𝒞𝒽𝒶𝓅𝒾𝓉𝓇ℯ 4: Obligation

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- Intissar

Nous étions le 11 août, le lendemain, je me marierai, pour mon père, par obligation. Je ne connaissais point cet homme. Était-il cruel, mauvais et ignoble ? Me voulait-il du mal ? Ses questions voyageaient dans mon esprit depuis un mois. La vue de ma chambre, sans mes effets personnels, ne faisait qu'endurcir la réalité. Cette dure réalité. Je m'étais encore une fois soumise au souhait de mon père. N'étais-je pas censé ne plus recevoir d'ordre de sa part ? Avoir le contrôle.

Nous allions prendre le large dans une demi-heure et nous n'étions toujours pas sortis. Je tournai le dos à ma chambre et me dirigeai vers le couloir. Asli sur mes talons.

- Savez-vous si mon père et ma mère sont prêts ?

- Ils vous attendent dans le carrosse, princesse, savez-vous que vous allez manquer aux personnels.

- Ils vont aussi beaucoup me manquer, mais je reviendrai souvent, à moins qu'ils ne me retiennent prisonnière.

Je descendais les marches de ma demeure, tout en saluant les domestiques qui me disaient au revoir à gauche et à droite des escaliers. Je terminai de descendre les escaliers et me rendit devant mon carrosse.

Père et mère se tenaient côte à côte, main dans la main, je leur fis à tous deux un baiser sur le front en signe de respect.

- As-Salam Aleykum, dis-je avec mépris.

J'avais toujours leur décision en travers de la gorge, je ne comptais pas les pardonner de-ci tôt.

- Aleykum Salam, répondit mon père, ne nous en veuillez pas, amirat (princesse), il me fit un baiser sur le front.

Je ne lui répondis rien et partis m'engouffrer dans le carrosse qui m'était destiné, bien sûr suivi d'Asli qui est dans l'obligation de me suivre, même si à cet instant, me retrouver seule ne m'aurait pas déplu. J'aurais voulu pouvoir réfléchir avec moi et moi seul.

- Asli, pouvez-vous prendre un autre carrosse ou vous rendre dans celui de père et mère. J'aimerais rester seule durant ce voyage.

- Oui, bien sûr votre altesse, dit-elle en ouvrant la porte du carrosse.

- Par la même occasion, pouvez-vous dire à père et mère si je pourrais faire la route seul dans le bateau et dites-leur que je me rendrai dans ma future demeure à cheval.

Asli me répondit qu'elle leur ferait part de ma requête et partit. Mon cheval tirera le carrosse pour que je puisse l'emmener avec moi.

Après quelques minutes de tranquillité, on est venu toquer à ma porte. J'ouvris et découvris que l'une de mes domestiques était venue m'apporter mes quatre chats, deux mâles ; Omari qui signifiai né haut, il était noir, à l'instar d'un corbeau, et Skylar qui voulait dire ciel, lui avait un pelage roux à rayures blanches. Mes deux femelles ; Sabra qui voulait dire patient, avait-elle un pelage aussi doux que du coton, il était blanc, mais ses oreilles et son visage était gris, c'était la plus têtue de tous mes chats, mais je l'aimai tout de même, et Kamilah qui signifiai perfection, elle était réellement la perfection à mes yeux sont pelage était tout blanc comme celui de Muezza mon cheval.

- Merci de les avoir apportés, je pensais qu'ils se trouvaient dans le carrosse de mes parents.

- Ils l'étaient au départ, mais à ce qui m'a été dit, ils pensaient qu'ils pourraient vous tenir compagnie. Nous pouvons les leur ramener, si vous ne souhaitez pas les avoir avec vous, votre altesse.

- Non, merci, cela ira, vous pouvez les laisser.

Elle les mit à mes pieds puis me dit au revoir, elle partit en n'oubliant pas de fermer la porte derrière elle. Tout compte fait, je peux toujours réfléchir en compagnie de mes chats, n'est-ce pas ?

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