Darling Chocolate *

338 23 197
                                    

La senteur du bois rappelle les archives de Corporate. Les yeux de Cathy se posent absolument partout dans l'immense pièce principale, qui fait également cuisine américaine avec un îlot. Les lumières nichent dans des lustres crème, en taillis croisés, diffusant leur rayon tel des soleils timides. Tous les meubles donnent l'impression d'avoir été taillé dans un bosquet elfique : leurs cernes sont un camaïeu de blanc et de caramel, dessinant des lignes élégantes. Les coussins des assises ont l'air moelleux tant leur apparence évoque des nuages d'ivoire. Le sol est dans un bois précieux, clair, et quand ils retirent leurs chaussures ils découvrent une chaleur douce sur leur voûte plantaire, irradiant dans leur jambe dans une sensation de détente. Tout semble neuf. Quelques plantes sont disposées à des endroits stratégiques. Leur verdure apporte une touche de couleur appréciable. 

Elle se tourne vers Al resté silencieux jusqu'ici.

— On visite ?

Il lui sourit timidement et hoche la tête. Cathy n'a pas besoin de lui demander ce qu'il a. Ce séjour permettra de savoir s'il peut voyager longtemps, hors de la tour, en présence de sa compagne. Son anxiété est compréhensible, elle veut le rassurer à travers son enthousiasme.

Par delà une longue baie vitrée du salon, ils trouvent une terrasse en bois, couverte, avec vue sur les montagnes endormies. Un énorme jacuzzi y trône : c'est donc pour ça que Daniel lui a rappelé de prendre un maillot de bain en plein mois de novembre. Cathy déglutit, ses hormones lèvent la main pour avoir la permission de fantasmer. Pas maintenant, se dit-elle. Al à l'air émerveillé et rougit en voyant le bac. Est-ce qu'il s'autorise à fantasmer ? Elle aimerait savoir, mais se contente de pincer ses lèvres.

Évidemment que Al s'est imaginé ici, avec Cathy, dans ce bel espace à se câliner pendant des heures.

À l'étage se trouve une salle d'eau plutôt grande et azurée, avec une baignoire d'angle. Al longe du regard la céramique, aux effets marbrés, et rentre dedans. Cathy se met à rire en le voyant tester si ses jambes peuvent s'étendre complètement. Il sourit, très heureux que ça soit à sa taille.

Ensuite, il y a un dressing et deux chambres. Chacune disposent d'un lit double cotonneux, sous des hauts combles, aux magnifiques poutres apparentes. Une odeur de drap propre plane dans l'air. La lumière des chambres est diffusée à travers des photophores électriques imitant le doux tremblement des bougies.  Ils choisissent celle avec une immense fenêtre orientée vers les étoiles, au-dessus du lit. Un impératif pour Al apprend-elle : regarder les astres avant de dormir est un rituel qu'il affectionne.

Après avoir rangé leurs vêtements dans une commode, ils redescendent. Al ouvre le frigo qui est rempli, comme prévu, sans viande.

— Tu... es sûre que ça ne t'embête pas ? demande-t-il pour se rassurer.

— Pas du tout, ne t'inquiète pas.

Il est soulagé de l'entendre. Cathy l'observe sortir des aliments : il est déjà l'heure de préparer le dîner. Elle lui offre son aide, il lui propose de regarder s'il y a une cave, avec du vin. Après avoir fait le tour du salon, elle découvre une porte qui se fond avec le mur de bois : elle pousse et trouve un escalier qui plonge dans les ténèbres avec un néon rouge. 

"Original ça..."  se dit-elle.

Cathy descend les marches tranquillement. En bas, une immense salle est baignée dans cette ambiance sombre aux radiances carmin. Pas besoin d'y voir en plein jour pour comprendre ce que contient cet espace.

Une balançoire, des sangles avec étriers, une armoire où sont exposés des objets à l'apparence de bijoux, sauf qu'en plissant les yeux il n'y a pas de méprise : des jouets pour adulte. Cathy cligne plusieurs fois des paupières et se demande si Daniel et Vincent avaient prévu ça... 

🔞 Two Birds [Urban Romantasy]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant