V. Chapitre 4

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C'est bon, elle va se réveiller dans quelques minutes. dit le médecin pendant qu'il retirait les tubes de la bouche d'Arya.

La regarder dans cet état pendant 4 mois était une véritable torture. Elle avait l'air vivante et morte à la fois. Seules les machines la tenaient en vie. Je savais que tout cela comprenait d'énormes risques, mais c'était la seule solution pour être sûr que le fœtus soit en sécurité. Je ne voulais pas risquer qu'elle fasse du mal à notre enfant. J'avais même renforcé la sécurité de l'hôpital pour être sûr qu'elle ne soit pas en danger.

Je venais chaque jour lui rendre visite. Exactement comme elle le faisait avec moi le jour de mon accident. Je lui serrai la main, attendant qu'elle ouvre les yeux, espérant qu'elle se réveille sans problème. Je jetai un coup d'œil à son ventre, et ne pus m'empêcher de sourire en voyant que celui-ci avait légèrement grossi.

Le médecin rangea les tubes et revint près de moi avec une infirmière, attendant également le réveil d'Arya, pour s'assurer que tout se passe bien.

Le petit bruit de la machine qui mesurait ses battements cardiaques bipait suivant un rythme soutenu, résonnant dans cette pièce silencieuse aux couleurs froides.

Personne n'osait parler. Nous étions tous là, à patienter, le souffle court.

Lorsqu'elle se réveillera, il faudra impérativement qu'elle suive une thérapie, monsieur Jeon. Vous comprenez ça ? dit le médecin, brisant le silence.

Je verrai tout ça une fois qu'elle se sera réveillée, répondis-je, ne lui prêtant pas réellement attention.

Après quelques instants, je sentis sa main serrer la mienne, suivie de gémissements de sa part.

Mon cœur s'arrêta.

Elle se mit à gesticuler faiblement, puis ses paupières se mirent à bouger, et des larmes sortirent de ses yeux.

Arya ? l'appelai-je doucement. Je portai sa main à mes lèvres et l'embrassai. Tout va bien.

Le médecin s'approcha d'elle, pour mieux percevoir son visage. Madame Jeon ? Vous m'entendez ?

Après quelques tentatives, elle finit par ouvrir les yeux, les clignant à plusieurs reprises, aveuglée par la lumière de la pièce. Je me retournai vers l'infirmière. Pouvez-vous diminuer la luminosité de la pièce ?

Elle acquiesça et éteignit certaines lumières.

Arya ouvrit les yeux, puis se mit à regarder en panique autour d'elle, complètement déboussolée. Je comprenais par quoi elle traversait. Cet instant de transe entre le réel et l'irréel, où l'on ne sait plus si nous sommes dans un rêve ou dans la réalité.

Tout va bien, Madame Jeon. Calmez-vous, la rassura le médecin.

Elle continua de gémir, portant sa main à la tête, toujours perdue.

Vous venez de vous réveiller d'un coma, Madame Jeon. C'est tout à fait normal que vous vous sentiez un peu désorientée.

Mmh ? gémit-elle. Mais c'était évident qu'elle demandait des explications.

Le médecin me jeta un coup d'œil, demandant ma permission pour lui expliquer. J'hochai la tête en guise de réponse.

Nous vous avons mise dans un coma artificiel afin de garantir la croissance de l'enfant. Vous êtes à votre quatrième mois de grossesse, Madame Jeon.

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