LE SOURIRE DU DESESPOIR

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Le sourire du désespoir
La vie est si courte que de fois je me demande pourquoi les malheurs n'arrives qu'aux plus innocents, la désolation et la tristesse absolue. Je digère mal le désespoir de la femme.
Il y a des choses dans ce vaste monde que j'ai refusées, voir juré de ne jamais faire. L'une d'elles, poser mes yeux sur la femme d'autrui, et de surcroit de mon voisin.
Je n'avais pas encore connu Claudia.
Je suis un jeune gynécologue propriétaire de mon propre cabinet. Naturellement je reçois des dizaines de femme chaque jour. Pour tout gynécologue, voir des femmes nues ne signifiait absolument rien. C'est un corps de métier comme les autres bien entendu.

Mais un jour, l'arrivée d'une jeune femme mariée dans un piètre état m'a profondément secoué, la femme d'un de mes nouveaux voisins, Aser.

Je venais à peine de m'installer derrière mon bureau lorsque ma secrétaire en panique débarqua pour me présenter l'urgence. Cette femme disait saigner depuis l'aube et elle était amochée, le visage enflé. On voyait facilement qu'elle venait de subir des sévices physiques et un viol, quelle horreur je vous dit.

Je l'ai pris en urgence et confirma les soupçons. Claudia comme c'était mentionné sur sa fiche de consultation, venait d'être abusée sévèrement sexuellement et molestée par celui qu'elle appelait son mari.

Après la consultation, je lui fis comprendre qu'elle devait porter plainte mais elle tomba sur ses genoux et me supplia de ne jamais en parler à personne. Je ne l'avais jamais vu dans mon cabinet mais quelque chose au fond de ses yeux m'avait marquée. Elle était calme et passive, je ne comprenais pas comment un homme aurait-il pu la mettre dans un état pareil. La plus grande honte pour un homme est de battre une femme qui au contraire doit être câlinée.
Après les soins, elle demanda à rentrer ce que je refusai mais elle insista tellement que je la laissai partir. Elle avait peur ? Oui elle était morte de peur et elle disait avoir laissé son bébé d'à peine 2 mois à la maison auprès de sa fille de ménage. Ehhhhh OUI ! Elle venait à peine d'accoucher. La cause de cette bastonnade, son mari voulait avoir des rapports sexuels avec elle et elle ne se sentait pas capable de le faire, à cause de ses points de suture, 6 au total m'avait-elle dit après l'accouchement et qui mettait du temps à guérir. Elle n'avait pas son retour de couche mais cet homme la désirait et après maintes tentatives, il décida de l'y obliger, j'avais presque les larmes aux yeux.

J'étais resté assis tétanisé, cette femme était déjà partie mais je ne pus me remettre au travail. Je restai là à me demander ce qu'elle vivait réellement. Elle ne m'avait narré qu'une si petite partie de son calvaire j'avais remarqué.
Depuis ce jour, je ne cessai de penser à elle. J'y repensais sans cesse. Comment allait-elle ? Et son bébé ? Est-ce que cet homme lui avait collé la paix ? S'était-il rendu compte de son grave forfait ? Lui avait-il demandé pardon ou même présenté des excuses ?
Je rentrais à la maison et me replongeais dans ces pensées. Au travail, à chaque fois qu'on m'apportait les carnets de consultation, je fouillais instinctivement comme pour tomber sur son nom.

Je me rappelle avoir même demandé à mon assistante si elle était revenue... « Non Docteur, plus aucune nouvelle... ». Même en sachant qu'elle est ma voisine je n'ose pas me pointer là-bas, ça serait trop bizarre pour le reste du voisinage.

Je lui avais répondu, « Pas de nouvelle bonne nouvelle ». Mais au fond et depuis trois semaines déjà, je n'avais pas une fois dormi sans revoir son visage affolé, ses yeux bouffis, et ses dents blanches recouvertes de sang.

Qui aurait pu faire une pareille chose à une femme. La rage, la haine. J'aurais pu appeler la police mais en Afrique, il faut savoir se mêler des affaires qui ne vous concernaient pas m'avait toujours dit ma feue mère.

Un matin, je réclamai son dossier et sur un coup de tête, y pris son numéro que j'appelai.

Bonsoir Madame Claudia, comment allez-vous ?
D'une petite voix, elle me répondit :
Bonjour je vais bien, à qui ai-je l'honneur s'il vous plait ? Demanda-t-elle tout calmement.
Ah, mes blattes excuses, je ne me suis pas présenté. C'est le Docteur Cheick. Vous étiez venue dans mon cabinet il y 'a quatre semaines pratiquement.

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