Début des révélations

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Richard ne réagit pas plus lorsqu'il se retrouva dans un fiacre en compagnie de l'Irlandais. Et durant le court trajet qu'ils effectuèrent, il resta silencieux, son regard fixant le vide.

Ce n'est que lorsqu'il se retrouva sur le perron d'une coquette maison bourgeoise, qu'il trouva enfin la force de réagir. Et qu'il réalisa surtout ce qu'il venait de se passer. Furieux, il tenta de frapper Sean Kilkavran. Ce dernier lui agrippa le poignet avec fermeté :

— Cette violence ne vous ressemble pas, Lord Mabelthorpe.

— Bon sang, Kilkavran, vais-je enfin avoir une explication à toute cette comédie ? Vous venez de confirmer devant les hommes les plus influents de Londres mon implication dans vos sordides affaires !

— Oh, voyons Richard, cessez de vous lamenter. De plus, je n'ai rien confirmé du tout, j'ai simplement annoncé que vous serez mon témoin lors du duel qui m'opposera à Bradenham.

— C'est exactement comme si vous aviez indiqué que j'étais un criminel.

— Et cela vous déplait-il ? Ne vous ai-je pas soustrait à un mariage que vous ne désiriez pas ?

— Allez-vous à présent exiger de moi quelques remerciements pour ce geste hautement...magnanime ?

— Non. Maintenant, suivez-moi. Nous devons discuter de mon futur affrontement avec Lord Bradenham.

— Parce que vous allez réellement vous mesure à lui ? C'est de la folie !

— Richard, entrons. Nous n'allons pas discuter dehors.

Le jeune homme suivit l'Irlandais dans un petit salon privé. Il découvrit une pièce à la décoration inexistante, bien loin de l'opulence et des étouffants ornements de sa propre demeure. Aucun tableau n'était accroché aux murs. L'unique meuble était une bibliothèque richement garnie d'ouvrages anciens. Le Duc crut même déceler une légère odeur de renfermé. Comme si la maison n'était pas souvent occupée.

— Bien. Installez-vous confortablement Richard. Ce que j'ai à vous dire risque de vous déplaire.

— Oh, vous croyez ?

Le duc de Lymington employa volontairement un ton sarcastique. Il songea qu'après son exclusion du Red's, la rupture de son contrat de fiançailles et les accusations de connivence avec des bandits, plus rien ne l'étonnerait ce soir.

Le silence s'installa dans la pièce. Le jeune homme observait les lieux en se demandant où l'Irlandais l'avait emmené. Il avait tout de suite réalisé que la demeure manquait de présence féminine. C'est pourquoi il craint être tombé dans un nouveau piège. Au bout de quelques instants, Richard lança plusieurs regards inquiets vers la porte du petit salon. Sean Kilkavran le rassura :

— Personne ne viendra vous chercher. Ils n'ont aucune preuve contre vous. Mais, il y aura sans doute une enquête.

— Comment pouvez-vous garder un tel calme ?

— Car je connais les faits. Et Lord Bradenham ne prendra aucun risque.

— Est-ce que vous allez enfin m'expliquer tout ceci ? Et m'indiquer pourquoi vous m'avez mêlé à vos affaires ? Oui, je veux connaître la raison de votre acharnement à mon égard !

— Ce n'est pas de l'acharnement, Richard.

— Cela y ressemble fortement !

— Je vous en prie, calmez-vous. Je vous promets que je répondrai à toutes vos questions et je serai honnête avec vous. Mais cela prendra du temps. Permettez simplement que je transmette mes directives à Lord Bradenham pour le duel.

{Sous contrat d'édition} Symphonie irlandaise (version roman)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant