DYNASTIE

𝒞𝒽𝒶𝓅𝒾𝓉𝓇ℯ 1: 𝖲𝗎𝖼𝖼𝖾𝗌𝗌𝗂𝗈𝗇

- Amir

Le 10 août, marquant le jour de ma naissance il y a de cela vingt-quatre ans, j'émis mes premiers cris dans les bras de ma défunte mère. En cette journée, je me préparais à accéder au grade de sultan, cet empire s'apprêtait à devenir mien. Durant vingt-quatre années, j'ai obéi aux commandements de mon père, dix-sept années se sont écoulées depuis la mort de ma mère.

Je retirai l'ample drap qui m'enveloppait le corps.

- Bismillah. ( Au nom d'Allah )

Mon valet de chambre, qui n'était nul autre que mon fidèle ami, mon bras droit et mon conseiller le plus éclairé. Rentra dans ma chambre et se dirigea vers moi.

- Salam aleykum ( bonjour ou que la paix soit sur toi ), ne ressentait-vous point une appréhension à l'égard de votre accession au sultanat ?

- Aleykum salam ( bonjour ou que la paix soit sur toi ), nullement, je suis prêt. Comment se porte votre mère ?

- Al HamdouLilah ( Louange à Allah ). Les médecins envisagent sa sortie d'ici une semaine.

- Je compte lui rendre visite.

Ali disposa mon kami ( robe de prière pour homme ) et mes pantoufles sur le divan drapé d'une somptueuse soierie aux motifs arabesques.

- Amir, ne vous mettait point en tête que vous devez assumer toutes les responsabilités, vous avait le droit de vous reposer.

- Je n'ai nul besoin de répit.

- Quelle importante nouvelle pensez-vous que votre père nous révélera sous peu ?

- Allah u a3lem ( Y'a que Allah qui sait ).

Ali quitta ma chambre. Je laissai mes pas me guider vers ma salle d'ablutions, où je fis couler l'eau. Je m'immergeai dans sa tiédeur accueillante.

***

Après avoir enfilé mon kami et chaussé mes pantoufles, je me rendis dans la salle de prière, où mon père, mon frère et Ali m'attendaient comme à leur habitude. Chacun était assis sur un tabouret différent de la veille.

- As-Salam Aleykum ( bonjour ou que la paix soit sur toi ), m'accueillit mon père à mon arrivée.

- Aleykum Salem ( bonjour ou que la paix soit sur toi ). Comment vous portez-vous père ? Les années semblent vous peser.

Un rire général éclata.

- Abstenez-vous de railler l'âge de votre père. Un jour, vous serez à ma place et je souhaite ardemment que vos enfants vous taquinent comme vous le faite avec moi, répliqua-t-il.

- Insha'Allah ( si Allah le veut ), s'exclama mon frère, Jawad.

- C'est bien vous qui le souhaitez, alors qu'à 28 ans, vous n'a toujours pas trouvé de femme pour partager votre vieillesse.

Je taquinai mon frère, amusé par son expression déconcertée.

L'appel à la prière retentit à travers les haut-parleurs.

- Allah u Akbar ( Allah est ( le plus ) grand ), récita le muezzin.*

Nous nous prosternâmes tous sur nos tapis respectifs pour la prière.

Lorsque l'imam mit fin à la prière, nous joignîmes nos mains dans une communion pieuse et entamâmes nos duaas ( invocation ).

- Y'a Allah, que cette journée se déroule dans la facilité la plus absolue, que nous puissions encore passer de nombreuses années aux côtés d'Amir. Accorde la paix et la sérénité à mes trois fils, ainsi que la santé à la mère d'Ali, implora-t-il, il termina par quelques invocations en arabe.