Chapitre 7

349 4 0
                                    

J'ai tellement la flemme, je ne veux vraiment pas aller au travail. Je sens que je vais encore être gênée. Enfin bon, on a juste une réunion et après, chacun retourne à ses bureaux. Aucune chance de se croiser... enfin, j'espère. Bref, je vais prendre ma douche. Ce n'est pas cette femme qui va me déprimer. Une fois ma douche terminée, je lâche mes cheveux, je mets un peu de mascara et de blush. Je m'habille d'une chemise blanche, je déboutonne deux boutons histoire d'avoir un peu plus de charme. J'enfile un pantalon de costume et prends la veste, on ne sait jamais s'il fait froid, et je prends mes escarpins noirs.

Je prends un taxi, une fois arrivée, je le paye et me dépêche. Je suis sacrément en retard. Je vais à l'accueil puis cours dans l'ascenseur. Bon, on oublie le charme, je ne suis pas sûre d'être la plus belle en courant. Bref, j'appuie sur le 31ème étage, comme par hasard, l'avant-dernier étage. Une fois arrivée au bon étage, j'évite de courir et entre dans la salle de réunion.

Heureusement ou malheureusement pour moi, il n'y a que les deux patrons et Roane.

- Vous êtes en retard, Mademoiselle.
- Oui, désolée, Monsieur. La réunion va bientôt commencer ?
- La réunion est finie, répond Blair sans me regarder.
- Ne vous inquiétez pas, Mademoiselle Wilson vous fera un récapitulatif. En attendant, Roane, suivez-moi. C'est à propos du projet. Prenez tout ce dont vous avez besoin. Blair, je te laisse la clé et tu lui expliqueras tout après. Ensuite, vous irez tous les deux dans mon bureau.
- Oui, ne t'inquiète pas, répondit-elle une fois qu'ils quittèrent la pièce.

- Bon ! Vous croyez être où ?
- Je vous demande pardon ?
- Vous venez 1h en retard et vous pensez que vous allez vous en tirer comme ça ?
- Ouais, bah, ce n'est pas de ma faute s'il y a des gens qui font des accidents sur la route. Donc oui, j'ai 1h de retard et je suis désolée pour Jérôme, clairement pas pour vous. Vous ne méritez pas d'excuses.
- Écoutez-moi bien, dit-elle en s'approchant. Je ne sais pas pour qui vous vous prenez, mais personne ne me parle comme ça.
- À part votre copain, j'imagine.
- Vous avez oublié que vous vous adressez à votre patronne ?
- Et vous ? Vous avez oublié de me vouvoyer ?
- Non, je te tutoie si je veux. Quant à toi, tu te tiendras à la seconde personne du pluriel.
- Et si je refuse de te vouvoyer, il se passe quoi ?
- Tu ne veux pas en arriver là.
- Et si jamais je le voulais ?
- Tu seras virée.
- Bon ! J'en ai marre.
- De ?
- De toi.
- Vous.
- Non, toi. J'en ai marre de toi. Je ne sais pas à quoi tu joues, mais une fois tu es gentille et...
- Et tu m'embrasses.
- Je, c'était sur le coup, je l'aurais jamais fait dans d'autres circonstances.
- Pourquoi ?
- Parce que tu es invivable.
- Ton langage.
- Tu te fous de ma gueule ?
- Non, maintenant, surveille ton langage de suite et que ça ne se reproduise plus.
- Ouais, et puis quoi encore ?
- Ne joue pas à ça, dit-elle en se rapprochant jusqu'à me coller au mur.
- Tu fais quoi là ?
- Je te préviens. Bref, pose ton cul sur la chaise que je te fasse le récap.

Une fois le récapitulatif fini et la visite faite chez Jérôme, c'est enfin ma pause. Je peux aller manger un bout avec Roane et Clara.

- Ça vous dit de sortir ce soir ?
- Je suis partant, ça fait trop longtemps que je n'ai pas vu de mec, répondit Roane.
- Et toi, Sue ?
- Euh, je ne sais pas. Demain, si je suis encore en retard, je me fais enclencher.
- Allez, dis oui. Ce n'est rien, tu dormiras chez moi, comme ça, on ira au travail ensemble. Tu n'auras aucune chance d'être en retard en m'ayant dans tes pattes.
- Bon, ok, mais jusqu'à 1h.
- 1h30 ? Allez, ce n'est rien, 30 minutes.
- Bon, ok, jusqu'à 1h30.
- Bref, moi, j'ai fini. On se rejoint au travail, dit Clara en se levant.
- À toute, poulette.
- À toute à l'heure.
- Bon, mon cœur, explique-moi ce qui se passe.
- Et il se passe quoi au juste ?
- À toi de me dire, c'est quoi le problème ? La patronne, parce que les regards noirs comme ça, ça ne veut rien dire. Explique tout à Tata, je t'écoute.
- Il n'y a absolument rien à dire, sauf que cette meuf est bipolaire, psychotique et en couple.
- En couple !
- Ouais, elle m'a dit qu'elle était en "pause" avec son copain.
- J'y crois pas. Mais du coup, André, c'était un passe-temps ?
- J'en ai absolument rien à foutre d'André. Si elle joue avec ses sentiments, c'est son problème. Pas le mien, je n'ai rien à leur prouver, moi. Je suis bien dans mon célibat.
- Ok, je vois. Bon, viens, ma copine, on va être en retard.

Est-ce Que C'est Professionnel ?Où les histoires vivent. Découvrez maintenant