Chapitre 2

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MAINTENANT :

CASSIA :

Un profond ennuis m'habitais alors que mère donnait les ordres pour préparer la cérémonie. C'était Nyx qui aurait dû être à ma place, je ne tirais aucun avantage à gouverner Draleghat. Régner sur une bande d'idiots devait être sacrément fatiguant. Ma sœur, elle au moins, c'était son but, on l'avait élevée en lui disant qu'elle serait reine un jour et hop un beau jour tout cela lui passait sous le nez. C'était injuste, j'en avait bien conscience, pourtant je ne plaiderais pas pour Nyx ici aujourd'hui. Le Trône lui revenait, en revanche, si elle le voulait, qu'elle vienne le chercher. Et je ne doutais aucunement que c'est ce qu'elle ferait. Il était totalement prévisible qu'elle irait voir Aiden pour lui demander son aide, aide qu'il lui accorderait sans rechigner vu qu'il était profondément amoureux d'elle depuis des années. Elle était assez intelligente pour savoir que si elle attaquait le château, la poignée de fées qui habitait la forêt s'écraserait contre l'armée royale. Mais la soif de pouvoir et de vengeance pourrait bien lui porter préjudice. Elle serait capable d'attaquer le château à elle seul avec sa dague et son arc si on lui disait qu'ainsi elle aurait le pouvoir. Mais Nyx avait tout de même des ressources que mère ignorait, la seule question qui se posait était est-ce qu'elle aurait l'intelligence de s'en servir ? Son pouvoir ne se limitait pas à déplacer de simples objets, oh non loin de la. Je l'avais sentis dès la première fois où je l'avais vu s'en servir. Une force brut et puissante l'habitait, il fallait juste qu'elle apprenne à s'en servir.

Alors que mon regard balayait la salle sans vraiment se poser nulle part, un mouvement d'ombre anormal attira mon attention, quelque chose empêchait la faible lueur matinal de pénétrer par les vitraux colorés. Mes yeux se posèrent sur Elle, accroupie sur la corniche qui bordait les vitraux, je la vit dégainer une flèche qu'elle s'empressa d'encocher. Sa fenêtre de tir était vraiment très mince mais je savais parfaitement qu'elle était capable de toucher une pomme à cents pieds de distance, alors atteindre quelqu'un dans la pièce serai un jeu d'enfant pour elle. Au début, je pensais que la flèche m'était destinée, mais elle changea rapidement de cible. Le carreau était désormais pointé sur la poitrine de la Reine. Pour une raison qui m'était inconnue, je ne réagit pas, attendant de voir si elle le ferai réellement. Quelque chose m'empêchait de faire le moindre mouvement, ou même de crier pour alerter la salle. Non, juste je l'observais prendre son temps.

"- Faite en sorte que le peuple soit au fait que dans un mois nous fêterons l'ascension de la princesse Cassia. Envoyer des crieurs dans les..."

Elle décocha. Sans surprise la flèche se ficha droite dans le buste de la Reine. Celle ci émit un petit cri étouffé alors que ses yeux s'arrondissaient et que la surprise s'affichait comme un masque sur son visage. Un silence de mort s'empara de la salle. Lorsqu'elle tomba à terre, cinq gardes se tenaient au dessus d'elle, la panique pris alors possession de l'assemblée, tous n'avait qu'une chose en tête : fuir. Ils se précipitaient vers les portes comme un troupeau de mouton fuirait un loup. Aucune émotion ne me traversa, je levais la tête et regardait ma sœur, elle était toujours jonchée sur l'étroit parapet et regardait la scène d'un œil amusé. Lorsque son regard croisa le mien, j'y vis une promesse tacite. Elle prendrait ce trône même si elle devait réduire le royaume en cendre pour ce faire. Notre face à face ne dura qu'une poignée de secondes avant que je ne la voit se retourner et sauter de la corniche. Quelque chose me disait que ce ne serai pas notre dernier affrontement.

Alors que le corps de la Reine était emmené, j'observai la salle d'un tout nouvel œil, celui d'une Souveraine. Les Sages avaient tous entendu la dernière volonté de ma mère, elle voulait que je lui succède, alors dès que les seigneurs des quatre coins du continent se seraient rassemblé, le couronnement aura lieu. Il ne restait déjà plus personne dans la grande salle et je ne doutais pas que la nouvelle de la mort de la Reine, assassinée d'un carreau dans le cœur par sa propre fille aurait fait le tour de la cour plus vite qu'un feu de forêt attisé par le vent, embrasant chaque esprit sur son passage. Je pivotais sur mes talons pour regarder mon père, il n'avait pas bougé, je doutais presque qu'il ne se soit rendu compte de la situation. Ses yeux vitreux reflétaient une immense lassitude. Lorsque je m'approchais de lui, il ne bougea pas, semblant presque mort.

The heiressOù les histoires vivent. Découvrez maintenant