Chapitre 16 : Champs de bataille.

9 0 0
                                    

TW : notion de violences psychologiques et physiques. 

PDV Emma.

Noir.

Tout est noir.

Je ne sens que ses mains.

Sur mon cou.

Sur mon dos.

Partout.

- Ne fais pas le difficile. Tu as passé la soirée à me chauffer, fallait réfléchir avant.

Sa voix.

Elle s'infiltre en moi comme une vague dans un immeuble aux fondations tremblantes.

C'est ce que je suis. Je me sens trembler, de mes mains jusqu'à mes jambes. Je dois me contrôler, je dois me calmer. Il risque de s'énerver. Il va encore crier.

Il va partir, il va m'abandonner. Je ne sers à rien, à rien d'autre qu'à ça. Je ne suis rien. Je ne mérite pas qu'on m'aime. Si j'étais quelqu'un d'autre, il serait différent. Il serait gentil.

C'est ma faute.

C'est toujours ma faute.

La vague arrive, me submerge et m'attire vers le fond.

Je me noie.

Des bras me secouèrent violemment. J'ouvris les yeux en essayant de m'adapter à la pénombre de la pièce où je me trouvais. Où je suis ?

Le seul son qui me parvenait était les battements effrénés de mon cœur et ma respiration haletante. Des gouttes de sueur perlaient sur mon front. Mon corps était secoué de tremblements si violents que j'eus l'impression de faire une crise d'épilepsie.

Mais ce n'était pas le cas. Je ne savais pas si j'étais dans le monde réel ou dans un énième cauchemar. Ce genre de cauchemar qui vous brise, toujours plus que la veille. J'en fais toutes les nuits, depuis plusieurs années. J'aimerais rêver de la mer et du bruit des vagues, d'un endroit calme, apaisant, d'une présence réconfortante. J'essaye de me matérialiser ces images avant de m'endormir. J'ai lu quelque part que cela pouvait aider à donner à nos rêves une certaine direction. Je vois toujours la mer, le soleil couchant et des oiseaux dans le ciel, mais pour une raison que j'ignore, l'image d'un orage annonçant une tempête apparaît toujours avant que je ne cède au sommeil.

J'aimais la mer étant plus jeune, elle me rappelait le village où habitait ma grand-mère. Aujourd'hui, je ne peux plus y poser un pied sans voir une prémisse de catastrophe.

Je secouai la tête. Mes yeux se plissèrent et je pus enfin apercevoir le visage de Vick. Elle était inquiète. Elle savait que je faisais des cauchemars régulièrement, mais aucun ne l'avait réveillée jusqu'ici. Sa main était posée sur mon épaule, ma respiration commença à se calmer.

- Je suis là, murmura-t-elle en se positionnant derrière moi pour me caresser les cheveux.

Son contact me rassura. Mon regard se posa sur mon réveil. 

4 h 26.

Putain.

Je ne travaillais que le lendemain de nuit. Ce qui m'arrangeait si mon sommeil continuait d'être agité comme ça.

- Tu ... Enfin, tu n'es pas obligé, mais ... dis-je en bégayant. 

- Je reste avec toi. Me dit-elle doucement.

Sweet FallOù les histoires vivent. Découvrez maintenant