Chapitre 8 : Deux œufs et du ketchup.

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TW : difficultés psychologiques liées à l'alimentation. (NDA fin de chapitre)


Les rayons du soleil filtraient à travers les rideaux, caressant mon visage d'une douceur matinale. Après une nuit agitée, marquée par les événements d'hier, l'aube semblait apporter un semblant de paix. Pourtant, le souvenir des tatouages aperçus la veille tissait une toile bien plus grande que toutes celles déjà présentes dans mon esprit encore embrumé de sommeil.

Aujourd'hui était un jour de repos. Mon cadre souhaitait me laisser le temps de digérer toutes les infos apprises hier, et honnêtement, je lui en suis très reconnaissante. Je me redressai sur mon lit et pris mon téléphone afin de me réveiller en douceur.

Une habitude vraiment pourrie. J'aimerais être comme toutes ces filles sur insta. Mais boire des smoothies comcombre/curcuma/gimgembre pour la "détox" ne me ressemble pas vraiment, tout comme faire du yoga ou de la méditation. J'ai essayé une fois ou deux.

Ce fut un pur échec.

Les stories de personnalités défilèrent. Comment ne pas les envier ? Je pense néanmoins qu'à force de tout partager, les moments passés perdent de leur valeur. J'ai eu une époque où je partageais beaucoup de ma vie privée sur les réseaux sociaux. Aujourd'hui, je préfère garder les choses pour moi. Ne pas faire de vague, ne pas me faire remarquer, ne pas accepter de nouvelles personnes en ligne sans les connaître réellement.

Il est quelque part, je le sais.

Je le sens.

Je secoue la tête et décide enfin de sortir de mon lit.

J'ouvris la porte et je fus prise d'une nausée insoutenable dont je compris bien vite la cause.

- Vick !!! Hurlai-je. Tu as encore oublié !

- Pardon, pardon, pardon, l'entendis-je du haut des escaliers.

- Tu pourrais ouvrir les fenêtres s'il te plaît ? Je vais m'étaler dans mon vomi si ça continue.

Une fois les fenêtres ouvertes et l'air rafraîchi, je pris la décision de descendre à contre-cœur. Je sais que ça ne doit pas être facile pour elle de vivre avec moi. J'ai établi un tableau de règles de vie avant que l'on ne décide de se mettre en colocation. Des règles qui étaient essentielles pour moi. Elle le savait.

Règle numéro 1 : ne jamais donner nos clés à quelqu'un d'autre.

Règle numéro 2 : toujours regarder par le judas avant d'ouvrir la porte.

Règle numéro 3 : ne pas accepter de colis d'un expéditeur inconnu.

Règle numéro 4 : toujours mettre le tapis de la douche à sécher après s'en être servi.

Règle numéro 5 : ouvrir les fenêtres quand l'une de nous cuisinera.

Et cette dernière règle était soulignée.

Deux fois.

Je ne lui en veux pas, je sais qu'elle comprend sans vraiment comprendre. On ne peut comprendre que si on l'a vécu.

Ou si on le vit toujours.

Arrivée en bas des escaliers, je vis ma meilleure amie me regarder avec un grand sourire.

- Pourquoi tu souris comme ça toi ? Dis amusée.

- J'ai plein de raisons, me dit-elle, pleine d'entrain. D'abord, on va tout se raconter sur notre première journée tout en mangeant un super bon petit-déjeuner préparé par moi-même.

Sweet FallOù les histoires vivent. Découvrez maintenant