Chapitre 10 : Du feu à la poudrière.

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Pdv Adam.

C'est la merde. 

Et pour plusieurs raisons.

La première, c'est que j'étais censé la surveiller pour qu'il ne lui arrive rien. C'était la base de ma mission. Ça me brisait franchement les couilles, mais une mission est une mission. Je me dois de réussir et de ne pas décevoir Cameron.

J'ai encore mal au crâne de notre dernier échange.

La deuxième, Esteban a passé tout son début de soirée à mater la copine de la « mission ». Elle n'est pas dégueulasse à regarder, mais ça se voit qu'elle est en recherche active d'un compagnon. Je déteste les meufs comme ça.

Ça m'irrite.

La troisième... Louis. Ce prénom, ça me dit un truc, vaguement. J'ai l'impression d'avoir déjà eu affaire à un Louis. Pour moi, les Louis sont des connards. Et ce que j'ai vu chez elle quand elle m'a confondu avec lui a confirmé mes doutes.

Qu'on soit clair, je n'apprécie pas miss Brunette. Elle m'irrite, elle se donne un genre avec du répondant. Mais je les connais, les filles comme elle. Au fond, elle est terrifiée de tout et de rien. De la fausse confiance en elle, c'est ce qu'elle renvoie. Elle attend qu'on la sauve, elle n'a rien d'exceptionnel. 

Cependant, je n'accepte pas la violence faite aux femmes. De n'importe quels types.

Cameron a instauré un tas de règles de merde quand il a pris son rôle de « dirigeant » du clan Verdio. Mais il en a instauré une seule qui a mon entière approbation.

On ne violente pas une femme ou un enfant.

Nos contrats ont toutes sortes de buts : trafic d'armes, d'argent, de produits volés et même de drogues, mais quand cela touche aux femmes ou à des enfants, Cameron refuse.

C'est le seul point qui m'induit de la sympathie envers lui.

Après l'avoir trouvée dans les toilettes à me faire une pseudo crise d'angoisse, j'ai compris à quel point elle était torchée. J'allais lui gueuler dessus, car franchement faut être complètement conne pour se laisser aller comme ça dans une boîte qu'on ne connaît pas. Mais son regard, complément hagard quand elle m'a regardé m'a découragé.

Soudain, j'y ai vu ma sœur.

J'ai vu Allia.

Ma allia.

Le même regard, la même peur dans les yeux. Les mêmes réflexes de défense lors d'un contact physique. Et j'ai compris.

Elle était dans mes bras, évanouie depuis quelques secondes. Je m'autorisai à la regarder. Elle était objectivement jolie, quand elle se la fermait. Elle était comme une poupée de chiffon dans mes bras. Elle était maquillée assez légèrement. Des taches de rousseur assez discrètes prenaient naissance du milieu de ses joues jusqu'à son nez. Mon regard descendit lentement pour analyser le reste de son visage.

Putain, arrête ça.

Je secouai la tête avant de trop m'attarder. Je me dirigeai vers la sortie du club et vis la voiture d'Esteban qui m'attendait. Je la déposai sur la banquette arrière et revins m'asseoir devant.

Esteban me fixa, sourire aux lèvres.

- Ne commence pas, je ne suis pas d'humeur, soufflais je.

- Ah ouais ? Pourquoi ça ? Dit-il calmement, parce que Cameron va te buter pour le fait qu'elle se soit faite droguer dans la même pièce que toi sans que tu n'aies rien vu, ou parce que tu t'es rendu compte qu'elle était plus qu'une simple emmerdeuse ?

Sweet FallOù les histoires vivent. Découvrez maintenant