Omegle. [L-S] #wattys2015

Chapter Twenty-Two

"Monsieur?"

Un médecin se tient devant moi, l'air grave. Je me frotte les yeux et me lève rapidement.  Il me tend la main et je la serre avec prudence. Il me lance un regard compatissant puis remet ses lunettes en place.

"Donc," il cherche dans ses fiches jusqu'à en sortir une du tas. "Vous êtes bien la personne qui est arrivée avec le patient du nom de Horan?"

J'hoche la tête.

"Monsieur Horan a été transféré en cardiologie." Un sentiment de trouille me submerge et je respire difficilement. "Il a été placé en coma artificiel. Ce coma sera retiré (NDA: je sais pas comment on dit ) lorsque, en quelque sorte, le patient aura fait son choix."

"Pardon?"

"C'est simple," bien-sûr que pour toi ça l'est trou du cul. C'est pas ton meilleur ami. "Si ses fonctions vitales reviennent à la normale, son coma sera simplement un sommeil duquel il se réveillera quand il sera prêt. Ou si au contraire, ses fonctions vitales s'arrêtent, cela voudra dire que votre ami a choisi une autre voix. Celle de la lumière."

Niall va se réveiller. Il est fort. Je sais qu'il va se réveiller. Je refoule les larmes qui tentent de s'échapper à nouveau de mes yeux. Vous y resterez, Niall ne va pas mourir.

"Souhaitez-vous le voir?"

"Oui."

J'ai répondu sans réfléchir parce que j'ai des choses à lui dire. Blouse blanche marche devant moi  à travers les nombreux couloirs. Parmi ceux-là, nombreux sont les gens effondrés, venant probablement de perdre un proche. Je ne serai pas comme eux, car mon blond ne va mourir. Il va se réveiller. On traverse à présent la cour de l'hôpital. Des femmes enceintes sont là,  parlant entre elles. Le médecin s'arrête afin de les saluer. Non mais qu'est ce qu'il fout? Il est pas vraiment arrêté entrain de parler à des femmes qui sont sur le point de donner la vie alors que celle de mon meilleur ami est peut-être entrain de lui glisser d'entre les mains?

Je me racle la gorge et il s'excuse au près des futures mères. C'est ça mon gars, tu dragueras plus tard. On monte un petit escalier puis nous arrivons dans un couloir vide. L'odeur  est carrément insupportable. Il se tourne vers moi.

"Vous savez, il peut lâcher prise à tout moment."

Je n'ai pas pris ça pour un avertissement, mais plutôt comme une perte de temps.

"Êtes-vous sûre de vous?"

"Je veux le voir." Je tranche. "On s'était promis de toujours être là l'un pour l'autre."

Même si à 8 ans, on ignorait complètement qu'on se retrouverait dans une situation pareille presque 12 ans plus tard.

Il enclenche la poignée de la porte 103. Je prends une grande inspiration avant de rentrer dans la pièce. Son corps est étendu sur des draps blancs, tout est blanc. Des murs aux meubles. C'est carrément vertigineux. Je prends place sur la chaise à côté de son lit, au niveau de sa tête. Il a tellement l'air paisible comme ça, sa peau est pâle. Ouais vu de là, il ressemble à un ange. Des "bip" incessants résonnent dans mes oreilles et je suis sur le point de péter les plombs quand je me rends compte que c'est ces "bip" qui le maintiennent en vie. Alors je fais avec.

Je ramène mes jambes contre mon torse est enroule mes bras autour de ces dernières, posant mon menton sur mes genoux.

"Qu'est-ce que tu fous Nialler?" Je demande doucement. "L'Irlande est qualifiée au rugby. Tu te souviens que tu dois aller assister au match à Paris avec ton père et ton frère. Tu te rends compte mon pote? Tu vas aller à Paris! Tu vas pouvoir draguer les petites parisiennes!" Je soupire, commençant à perdre espoir. "Tu te souviens quand on venait d'entrer au collège? Tu m'as demandé pourquoi les filles ne s'intéressaient qu'à moi. En même temps Nialler, fallait avouer qu'avec tes pulls trop grands, ça pouvait se comprendre." Je pouffe à ce souvenir. "Mais je t'ai relooké. Pareil au lycée, j'ai organisé ton rencard avec la brune là, la fille du prof de philo. Tu disais que j'étais indispensable à ta vie Niall. Mais est-ce que tu savais que c'était toi la personne la plus indispensable à ma vie? Je suis un putain d'idiot Niall, j'aurais dû continuer de te protéger. J'aurais putain de dû t'empêcher de conduire! Mais non je suis qu'un abrutit. Un abrutit qui risque de perdre son frère.  Pourquoi t'as fumé?" Je commence à m'emporter. "Pourquoi tu t'es défoncé comme ça? Pourquoi tu as fait ça quand j'avais le dos tourné? Parce que tu savais que je t'en empêcherais pas vrai? Eh bien j'aurais dû ne pas m'absenter bordel! Je suis qu'un con! Mais Niall," ma voix se brise," Je t'aime tellement bro', je sais pas ce que je vais faire si tu ne t'en sors pas. Je n'aurais plus ton rire de fracassé pour me réveiller les lendemains de soirées, je n'aurais plus tes putains de cookies gratuits. La seule chose que j'aurais, c'est le remord de t'avoir laissé prendre ce volant. Bats-toi. Pour moi. S'il te plaît Niall. Je t'aime tellement putain!"

Mes larmes se déversent seules sur mon visage, et je me serre de la main de Niall pour les essuyer, pour lui montrer que je ne dis pas des conneries et que je souffre, pour de vrai. Il me semble sentir ses doigts caresser ma joue alors je tourne ma vision brouillée vers son visage. Ses yeux s'entrouvrent très légèrement, et il tousse sèchement.

"Har-ry." Il articule bien chaque syllabes. "Je, dé-so-lé." Il ferme les yeux.

"Non!" J'hurle, en détresse.

"T'ai-me."

Il ne peut pas se réveiller et repartir la seconde d'après! Non ! Non! Je tapote sa joue mais aucunes réactions. Mes sanglots se font plus durs, presque aussi durs que l'immense "Bip" continue qui emplit la pièce la seconde d'après.

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Je sais, vous allez me détester mais l'histoire ne pouvait pas rester toute rose jusqu'au bout... :(

Je vous assure que lire ça pendant qu'on écoute "See you again" est magnifique. Enfin parce que ça s'assemble assez hein! ^^'

xx