6. Cassandra.

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La nuit était d'une noirceur intense, emplie d'une obscurité impénétrable et d'une atmosphère oppressante qui ne me laissait aucun répit.

Chaque tentative de sombrer dans le sommeil se soldait par un réveil en sursaut, le cœur battant à tout rompre, l'esprit en alerte constante, persuadé d'avoir perçu un bruit suspect.

Pourtant, chaque fois que j'ouvrais les yeux, la cave demeurait vide, hormis la noirceur sans fin et le silence étouffant de la nuit.

C'était une putain de torture mentale qui me consumait autant physiquement que psychologiquement. Un désir ardent brûlait en moi, une soif insatiable de voir ce calvaire prendre fin, de retrouver enfin un semblant de sérénité et de paix.

Mais la réalité était implacable : je me retrouvais toujours là, assise sur le sol froid, à la même place désolée.

Chaque fibre de mon corps me démangeait de partout, mes cheveux étaient emmêlés, et mes vêtements poussiéreux collaient à ma peau. Je me sentais sale, puante, comme si je n'avais pas connu la douceur d'une douche depuis des mois.

Mes yeux étaient fixés sur un point inexistant du mur, perdus dans des pensées tourmentées, au point de ne pas remarquer la présence furtive d'une autre personne dans la pièce.

Un raclement de gorge brisa le silence écrasant, attirant enfin mon attention. Lentement, je levai la tête pour croiser le regard de celle qui se tenait devant moi.

Après quelques secondes à la dévisager silencieusement, je reconnus son visage. C'était la même fille qui s'était disputée avec Cassandra, celle qui avait hurlé que je ne dormais pas alors que je l'avais suppliée de ne rien dire, de garder le silence.

Anna, je crois ?

J'arquai un sourcil, confuse, me demandant ce qu'elle faisait là à me fixer ainsi.

— Allez, lève-toi, m'ordonna-t-elle d'un ton hautain en mâchant bruyamment son chewing-gum.

Je refusai obstinément de me soumettre à ses ordres, restant assise malgré l'inconfort et la peur qui m'animaient.

— Je te donne un conseil, ajouta-t-elle avec un sourire moqueur, si tu veux survivre ici, il va falloir te montrer un peu plus coopérative.

Je demeurai assise, sans rien dire et sans rien faire, ne lui prêtant aucune importance, ignorant ses paroles. Mon silence ne fit qu'attiser sa colère latente.

— À moins que tu préfères que je l'appelle ?

L'évocation de cet "enfoiré" fit frissonner mon échine. La perspective de sa venue et des représailles qui s'ensuivraient me glaçait le sang. Finalement, je me levai, résignée à obéir pour échapper à son emprise et à ses menaces.

— C'est mieux, fit-elle en hochant la tête avec satisfaction avant de quitter la pièce, me lançant un dernier regard méprisant.

Un soupir d'impuissance s'échappa de mes lèvres, renforçant mon sentiment de solitude.

Je la suivis péniblement vers la sortie, chaque pas alourdissant ma cheville droite d'une douleur lancinante. Au moment où je m'apprêtais à avancer, elle m'attrapa violemment par les cheveux, arrachant un cri de douleur à mes lèvres.

— Où croyais-tu aller comme ça ? cracha-t-elle en resserrant sa prise.

Sa main cramponnait fermement l'endroit de la plaie encore fraîche, amplifiant la sensation de brûlure. Je voulais hurler de peine, mais je me mordis la langue pour m'en empêcher.

— Nulle part ! Je-je ne connais même pas le chemin...

Elle retira brutalement sa prise de mon crâne avant d'empoigner mon bras et d'avancer. Elle imposait un rythme effréné que je peinais à suivre, le calvaire devenant insupportable, au point de douter de ma capacité à continuer.

DAVISOù les histoires vivent. Découvrez maintenant