𝒞𝒽𝒶𝓅𝒾𝓉𝓇ℯ 7: Azru

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- Intissar

Ses paroles s'abattirent sur mes tympans, venait-il réellement de m'ordonner de ne point prier en sa compagnie.

Je ne savais point si il était au courant que j'étais la première à ne pas vouloir de cette union, mais de là à ne pas me permettre de prier dans la pièce qui y était consacrée. C'est une indignité, une honte.

J'avançai vers son oreille et lui criai.

- Je ne suis pas ravi de ce mariage tout comme toi, mais tu n'as pas le pouvoir de m'interdire l'accès à la salle de prière alors que c'est tout autant chez moi que chez toi, criai-je désemparer.

- N'haussez plus jamais le ton lorsque vous vous adressez à moi et ne me tutoyez pas tant que je ne vous en aurai pas donné la permission.

Faisant abstraction de ce qu'il venait de déclarer, je persistai.

- Tu peux juger ce que bon te semble, mais dans cette demeure, je suis tout autant à ma place que toi. Je vais te donner un petit conseil Amir, n'oublie jamais quand dehors de celle-ci, tu n'es rien, alors que moi, je suis une princesse et en prime sultane, je détiens deux titres, j'ai donc tous les droits, criai-je à en perdre haleine.

Je me mis face à lui et plantai mon regard dans le sien.

- Je l'entends que tu puisses ne pas m'apprécier, ou encore que je te dégoute, mais n'oublie jamais que ce que tu me feras, Allah te le fera payer le jour du Jugement Dernier.

Sur ses quelques vocables, je m'en allai, le laissant méditer sur mes paroles. Je m'acheminais jusqu'à ma chambre, me chaussai, n'oubliant pas de prendre une paire de chaussettes pour couvrir mes pieds lorsque je prierai.

J'étais sur le point de circuler jusqu'à la sortie de notre demeure lorsque je passai devant la salle et ouïr.

- Allah u Akbar (Dieu est le plus grand), le son de la voix grave et à la fois réservée d'Amir, lorsqu'il disait ces quelques mots.

Je me mis parterre, m'assaillai en tailleur et collai mon oreille à la porte pour pouvoir l'entendre. Après qu'il eut récité la sourate Al Fatiha, je me détachai de la porte, me levai et me dirigeai vers la porte de notre demeure.

- Madame, voulez-vous que l'on vous escorte ou souhaitez-vous vous y rendre seul ?

- Non, merci, cela ne sera pas nécessaire, je sais où se trouve la mosquée.

- Dois-je dire à monsieur Saad-Mansour que vous sortez ?

- Non, cela ne sera pas la peine, je doute qu'il ne soit intéressé par cela.

- C'est entendu, au revoir.

Je lui fis un signe de la main pour lui dire au revoir et sortit de notre demeure, je descendis les escaliers, de nombreuses personnes venaient me saluer, me complimenter ou me demander comment je me sentais après cette journée, les habitants d'Al Minya dont j'étais dorénavant là seconde "mère" étaient incroyablement gentils et attentionnés, des qualités que les habitants de Riyad avaient eux aussi.

Arrivé face au seuil de la grande porte de la mosquée, je rentrai à l'intérieur, je montai les escadrin, entrai dans la salle de prière des femmes et découvris une femme, seule entrain de lire le Coran. Je me dirigeai vers elle, elle passa le salam et m'écarta de quelques mètres d'elle. Je priai deux rakat (deux unités de prière), le Prophète sal-lallahu 'alaihi wa sallam a dit : Lorsque l'un de vous entre à la mosquée, qu'il ne s'assied pas avant de prier deux unités. Je rattrapai la prière d'Asr.

Après les avoir finies, je m'étais dirigé vers une bibliothèque en hauteur où se trouvaient plusieurs livres sur la sounna du Prophète sal-lallahu 'alaihi wa sallam, le Coran et la vie des prophètes.

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