne sortent pas de ma bouche.

-Oui oui ça va.

Il passe une main dans ses cheveux, et je me souviens qu'il avait déjà l'habitude de la faire au lycée. Tout le temps. Surtout quand il était tracassé ou stressé.
Il laisse le silence planner quelques secondes, puis souffle ;

-Tu m'as tant manqué...

-Moi aussi.

Je vais m'étrangler, tomber, pleurer, je ne sais pas. Comment est-ce possible de ressentir des sensations si fortes liées à une seule personne ?

-Est-ce qu'on peut parler ? Il semble si vulnérable en me demandant cela. Il est très loin du garçon très assuré qu'il était lorsque je l'ai vu pour la première fois.

-Je... Je....

Je n'en suis pas capable. Je n'arrive même pas à articuler des mots. Les larmes me montent aux yeux ; beaucoup trop d'émotions se mêlent dans ma poitrine. Le manque, l'amour brisé, la surprise, la tristesse, la curiosité, le choc.

Il remarque directement mes yeux qui s'embrument, et approche sa main de mon visage.

Il essuie ma première larme qui roule sur mes joues. Puis, sans aucune hésitation, il me serre dans ses bras.

Je ne m'y attendais pas du tout. Nous sommes là, tous les deux, en plein milieu du campus, en train de s'enlacer. La chaleur de son corps contre le miens semble réchauffer mon âme.
Il se détache de moi, plante ses yeux attristés dans les miens, et me dit :

-Tu m'as manquée, et tu me manques encore chaque jour. Je n'ai jamais arrêté de penser à toi.

Plus il parle, plus ses mots sont assurés, précis. Il reprend le contrôle de lui-même, tandis que je suis toujours là, à la limite de la crise de larmes, incapable de parler, à quelques centimètres de lui.

-Clémence, je ne m'attendais pas à te voir ici. Mais maintenant que tu es la, bordel, tu ne peux pas me laisser planter la, sans réagir. J'ai passé les pires années de ma vie quand tu es partie. Je veux savoir comment tu vas, je veux de tes nouvelles, je veux que tu me parles, je veux savoir si.... Je te veux toi.

Il me regarde plus intensément que jamais. Mon corps brule.

-Je n'ai jamais cessé de t'aimer, Clémence.

Alors, j'arrive enfin à articuler quelque chose, que je regrette presque aussitôt.

-J'ai besoin... j'ai besoin de temps. S'il te plait.

Je lui fais comprendre d'un geste de la main que j'aimerais qu'il me laisse.
Je vois dans ses yeux et dans les traits de son visage que mes mots l'ont atteint en plein cœur. Cependant, il hoche la tête, et s'écarte doucement de moi.
Benjamin me tourne le dos, et s'éloigne de moi. Il vient clairement de lever tous mes doutes quant à sa position envers moi.

« Je n'ai jamais cessé de t'aimer, Clémence. »

J'ai besoin de me poser, et de faire le tri dans mes émotions. J'aurais aimé réagir aussi bien que lui, être honnête et claire. Mais après tout ce temps, toute cette souffrance, je suis le genre de personne qui se fige et se ferme. Je ne sais pas comment réagir.
Et j'ai très mal réagis.

Je pleure à chaude larme sur le chemin de retour, la tête encore plus baissée que jamais.