Chapitre 4 : Box n°4

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"Des haussements de voix me viennent depuis le salon. Papa et maman se disputent encore une fois. Ma petite sœur a 4 ans. Elle m'a rejoint dans mon lit car elle avait peur.

Je lui chante la berceuse que maman lui chantait quand elle était bébé.

"Mon petit soleil

Dors tranquille car maman

Veille sur ton sommeil

Mon petit enfant

À ton réveil

Quand le soleil se lèvera

Je serais là."

Elle se rendormit dans mes bras. Les voix étaient de plus en plus fortes. Je me levai de mon lit pour descendre les escaliers. Papa criait sur maman. Maman pleurait.

- S'il te plait, pas encore, ne pars pas encore une fois. Reste avec ta famille ! Ce n'est pas suffisant pour toi ?! Hurla-t-elle

- Tu sais très bien que ça ne marche pas comme ça, Alice. J'ai l'obligation d'obéir aux ordres et faire mes preuves si je veux continuer de monter les échelons. Dit mon père sur le même ton.

- Et quand est ce que ça sera assez hein ? Quand est-ce que tu seras rassasié de pouvoir ? Dit elle, des larmes pleins les yeux.

- Quand je serais en haut. Peut importe si je suis contraint de délaisser ma famille pour ça.

Il se tourna, me vit dans l'escalier, et se figea. Je pleurais désormais à chaud de larmes.

- Papa ... C'est mon anniversaire demain, dis je de ma voix fluette. J'ai 10 ans. Reste avec nous jusqu'à demain, s'il te plait ...

Il ne me répondit pas. Il prit son sac près de la porte. Il nous regarda une dernière fois. Et la porte claqua. Mon père était parti."

Je me réveillai en sursaut. Le corps humide et le visage rougi par les larmes. J'avais une nouvelle fois fait un cauchemar qui impliquait un des nombreux départs de mon père. Je ne sais pas si ce sont des rêves ou des souvenirs, mais ils me retournent le cœur à chaque fois.

Je me levai pour aller me passer de l'eau sur le visage. Il était 4 h 00 du matin. Mon réveil sonnera dans 1 h 30. Je sais que je ne pourrais pas me rendormir. Je mis mon legging et ma brassière de sport. Mes AirPods dans les oreilles. Autant faire quelque chose de productif et libérateur.

Je sortis de l'appartement en prenant un sucre dans la poche. Je n'ai pas envie de me retrouver le cul par terre au bout de 500 m. L'air du matin me claqua le visage, mais pas assez pour me procurer une sensation de froid. Je commençais mes étirements quand je vis une voiture noire plus loin dans la rue. C'était un imposant SUV, un peu tape à l'œil.

Les phares étaient éteints, mais je suis persuadé qu'il y avait quelqu'un à l'intérieur. Je plissai les yeux pour tenter d'apercevoir un peu plus l'intérieur et je vis une silhouette. Un homme qui paraissait grand. Il avait une capuche sur la tête rendant son visage sombre. Impossible d'en distinguer les traits.

Je sentis une brulure sur mon corps, j'avais cette impression qu'il m'observait. Je secouais la tête et me retournai.

Arrête de te faire des films ma grande, personne ne t'observe.

À moins qu'il soit revenu...

Mon sang se glaça, des frissons parcoururent mon corps. Je me retournai vivement. La voiture avait disparu. Je ne l'avais même pas entendu partir, perdue dans mes pensées.

Sweet FallOù les histoires vivent. Découvrez maintenant