𝒞𝒽𝒶𝓅𝒾𝓉𝓇ℯ 6: Premier pas

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- Amir

Nous avions terminé le mariage religieux, Intissar se tenait à mes côtés, nous étions sur le balcon centre de ma demeure, en bas se trouvaient des centaines d'habitants. Attendant le moment où mon père prononcera ses quelques mots, qui signeront le fait qu'Intissar serait la nouvelle sultane de cette ville, elle succédait à ma mère. Cette femme que j'aimais de tout mon cœur était sur le point d'être remplacée par cette femme que je ne connaissais point.

Ses mains se mirent à trembler à mes côtés. À ce que je voyais, elle était nerveuse. Si je pouvais claquer des doigts et la faire disparaître pour qu'elle ne succède pas à ma mère, je l'aurai fait avec plaisir. Cette même femme portait le collier et la bague que ma mère avait auparavant aussi portés. La simple vue des biens de ma défunte mère sur elle me donnait la nausée.

Je me fis promettre à moi-même de ne jamais avoir une once de sentiments envers cette femme. Je ne la considérais jamais comme mon épouse, elle ne mérite pas d'être appelée ainsi ni de posséder ce rôle. Ne serait-ce que de goûter au privilège de tenir un foyer.

Devant nous se trouvaient deux alliances, une pour moi et une pour Intissar, elles étaient liées par un turban rouge.

- Aujourd'hui, commença mon père, nous sommes tous réunis ici pour célébrer le mariage de mon plus jeune fils, Amir et d'Intissar, fille de Saleh l'un de mes plus proche amie, aujourd'hui, Intissar succède ma défunte femme, Ithsar, elle a gouverné à mes côtés dans cette ville pendant, neuf années, elles sont de loin les plus belles années de ma vie, mais Itshar est retournée vers Allah, Allah y Rahma (qu'Allah lui fasse miséricorde), nous retournerons tous un jour auprès d'Allah. – il prit une longue pause, comme s'il essayait de retenir ses larmes et repris - Aujourd'hui c'est à Intissar de devenir sultane, Intissar Saad-Mansour je vous déclare sultane de la ville d'Al-Minya, vous serait désormer la deuxième mère de tout c'est habitants, leur conseillère et leur plus grande confidente. Longue vie à la sultane, cria-t-il.

Tous les habitants se mirent à crier "Longue vie à la sultane" les mains d'Intissar n'avaient toujours pas cessé de trembler. Ça ne faisait que s'amplifier.

Mon père se rapprocha de nous, prit les deux alliances et les mit sur l'annuaire de nos mains gauches. Nous nous levâmes afin que les habitants nous voyant. Le père d'Intissar vint vers nous avec une paire de ciseaux à la main, il coupa le fil rouge qui liait mon doigt au sien.

* * *

Nous étions dans la salle de mariage, mes domestiques n'y étaient pas allés de mains mortes, un énorme lustre se trouvait sur le plafond, des perles précieuses y étaient accrochées et donnaient l'effet d'une pluie d'émeraude. Les murs étaient recouverts de papier peint vert pâle, qui étaient en accord avec le lustre qui pendait en haut de nos têtes. Les tables étaient rondes, recouvertes d'un tissu blanc et les chaises étaient recouvertes de ce même tissu.

Intissar et moi étions sur nos chaises qui étaient en hauteur de deux marches, quand tout à coup les musiciens se mirent à taper sur leur tambour. Ali se mit à claquer des doigts. Jusqu'ici, il était aux côtés de sa mère qui avait eu le droit de sortir pour le mariage.

Je reconnus la musique, c'était Valle Kosovar, Ali et albanais, c'est une musique que l'on peut retrouver lors des mariages et des fêtes, il avança vers nous je pensais qu'il allait venir me prendre par la main pour que nous fassions la danse ensemble, mais loin de là il fit la révérence a Intissar et prit sa main. Elle descendit les marches, toujours en lui tenant la main pour éviter de se retrouver en fauteuil roulant.

Elle avait changé sa robe à traîne pour une robe plus "confortable", elle était en satin, elle serrait sa taille et le bas était large. Elle portait encore le collier ainsi que la bague de ma mère et notre bague de mariage.

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