À toutes ceux et celles qui ont trop souvent été oubliés, jusqu'à en devenir invisible au yeux de cette société, cette histoire est pour vous.ఌ
La crash du vol MH678, survenu aux abords de l'aéroport Charles de Gaulle, il y'a de cela un mois, aurait été la cible d'un attentat. Suite à de nombreuses investigations menées par les autorités françaises, l'auteur de cette tragédie serait toujours en cavale.
Dans ce drame emportant avec lui la vie de plus de 200 personnes, une miraculée a été retrouvée, une survivante, luttant actuellement pour sa vie.
Nos pensées vont aux victimes innocentes et à leurs proches, confrontés à une douleur inimaginable. Nous prions pour le rétablissement de la jeune femme et nous vous tiendrons informés de toute évolution...
Emory Kim.
...Le brouhaha de la télévision me fait un mal de crâne atroce, je supplie alors une multitude de fois mon père de baisser le son, lui qui a constamment l'habitude de le mettre à fond, mais en vain.
J'ouvre alors les yeux mécaniquement espérant qu'il puisse enfin dénier m'écouter. Mais étrangement je ne reconnais pas l'endroit où je suis, ni même la pièce.
Elle est complètement tapissée de blanc et un « bip » inlassable tourne en boucle.Mon regard vogue vers les différentes perfusions qui traversent mon bras et inconsciemment j'ai l'impression d'être dans un rêve. Pourtant je ne le suis pas, mes mains explorent ce le lit qui me paraît trop petit pour être le mien et je finis par planter mon regard dans la télévision accrochée à un mur inconnu en face de moi.
Je me redresse douloureusement et observe cette chambre au mille ton de gris qui semble se délecter de me voir dans cet état.
La porte de la chambre s'ouvre délicatement, laissant pénétrer un homme en blouse blanche qui ne tarde pas à me fixer plusieurs secondes dans les yeux.
- Elle est réveillée ! S'exclame-t-il avant d'appeler une horde d'infirmières qui s'exécute dans ma chambre.
J'essaye avec difficulté de prononcer un mot mais c'est comme si mes cordes vocales étaient paralysées.
Le médecin se dirige abruptement vers moi avant d'examiner mes pupilles avec une lumière qui transcende mes yeux aveuglé.
-Vous êtes une vraie battante, Emory. Affirme-t-il en me regardant droit dans les yeux.
Mes sourcils se froncent d'incompréhension, j'espérai de toutes mon âme que cette scène soit seulement un mauvais rêve tout droit sortie de mon imagination, mais il n'en ai rien.
Tous les médecins présents me regardent ahuris, comme s'ils venaient de voir un fantôme.
-Où...où est ce qu'il est ? Demandais-je péniblement.
—Qui donc ? Me répond un médecin machinalement.
L'air se fait soudainement moins présent et des dificultés respiratoires me prennent par la gorge.
—Mon père! Où est ce qu'il est ? Maugréé-je, sentant une boule de nerfs se former dans mon estomac.
L'ensemble des personnes de la pièce s'échangent des regards réprobateurs qui ne présagent rien de bon. Les battements de mon cœur se font alors de plus en plus irréguliers, imaginant le pire.
—Écoutez...mademoiselle Kim, vous devriez d'abord vous reposez un peu, vous venez tout juste de vous réveiller d'un coma de plus d'un mois et il vous faut du temps pour encaisser tout cela, alors calmez vous et respirez un bon coup, accentue l'un des hommes en blouse blanche.
Mes yeux papillonnent à la suite de ses nouvelles informations. Un coma d'un mois ?
—Vous me demandez de me calmer alors que je ne sais même pas où est mon père ? Vous pouvez rêver, raillé-je colériquement.
Je retire brutalement la couverture avant de me placer au bord du lit, pour me lever et sortir le plus rapidement possible de cette chambre oppressante.
—Mademoiselle Kim, vous ne pouvez pas marcher ! Insiste une infirmière.
J'ignore effrontément leur paroles et décide de prendre appuie sur mes jambes, afin de pouvoir m'aérer l'esprit dehors.
Mais en moins d'une fraction de seconde, mon corps percute le sol sous les regards condescendants des médecins.
Je ne sens plus rien, mes muscles m'ont lâché, et avec difficulté, je retiens les larmes qui menacent de couler.
Subitement, mon regard borne vers la télévision, et mon cœur rate un battement quand je vois l'image qui circule sur la chaîne télé.
Une photo de mon père passe aux infos avec comme sous titre : « En hommage aux personnes ayant perdu la vie dans le vol MH678 ».
Mes souvenirs me frappent alors de plein fouet. Mon regard devient vide de sens, fixé sur l'image de mon paternel. Cette réalité est bien trop dure à affronter, bien trop dure à accepter.
Sur ce sol glacial, de cette chambre morne, je me laisse m'enivrer de toute la tristesse qu'une enfant puisse éprouver.
Mes larmes coulent à flots et un cri se dérobe à moi, chacune de mes respirations deviennent un supplice. Je veux seulement me laisser mourir, ici et maintenant.
Je sens une lourde poigne se poser sur mon épaule mais je n'y prête pas attention, replongeant une fois de plus dans les abysses de ce monde.
—Ça va aller, je te le promet, murmure quelqu'un dans le creux de mon oreille.
Non, tu te trompes, à présent rien n'ira jamais bien...
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(un)Desirable
Romance𝘐𝘯𝘥𝘦́𝘴𝘪𝘳𝘢𝘣𝘭𝘦 : c'est ainsi que sa mère la voyait, une ombre de sa propre existence. Emory n'arrive plus à sortir sa tête de l'eau depuis la mort de son père. Le jazz et l'art sont ses seuls remparts contre le chaos qui règne autour d'elle...