Chapitre 19 : Une faiblesse pour une faiblesse.

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TW : selfharm, consommation d'alcool

PDV Adam

De l'air.

Il me faut de l'air.

Il faut que je redescende.

Rapidement.

Ses yeux. Ses yeux, putain. Elle m'a regardé avec une telle intensité que j'ai dû baisser le regard. La seule personne devant qui je me suis permis ce genre de faiblesse, c'était ma sœur. Allia avait le don pour me faire abandonner en un regard. Chez elle, c'est différent. J'ai détourné le regard parce que je savais que j'allais perdre le contrôle. Et ça, c'est hors de question putain.

Elle a ce regard, celui qui vous déstabilise. Celui qui vous donne l'impression d'être le seul dans une pièce bondée. Celui qui vous fait oublier comment vous êtes arrivé là où vous êtes, ou encore votre nom. C'est dangereux, beaucoup trop dangereux.

Et ce corps.

À chaque fois que je ferme les yeux, il me revient en tête comme une mélodie qu'on ne peut pas oublier. Je la vois sur cette barre, je la vois sans sa robe, et je peine à déglutir. Savoir que toute la salle a pu poser ses yeux sur elle me rends malade. Je devrais m'en foutre, si personne ne la touche ou ne l'approche, le danger n'existe pas. Mais à chaque fois que je pense à son corps dans les mains d'un homme, une remontée acide m'arrive dans la foulée.

Elle cache bien son jeu. De loin, on pourrait croire que c'est un petit oiseau fragile. Si l'on s'approche d'un peu trop près, on se rend compte qu'il n'en est rien. Elle n'aurait pas la force d'abattre un homme si elle était en danger, je le sais, je le vois. En revanche, elle a une force bien à elle, un caractère qui la sauve de beaucoup de situations. Ses émotions restent son moteur, elles prennent le pas sur sa raison. C'est ça qui est dangereux. Autant pour elle que pour les autres. J'ai analysé son corps malgré moi, mes yeux étaient comme attirés par ses courbes se mouvant au rythme de la musique. Et je les ai vues.

Aussi écorché à l'extérieur, qu'à l'intérieur.

Comme moi.

Pourtant, quand je la regarde maintenant, avec son sourire, ses rires, je pourrai croire qu'elle n'a jamais vécu de guerre intérieure, qui aurait pu lui laisser des marques sur son cœur, son esprit ou même son corps. Un millier de questions tournent dans ma tête. Elle reste un mystère pour moi.

Ça fait une heure que notre petite entrevue dans le placard a eu lieu. Et je n'arrive pas à arrêter de la regarder. J'aimerais comprendre que ce qui se cache derrière ce putain de masque qu'elle essaye de mettre en public. Celui qui présente des failles, qui n'est pas étanche. Ma main remonta sur mon avant-bras pour toucher mon tatouage. On a tous des secrets, des secrets putain d'enfouis.

Je fus sorti de ma torpeur par Esteban qui se jeta à mes côtés sur le canapé de la salle privée où nous sommes installés depuis notre arrivée.

- Mec, je crois que j'ai jamais été aussi cramé de ma vie, chuchota-t-il.

- Oh, tu penses ? Je n'avais pas remarqué. Dis-je en pointant sa gueule.

Il avait vraiment une tête à réveiller un mort. Les yeux bouffis, les lèvres brillantes et gonflées à force de boire de l'alcool, tout y est.

- T'es pas cool mon grand, me dit-il tout sourire. Tu vas arrêter de la regarder comme ça oui, tu vas finir par te dévier la nuque.

- De quoi tu parles encore ?

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⏰ Dernière mise à jour : Jun 17 ⏰

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