Chapitre 11 : Réveil brumeux.

11 1 0
                                    

Pdv Emma

Ma tête.

J'ai une piñata à la place de la tête.

Le pire, c'est que je n'ai aucun souvenir de la veille. Vraiment aucun. Je ne sais même pas comment je suis rentré chez moi. Quelle idée j'ai eue, je sais que je ne supporte pas l'alcool. C'est la dernière fois que je bois, c'est mort.

Je ne voulais pas passer mon dernier jour de congé avant de reprendre le taff à comater. Je pense que je suis bien parti pour.

Je n'entends aucun bruit. Au vu du soleil qui tape sur mon visage, il doit être tard. Je me demande si Vick dort encore. Je regardai autour de moi. Sur ma table de chevet, se trouvaient un verre d'eau et une aspirine.

Au final, j'étais assez prévenante.

Je m'empressai de la prendre afin de limiter l'atroce douleur de la gueule de bois. Je vis mon téléphone poser sur ma table. Je fus pris de panique à la vue des 20 messages de Vick et de tous ses appels manqué.

C'est la merde.

Je pris une grande inspiration et tentai de l'appeler. Sans succès.

Je me mis à m'inquiéter en retour.

Super la capitaine de soirée.

Je me levai avec précautions, les vertiges ne tardèrent pas. Je décidai de prendre une douche. L'eau me fit un bien fou. Une fois mise dans une tenue plus agréable que ma tenue de la veille, je pris mon livre et me dirigeai au salon. Je ne peux rien faire alors autant lire.

Une fois sur le canapé, je l'ouvris.

Bizarre.

J'étais sûr d'être arrivé au chapitre 12. Or en l'ouvrant, la page du chapitre 33 était cornée.

Je ne corne jamais mes pages de livres.

Je devais vraiment être torché, ce n'est pas possible.

Soudain, ma tête me brula. Une douleur s'empara de mon ventre et je courus aux toilettes pour vomir.

Gueule de bois de merde.

Assise dans la salle de bain, des images me vinrent.

Un homme. Il m'a appelé princesse. Il a essayé de me tirer vers lui, j'ai refusé et lui ai donner un coup dans ses parties intimes. Il l'avait bien cherché. J'ai eu peur, peur de ce surnom. J'ai fui. J'ai couru. Je me suis retrouvé aux toilettes.

Un autre homme m'a aidé. Il m'a inspiré de la confiance. Sa voix. Elle était douce et chaleureuse. Elle m'a aidé à sortir de la transe dans laquelle j'étais.

Il m'a emmené vers la lumière.

J'ai prononcé son nom. Après deux ans, j'ai enfin pu prononcer son nom.

Une larme roula sur ma joue, je l'effaçai du dos de la main. Je ne dois plus pleurer.

Je suis une survivante, je ne dois pas avoir honte d'avoir toujours mal après toutes ces années. Je dois avancer. Mais je ne pourrais jamais oublier.

Je ne pourrais jamais oublier les insultes, les coups, la manipulation. Je ne pourrais jamais oublier la douleur qu'il m'a fait ressentir, autant physique que morale. Je sais que ce n'était pas ma faute. Je le sais aujourd'hui, mais j'aurai dû partir avant. J'aurai dû dire non. J'aurai dû dire stop.

Mais après la violence, viennent les excuses et les larmes de crocodile. Vient le moment où la situation se retourne et où l'on en vient à penser que c'est nous qui l'avons cherché.

Sweet FallOù les histoires vivent. Découvrez maintenant