IV. Chapitre 9

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Voilà...Comme vous pouvez le voir, les choses n'ont pas tant changé que ça... finis-je. Après tout ce temps à raconter, ma gorge était devenue sèche. Puis-je avoir un verre d'eau ? demandai-je.

Mais bien sûr. Le docteur Kim se leva de son fauteuil et me servit un verre d'eau. Je vais vous poser une simple question, madame Jeon.

Je vous écoute. Je pris le verre et en bus quelques gorgées.

Comment vous sentez-vous ? Il se rassit et reprit son carnet de notes.

À vrai dire, je suis complètement perdue. Plein de choses se sont passées et je suis dans un mélange d'émotions, c'est insupportable.

C'est normal après ce que vous venez de vivre. Ne vous inquiétez pas. Votre état actuel est un peu comme un fil comportant énormément de nœuds qu'on va essayer de dénouer progressivement, ça vous va ? J'acquiesçai. Bien. Prenez une respiration profonde. Je fis ce qu'il me dit, et remplissai mes poumons d'air puis expirai. Cette première nuit, seule à l'hôtel, comment s'est-elle passée ?

Horrible. répondis-je sans hésiter. J'ai passé toute la nuit à penser.

Si je devais vous demander de me réduire toutes vos pensées en une seule, celle qui dominait le plus, laquelle serait ?

Je posai le verre et réfléchis quelques instants avant de répondre. Culpabilité.

Vous vous sentiez coupable. Il reformula.

Exactement.

Pourquoi ce sentiment ?

Parce que plus je trouvais que tout était entièrement de ma faute. Si j'étais restée à la maison pendant l'absence de mon mari, rien de tout ça n'aurait eu lieu. Mon chiot n'aurait jamais perdu la vie. Ma voix craqua, sentant les larmes me monter.

le docteur Kim me passa une boîte, m'invitant à prendre un mouchoir. Vous pensez que la fureur de votre mari était de votre faute ?

Oui.

Est-ce que vous trouvez que ce que vous avez subi était mérité ?

Je ne sais pas... Mais mon chiot ne méritait clairement pas de mourir.

Je comprends parfaitement ce que vous ressentez envers votre chiot. On a tendance à les voir comme nos enfants. Les perdre reste très douloureux. Cependant, je vais vous demander de prendre un instant et de vous concentrer sur vous. Car ce chiot n'a pas été le seul à avoir subi de la violence, mais vous aussi, madame Jeon.

Oui... Je comprends... J'essuyai mes larmes.

Bien évidemment, prenez votre temps à chaque réponse. Et si vous sentez le besoin d'une pause, vous le dites.

D'accord.

Bien. Il me sourit de façon réconfortante avant de reprendre. Qu'avez-vous ressenti lorsqu'il a levé la main sur vous ?

J'étais détruite. Il ne s'était jamais comporté ainsi... Il était complètement méconnaissable.

Est-ce que vous pensez que vous méritiez cette violence ?Il demanda une nouvelle fois.

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