Sweet Fall

Chapitre 14 : Menaces dans l'air.

Deux semaines plus tard.

Plus que 10 min, 10 petites minutes et mon service prendra fin. Cette journée fut de loin la pire depuis mon arrivée. On dit souvent qu'un « malheur » n'arrivait jamais seul et que tout s'enchainait ensuite.

L'enfer commença des 6 h lorsque mon réveil sonna dix minutes en retard. Il continua à mon arrivée au travail quand je me rendis compte que j'avais oublié ma tenue de travail. Je dus emprunter une tenue à l'hôpital, depuis je me retrouve une fois sur deux avec le pantalon aux chevilles. Il persista lorsque que le patient du box n°6 ne put se retenir de me vomir dessus dés 7 heures. Cette journée suivit son cours avec son lot de péripéties, en ajoutant un arrêt cardiaque par ci, un accident de la route par là. Elle se finit sur Mia qui tirait franchement une gueule d'enterrement.

Assise a côtés d'elle dans notre salle de transmissions, je voyais bien que quelque chose n'allait pas, sans pour autant réussir à le déchiffrer. D'un autre côté, cela ne faisait que quelques semaines que l'on se connaissait. Dans un travail comme le nôtre, l'entraide et le soutient des collègues créer généralement une intimité rapide qui se transforme souvent en amitié. Mais bon, on n'en est pas là.

- Ça va ? Lui demandais-je mine de rien.

- Super, me répondit elle sans joie.

Je ne pus empêcher la petite voix dans ma tête de me dire que c'était ma faute. J'avais certainement dû faire quelque chose pour qu'elle soit aussi fermée. 

C'est toujours ma faute.

Je la fixai, elle tourna la tête vers moi.

- Ça va, je t'assure, je suis juste inquiète pour ma sœur, c'est tout. Dit-elle pensive.

- Par rapport à quoi ? 

- Elle est allée dans ce club de la ville, le QG, tu connais ? Me demanda-t-elle.

- Oui, j'y suis allé une fois, lui dis en sentant ma gorge se serrer.

Le QG, j'ai peu de souvenirs, mais je sais ce qu'il m'était arrivé là-bas. Je ne pouvais pas lui dire. Elle allait encore plus flipper.

- Elle va s'amuser, ça se passera bien ne t'en fais pas. Tentais-je de la rassurer. 

- Je ne sais pas, on se parle tous les jours normalement. Mais là... Silence radio depuis 2 jours. Elle est grande, je n'ai pas à la suivre partout, mais là ça m'inquiète. Je sais que des choses pas claires se passent là-bas. Des filles se font piquer, elles ont toutes les mêmes caractéristiques physiques, c'est ce qui m'inquiète le plus. Me dit-elle pensive.

- Tu as essayé de l'appeler ? Lui demandais-je.

- Ouais, trois fois. Je suis tombée sur son répondeur. J'irais voir chez elle après le boulot.

J'acquiesçai pour lui montrer que je trouvais cette idée pertinente, mais je ne pus m'empêcher de l'imaginer dans le même état que moi il y a deux semaines. Mia a l'air d'être très proche d'elle. S'il devait lui arriver quelque chose, elle perdrait pied.

Elle allait sortir de la salle quand je l'interpellai :

- Mia, les filles qui sont piquées, elles ont quoi en communs ?

- Brunes, aux yeux marron, des taches de rousseur au niveau des joues, plutôt fine. Maintenant, que j'y pense, tu devrais faire attention, tu remplis tous les critères.