Tout n'avait pas été, jusque là, une promenade de santé... mais c'est lorsque Célia Vingam atteignit les prisons que les choses commencèrent vraiment à dégénérer.
La première raison était simple et prévisible, pourtant elle ne l'avait pas anticipée...
Milan n'était pas là !
Célia se retrouvait brusquement dépourvue de solutions, avec son vampire vautour mortel suspendu à sa volonté, juste devant elle, et s'efforçant de maintenir le voile d'invisibilité qui la séparait de la mort.
Évidemment, les vampires avaient dû se douter qu'elle venait pour Milan. Ils n'avaient sûrement pas l'intention de le lui rendre si facilement ; et en outre, ils entendaient peut-être le conserver comme monnaie d'échange au cas où les choses tourneraient mal pour eux.
Mais c'est pour elle que c'était en train de mal tourner !
Célia n'eut pas beaucoup de temps pour réfléchir : même en économisant ses forces, elle ne tiendrait pas indéfiniment, d'autant moins si les événements venaient à se précipiter. Elle ne pouvait se permettre de tergiverser. Si bien qu'elle prit la décision d'ordonner à son guide de la mener vers les quartiers privés des maîtres de la Ruche.
Ce dernier émit une hésitation, en dépit du contrôle mental qui le contraignait à obéir. Célia sentit sa réticence, à l'idée de trahir ses maîtres. Ce n'était pas une grosse Ruche, elle ne comptait sûrement pas des créatures aussi puissantes et destructrices que Soura Baïa, ou Salem ; et pourtant, cette trahison suffirait pour le condamner à mort.
Il avança néanmoins, sous l'influx d'une décharge mentale infligée par la Stryge. Celle-ci s'efforçait d'imiter les impulsions envoyées par le tueur psycho-pathe. Plus brèves, elles permettaient d'économiser ses ressources. Même si sa version était moins efficace que la version psionique, contre des vampires, cela fonctionnait.
Ils avancèrent donc. Et pourtant, autour d'eux, les choses se gâtaient. Les goules, bien que sans la voir, possédaient un odorat plus précis que les vampires. Elles la sentaient, et s'amassaient de plus en plus nombreuses à chaque pas, autour de la bulle de soustraction. Elles n'osaient pas regarder le Doyen vampire, mais elles gloussaient, grondaient, grattaient le sol, se frottaient les unes comme les autres, en les suivant pas à pas. Aux yeux de Célia, elles ressemblaient à des Hyènes.
Il ne s'agissait pas seulement des goules. Plusieurs Subsides gravitaient à présent autour d'elle. La méfiance se lisait sur leurs regards. Les Subsides voyaient le comportement aberrant des goules, et sentaient qu'un événement étrange se déroulait à cet instant, quoique sans parvenir à l'identifier. Ils s'interrogeaient particulièrement sur le comportement du vieux Mikhail : pourquoi errait-il, ici, au lieu de surveiller les quartiers des subsides comme il l'aurait dû ?
Il manquait aux vampires seulement le maillon principal de leur chaîne de raisonnement. Bien sûr, Célia aurait pu souffler du cerveau de n'importe lequel d'entre eux, jusqu'à la plus petite bribe de mémoire ou de conscience, ou l'envoyer dans les limbes du sommeil. Mais tel était leur nombre, qu'elle n'avait ni le temps ni l'énergie à consacrer à cela.
Ce cortège sans cesse croissant quitta les prisons et s'engouffra dans les grottes communes des vampires. Alors, ce fut un grand désordre. Des cris résonnèrent. Chacun désormais comprenait l'anomalie, quoique toujours en ignorant sa source. Plusieurs Subsides tentèrent d'arrêter le vieux Doyen manipulé, à défaut de voir son marionnettiste. Chaque fois Célia dut les renvoyer par une autre impulsion psychique.
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Milan Lazsco : La Dette [E4 Quadrilogie du vampire] en cours
ParanormalVous connaissez Milan. Il va, il vient... des fois il disparaît ; mais il revient toujours. Ce que je me demande, c'est la véritable raison qui l'amène à Sotchi, là, maintenant, en plein Jeux Olympiques d'Hiver... (Toute ressemblance avec des événem...