Chapitre 8

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LEAH

Mai 2022, New York

La nuit commence à tomber, il est déjà vingt-et-une heures sur ma montre. J'ai marché à peine trois quart d'heure mais je me suis déjà bien éloignée de la maison. Je n'ai aucune affaire sur moi et n'est vêtue que d'un short et d'un simple tee-shirt, sans oublier le sweat d'Andrew.

La nuit va être longue. En parlant de nuit, il faut absolument que je trouve un endroit où passer la nuit. Un lieu en hauteur serait l'idéal, un arbre ? Ça pouvait marcher. Je me mets alors en quête d'un arbre assez haut. C'était compliqué de trouver un bon arbre, il fallait qu'il n'y ait pas trop de branches mais assez pour me cacher. Mais au bout de vingt minutes de marche, je pense avoir trouvé l'arbre parfait.

Je me rends au pied de l'arbre et commence à l'escalader. Une fois assez haut, je passe de branche en branche pour accéder à la grande branche pour aller dormir. Une fois installée, la nuit tombe très vite. Je m'allonge et essaye de dormir, ne serait-ce au moins quelques heures.

Vers vingt-trois heures, j'entends d'un coup un bruit de moteur. Mes sens en alerte, je me redresse d'un coup. Je plisse les yeux pour observer la voiture dans la pénombre, mais quand je reconnais la voiture, mon sang ne fait qu'un tour.

C'est la voiture de Samuel.

Je me rallonge d'un coup sur la branche, priant pour qu'il ne m'ait pas vu. Heureusement, il a continué sa route, mais ça voulait bien dire une chose, c'est qu'il me cherchait et que j'étais en danger.

***

J'ai quitté mon arbre depuis maintenant deux jours, deux jours entiers où j'ai à peine mangé et bu de l'eau de flaques pluie. Par miracle, il s'est mis à pleuvoir la veille alors j'ai pu boire quelques gouttes. Plus tard, j'ai failli fondre en larmes de joie, reconnaissant la maison du couple de personnes âgées.

Je cours vers la maison en briques rouges et je frappe de toutes mes forces.

— A l'aide ! J'ai besoin d'aide s'il vous plaît ! Aidez-moi je vous en prie !

Aucune réponse. Il est quatorze heures, peut-être qu'ils dorment ? Tant pis, j'ouvre la porte. Fermée à clé. Merde. Je regarde rapidement autour de moi et je comprends. Ils ne sont pas là. Le petit van vert n'est pas là. Ils ne sont pas chez eux. Je réfléchis alors et je me dis que je vais casser une vitre pour entrer dans la maison. Je fais le tour et trouve une fenêtre. Je soulève une grosse pierre et je lance de toutes mes forces. La vitre ne s'est pas cassée. Je retente mon coup. Toujours pas cassée.

— Mais tu vas te casser, oui !

Je relance avec toute ma rage mais ne fait rien d'autre que de m'épuiser. Les vitres sont incassables. Un couple de personnes totalement vulnérables et sans défenses ont logiquement choisi des moyens pour se protéger. Je soupire de frustration et repartis en sens inverse du chemin de l'allée. ma seule chance d'appeler des secours est anéantie.

Vers seize heures, je décide de faire une pause, exténuée. Je m'assois au pied d'un arbre et commence à réfléchir.

C'était logique. J'aurai dû m'en douter. Je suis vraiment nulle. Il m'a littéralement entraînée au fin fond d'une forêt et ça ne m'a pas traversé l'esprit qu'il pouvait être dangereux. C'est pour ça qu'il savait utiliser la cuisine... Et qu'il semblait si bien connaître la maison.

Ma vue commence à s'embaumer. Je vais pleurer. Enfin, je n'ai pas juste pleuré, j'ai explosé. J'ai pleuré jusqu'à en avoir mal à la tête. A chaque fois que je pensais avoir fini, un nouveau sanglot reprend le dessus et je pleure de plus belle.

Je serre le sweat à capuche d'Andrew qui est autour de ma taille, comme s' il était avec moi. Une tâche de larmes salées recouvre maintenant un bout du sweat.

Après avoir bien pleuré, je reprends ma route sûre de moi, sûre que j'allais m'en sortir.

***

Je continue de suivre la route qui me mènera à un moment ou à un autre quelque part. Des fois je tente d'aller dans la forêt pour essayer de voir des gens ou bien une maison mais pour l'instant je ne trouve personne, mais je n'abandonne pas. Je trouverai bien quelque chose au bout d'un moment. Je mets ma capuche et m'enfonce dans les bois, à la recherche de quelque chose à manger. Soudain, j'entends un bruit, un bruit de branche qui se casse.

Il y a quelqu'un.

Je m'immobilise et reste cachée près d'un buisson. Je me raidis quand j'aperçois Samuel. Il est là, une lampe torche à la main. Il semble me chercher, alors je retiens ma respiration en retenant mes larmes qui menacent de couler à tout moment. J'essaie de partir le plus discrètement possible mais une brindille craque sous le poids de ma jambe.

La lumière de la lampe torche balaye l'obscurité, et Samuel s'arrête soudainement. Son regard perçant scrute les ténèbres, capturant le moindre mouvement. Mon cœur bat la chamade, mais je ne peux pas rester immobile plus longtemps. Avec précaution, je me glisse derrière le buisson, espérant échapper à son attention. Cependant, une voix chuchotante s'élève de l'obscurité : "Je sais que tu es là, ne te cache pas." Mes muscles se crispent, et je réalise que la véritable épreuve ne fait que commencer.

Merde.

Ne bouge surtout pas.

Respire.

Je vois Samuel se retourner dans ma direction et tendre l'oreille pour entendre le moindre bruit. C'est là que nos regards se croisent. Ses iris bleus me regardent.

— Leah !

Son ton n'a pas l'air menaçant, mais j'ai peur quand même. Je me lève d'un coup et prends la fuite.

— Leah attends !

Je n'écoute pas sa voix et sort de la forêt le plus vite possible. Enfin sortie, je cours le plus rapidement possible en suivant la route.

Vite, vite, vite !

Je continue mon sprint et me cache dans un buisson à l'entrée de la forêt. Je ne fais plus aucun bruit, ne respire plus. Mon instinct avait raison, j'ai bien fait de m'arrêter et de me cacher, deux minutes plus tard, la voiture de Samuel passe à toute vitesse sur la route. Cette route où je devrais être.

Je ne perds pas une seconde et sort du buisson pour aller plus loin. J'essuie les larmes qui ont coulées en courant.

Je le jure, je survivrai à cette course poursuite.

Hey guysss

A votre avis, Leah va-t-elle s'en sortir ?

Déjà huit chapitres ! J'espère que ça vous plaît ♡

On se retrouve la semaine prochaine

Love, Inès ♡

IG : ines_wttp

My Husband's Best FriendOù les histoires vivent. Découvrez maintenant