chapitre 8

352 6 0
                                    

Une fois notre repas terminé, nous avons rejoint le bâtiment.

- Par contre, j'ai oublié de te dire, mais tu es vraiment séduisante. Si je n'étais pas gay, je t'aurais sauté dessus, surtout avec ta chemise déboutonnée, tu fais chavirer des cœurs.
- Ouais, si tu le dis, mais en attendant, nous avons du travail.
- Détends-toi, ma poule.
- Tu me désespères, même au travail.
- Ne t'inquiète pas, je suis là depuis longtemps, ils ne diront rien.
- Bah, pas moi, dis-je enfin arrivé devant mon bureau.
- À ce soir, coquine. Oh, j'ai oublié, Jérôme m'a dit que tu devais aller à son bureau.
- Quand ça ?
- Là, tout de suite. Il doit t'attendre.
- Je le sens mal.

Je me dirige dans le couloir menant au bureau de Monsieur Gallagher. Une fois devant, je toque.

- Excusez-moi, monsieur, on m'a dit que vous vouliez me voir.
- Oui, exact. Asseyez-vous. Alors, tout d'abord, vous sentez-vous bien accueilli, je veux dire, depuis ce qu'il s'est passé avec André chez Mlle Wilson ?
- Euh, oui, enfin, il y a toujours une tension avec André.
- A-t-il eu d'autres propos homophobes envers vous en dehors de ce soir-là ?
- Non, hormis ce soir-là.
- D'accord. Tout d'abord, j'aimerais m'excuser à propos de ce qui a été dit.
- Merci, même si ce n'est pas de votre faute.
- On se soutient entre nous, dit-il en me faisant un clin d'œil. Ensuite, vous m'envoyez désolé, mais vous allez devoir faire des heures supplémentaires. Ces heures, vous les passerez avec Mlle Wilson jusqu'à ce qu'elle finisse son travail. Une fois cela fait…
- C'est le cas de le dire.
- Si vous le dites. Je n'ai rien d'autre à ajouter. Vous pouvez reprendre votre travail.
- Au revoir, monsieur.

Bon, RIP la soirée. En plus de ça, je dois rester avec la sorcière. Tuez-moi, ça ne sera pas pire. Il ne me reste plus qu'à annoncer la nouvelle à Roane et Clara.

- Chérie, la boîte de l'autre fois, ça te va ?
- Euh, désolée, je ne pourrai pas venir.
- Pardon ?! répond Clara en arrivant.
- Oui, à cause du retard tout à l'heure.
- Tu déconnes ?
- Même pas. Et en plus de ça, je vais devoir rester avec la bruja.
- La quoi ?
- La bruja, c'est une sorcière, répond Roane.
- J'adore le nom.
- Au moins, on pourra parler de la bruja devant elle sans qu'elle sache.
- Ouais, si vous le dites. En attendant, je dois me la coltiner toute la soirée.
- Bon courage, ma chérie.
- Ça va, il me reste encore 3 heures de liberté.
- Non, 2.
- Comment ça, 2 ?
- Bah, il est déjà 15 heures.
- Oh mon dieu, mais je crois que je vais démissionner.
- Va travailler, ça va te faire oublier.
- Ouais, tu as raison. À plus, mes choux.

Bon, il ne me reste plus qu'à travailler. Je crois bien que ça va être la journée la plus ennuyeuse de ma vie. J'ai envie de me pendre. Il est déjà 17h30. D'une part, j'ai 30 minutes de retard, et d'autre part, mon moment de "répit" est terminé. Je me dirige rapidement vers le dernier étage pour aller au bureau de la bruja. Il n'y a déjà plus personne à mon étage, j'espère qu'il n'y aura personne dans le sien. Je toque, mais personne ne répond. Du coup, j'entre quand même.

- Vous êtes en retard.
- Vous auriez pu dire "entrez".
- Non, mais je rêve ?
- Non, à part si vous rêvez de moi la nuit.
Elle s'approche de moi et m'attrape par le bras.
- Répète-moi encore une fois ça et tu vas voir.
- Et je vais voir quoi au juste ? Et je crois qu'on est censées se vouvoyer toutes les deux, tu ne crois pas ?
- Et je crois qu'on est censées boutonner tous nos boutons, pas juste en laisser la moitié.
- Pourquoi tu regardes ?
- Je ne regarde pas, je... je fais ce que je veux.
- Non, pas quand on a un copain.
- Ça peut te faire quoi ?
- À moi, rien, mais lui, il en pense quoi ?
- Il doit être occupé avec ses putes, du coup, il s'en fout.
- Ok, je vois.
- Bref, au travail, et tu auras 40 minutes de plus en plus de ton travail supplémentaire.
- Pourquoi 40 ?
- La discussion.
- Mais ça n'a duré que 5 minutes à peine.
- Je ne crois pas, non. Bref, au boulot.

Ça fait déjà 20 minutes qu'on a commencé à travailler dans notre coin et je n'en peux plus de ses regards insistants.

- J'ai quelque chose sur le visage ?
- Comment ?
- Vous ne faites que me regarder.
- Lassé du tutoiement ?
- Non, et toi ?
- Non plus.
- La première qui cède ?
- Je n'ai pas ton âge pour ce genre de jeux.
- Détends-toi, ça va te faire du bien.
- Je vous demande pardon ?
- Oh, c'est bon, je rigole.
- Mais non, je refuse.
- Comme tu veux.



Est-ce Que C'est Professionnel ?Où les histoires vivent. Découvrez maintenant