Chapitre 18

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Zoé sentit un souffle dans son cou. Elle n'osait pas se retourner, de peur que cette personne ne l'attaque, ou peu importe ce qu'elle lui ferait.
Elle ferma les yeux, et se rappela le jour où elle avait cru être morte, où elle avait quitté son corps. Elle tenta de reproduire la même chose, en vain.
Alors, elle se rappela l'émotion de ce jour-là, le choc lorsqu'elle avait appris que ses parents lui avaient menti, et avaient déclenché une guerre.
Zoé se rappelait très bien de ce moment.
Une larme de colère coula sur la joue de la jeune fille, et elle se dit qu'elle devait à présent utiliser cette rage comme arme.
N'arrivant pas à déployer son pouvoir, elle ouvrit les yeux afin de se retourner face à cette personne, mais elle se retrouva dans un lit.
Pas n'importe lequel, celui de l'infirmerie.

-Zoé ! Cria une voix.

Une tignasse rousse lui sauta dessus, et l'enlaça.
La jeune fille reconnue directement Arthur, et lui rendit son étreinte.

-Tu vas bien ? Lui demanda-t-il, inquiet.

-Oui, tout va b... Voulut-elle dire en se redressant, mais son avant bras droit l'en empêcha. Une forte douleur se fit sentir, lui faisant monter les larmes aux yeux. Son bras droit était recouvert d'un imposant bandage blanc, légèrement taché de sang.

-Oh... Je vois.

- Zoé ! Hurla une voix féminine qui se rapprochait rapidement.
Une tresse couleur cassis apparut, suivie de Mélodie, toujours dans sa robe bleue nuit.
Emma et Neïre suivaient la jeune fille, de près.

-Ça va ? Non, je suis bête, ça ne va pas. Où as-tu mal ? Au bras droit ? Peut être à la tête, vu comme tu es tombée...
Tu veux que...

-Mélodie ! La réprimanda Arthur.

-Désolé, s'excusa-t-elle.

Emma arriva, et lui sourit gentiment.

-Que s'est-il passé ? Demanda la jeune héroïne, mal à l'aise.

Les enfants se regardèrent, ne sachant pas quoi lui répondre.
Zoé se sentit encore plus mal à l'aise, ce qui installa un blanc parmi notre jeune troupe.
Heureusement, Mme. Bianchini arriva en trombe.
Elle salua Zoé, et écarta d'un claquement de doigt les amis de la jeune brune, leur ordonnant de s'en aller.
Elle attrapa l'avant bras de notre héroïne, avec plus de délicatesse qu'il n'en paraîssait.
Elle retira le bandage d'un coup, ce qui arracha une grimace et quelques larmes à Zoé.
Elle voulut hurler de douleur mais se retint. Elle ne voulait pas paraître ridicule.
La jeune fille remarqua que la marque - bien que pas très visible à cause de tout ce sang- ressemblait exactement à celle qu'elle avait vu dans ses "visions".
L'infirmière passa un coup d'eau sur ladite marque et appliqua un baume jaunâtre peu ragoûtant sur cette dernière, non sans un gémissement de Zoé.

-Voilà Bella, tu es parée pour une semaine. Tu pourras retourner en cours, mais deux choses : prima di tutto, tu reviens à la fin de la semaine, c'est à dire Vendredi, que je refasse ton bandage. Et, in secondo luogo, tu reviens si tu ne te sens pas bien.
Compris ?

La jeune fille ne répondit pas, mais hocha la tête. Elle se leva tant bien que mal, et gagna la porte, entourée de ses amis.

-Je propose qu'on aille manger, dit Neïre. Ensuite, on retournera en cours, mais Zoé, tu peux ne pas venir, je comprendrai que tu ne sois pas en forme...

- Je ne sais pas... Je ne veux pas manquer de cours, mais je suis un peu fatiguée...

- Alors tu retournera dormir, et reprendra demain, lui répondit Arthur. Tu as faim ?

Le visage de la jeune fille s'illumina, et elle approuva d'un signe de tête.
Les cinq amis se rendirent donc au réfectoire, en prenant le moins de tuyaux possibles.
Arrivés à table, Emma écrivit pour Zoé ce qu'elle voulait manger, car elle ne pouvait pas écrire.
Les amis se mirent à manger dans la joie et la bonne humeur.
Pourtant, des questions trottaient dans la tête de Zoé ;
Que signifiait cette marque sur son bras ? Qui était cette personne qui avait "possédé" son corps ? Qui était cette fille qui lui ressemblait comme deux gouttes d'eau ? Mais surtout, que s'était-il passé ? Elle voulait poser cette question, mais n'osait pas car le bonne humeur revenait enfin après cet "incident".
Zoé élabora alors un plan : après le déjeuner, elle ferait mine de retourner se coucher dans sa chambre, mais irai dans la bibliothèque faire des recherches  sur tous ces points. Elle irait ensuite voir Arthur, le seul au courant pour son "sosie" et lui demanderai ce qu'il s'était passé.
Zoé lui demanderait aussi s'il avait vu quelque chose sur la fille qui lui ressemblait -ce mot étant faible pour désigner la ressemblance entre les deux jeunes filles.
Elle éliminerait ensuite les hypothèses sortant du possible, puis conclurait.
Le déjeuner continua, tout le monde s'étant un peu détendu.
Cependant, Arthur ne cessait de l'épier d'un regard inquiet, effrayé.
Cela ne dérangeait pas trop Zoé, mais elle évitait de le regarder dans les yeux, cela la mettait mal à l'aise. Enfin, la pause se termina, et nos amis partirent en cours, à part Zoé qui fit mine d'aller dormir.
Elle se dirigea vers la salle principale, et ouvrit le tiroir que lui avait montré Mélodie quelques moi au par avant.
Elle sauta du haut de l'étagère, mais ne réussit pas à se récéptionner, la faute à son bras droit endoloris. Elle crut un instant qu'elle allait finir à l'infirmerie, encore. Un sentiment de peur l'envahi, mais elle ne relâcha pas ses efforts. Elle n'était plus qu'à un mètre du sol, et commençait à paniquer, lorsque, d'un coup, elle se stoppa.
Une force magique l'avait arrêté. Elle était fière d'elle, jusqu'à ce qu'elle remarque la bibliothécaire qui la toisait d'un air exaspéré.
Elle rougit légèrement de s'être fait prendre en plein dans son "excursion".

-Puis-je savoir ce que fait une jeune demoiselle dans la bibliothèque alors qu'elle devrait être en cours ? Demanda Mme. Rolland, avec une expression accusatrice sur le visage.

-Je... Voulais faire des recherches.

-Donc tu te rend à la bibliothèque en sautant d'une étagère ? Ambitieux.

Zoé rougit de honte, mais ne savait pas quoi répondre.
Elle ne pouvait pas tout lui expliquer, "oh, je ne vous ai pas dit ; je suis la fille de Peter et Elisabeth Sanders, vous savez, ceux qui ont déclenché une guerre ? Eh bien je viens de me faire posséder et une marque bizarre vient d'apparaître sur mon bras. Sans oublier que j'ai peut être un sosie maléfique." Non, cela sonnait faux.
Zoé se rappela alors qu'elle était toujours suspendue au dessus du sol, à une vingtaine de centimètres.

-Et vous, avez-vous l'habitude de suspendre les élèves en l'air ?

-Seulement pour les sauver lorsqu'il saute d'une étagère.

-Vous marquez un point.

La bibliothécaire sourit, puis relâcha la jeune fille.
Zoé lui expliqua -en inventant une idée farfelue- ce qu'elle était venu chercher, et elles se mirent au travail.
Au bout d'un moment, Mme. Rolland dû aller terminer quelque chose, et Zoé continua seule. Elle chercha encore pendant quelques minutes, avant de trouver quelque chose sur les sosies, et le lu à voix haute :

- "Les sosies, ou Zébus pourpres, sont des créatures fantastiques qui ne sont pas maléfiques, mais simplement curieuses. Lorsqu'elles voient une personne, un objet ou un animal, elles ne peuvent s'empêcher de se transformer en cette dernière.
Si un jour vous voyez une personne vous ressemblant exactement, c'est peut être le Zébu pourpre. Pour savoir si ce sosie est un Zébu pourpre, demandez-lui de tourner sur lui-même puis de toucher ses pieds, il se dé-transformera. Le zébu pourpre se trouve toujours à proximité de chaleur, ou directement dans les déserts arides.
Si vous en croisez, merci de ne pas paniquer, car cette espèce est inoffensive."

Zoé savait à présent qui, ou plutôt ce qu'était cette personne.
Les problèmes étant qu'un Zébu pourpre se trouve toujours à proximité d'une source de chaleur, Pendragon n'en possédent aucune. De plus, le "sosie" de Zoé portait une robe différente à celle qu'elle portait ce jour là, mais elle n'y prêta pas d'attention car elle savait enfin la vérité. Du moins, elle pensait.

Zoé Sanders 1:La naissance d'une légende Où les histoires vivent. Découvrez maintenant