Entre Richesse et Malchance

Chapitre 9- La vérité

Les cours se terminent. Je prends mon sac de cours et rejoins Maxime comme d'habitude pour aller à la gare. Sauf que cette fois, nous allons chez lui et non chez moi. Nous avons trouvé un moyen pour que personne ne remarque que j'ai un deuxième sac et éviter les questions indiscrètes. Au lieu de descendre à son arrêt habituel, nous descendons à celui près de chez moi. Nous arrivons chez moi où il a garé sa voiture ce matin. Je prends mes affaires de rechange qui sont dans mon sac à dos, avec le chargeur de téléphone, la brosse à dents, etc., tout ce qui est nécessaire pour une soirée pyjama en quelque sorte.

À la gare, nous parlons comme d'habitude en faisant attention aux personnes autour de nous pour éviter d'être repérés par des élèves de notre lycée. Le train s'arrête, nous montons dedans et descendons à l'arrêt prévu. Sur le chemin de chez moi, nous pouvons enfin être nous-mêmes et nous tenir la main sans craindre d'être remarqués. Mais cacher notre relation à tout le monde commence à devenir lassant. Je devrai le prévenir à l'avenir, mais ce n'est pas le moment.

Je vois dans son regard, même si sa voix n'a pas changé, je le ressens, qu'il ne va pas bien, qu'il est paniqué. Arrivés chez moi, il prend ses clés de voiture, monte dedans et la démarre pendant que je vais chercher mes affaires. Je dis à mes parents : "À demain" et je monte dans la voiture de Maxime. Il commence à conduire et me dit : "Ça te dérange de faire un détour ?"

"Comment ça ?", je lui réponds.

"Tu m'as demandé de te montrer ma famille et mon quotidien aussi ?"

"Oui, c'est ce que je t'ai demandé."

"Alors, ça te va un détour pour en apprendre plus sur moi ?" dit-il avec un grand sourire.

"Je n'ai pas le choix en soi ? C'est toi qui conduis ! Du moment que tu ne m'amènes pas dans un endroit bizarre !"

"D'accord, alors direction mon collège !"

Je n'avais pas très bien compris ce qu'il voulait dire par "collège". En quoi cela me montrait-il sa famille et son quotidien ? Après un peu plus de 30 minutes de route, nous sommes arrivés à son ancien collège, là où il était avant de rejoindre notre lycée. Il était environ 16 heures. Nous sommes descendus de la voiture comme deux parents attendant leur enfant à la grille de l'école. Ou plutôt, comme deux frères et sœurs étant donné notre âge. Il m'a prévenu que la sonnerie du collège retentissait à 16h10 et que les deux personnes que nous attendions finiraient les cours à cette heure-là. Nous avons discuté ensemble jusqu'à ce que la sonnerie marque la fin des cours pour certains élèves.

Je vois de petites filles courir vers Maxime en criant "Onii-chan" à tue-tête tout en sautant au cou de la personne concernée.

"Onii, tu as réussi à venir nous chercher du coup ! C'est trop bien !" dit la fille à sa droite.

"Onii... c'est qui la fille là ?" demande-t-elle timidement.

"C'est Anastasia, ma copine !" répond Maxime.

"Oh, encore une ?" dit la fille à sa droite avec un ton franc et direct. Maxime fronce les sourcils et lui donne un coup sur la tête en lui disant : "Mais qu'est-ce que tu racontes ? Elle va se faire des idées après !"

"Désolée", répond-elle.

"Bon, excuse-la pour cette plaisanterie. À ma droite, c'est Lise-Marie, elle est en 4ème."

"Salut !" dit Lise-Marie.

"Salut", réponds-je sans réfléchir.

"Et la fille à ma gauche, c'est Lucie."

"Bonjour", dit-elle d'une voix faible.

"Ne t'en fais pas. Elle est timide, contrairement à sa sœur qui est un peu trop énergique !" dit Maxime d'un ton moqueur.