✦𝙷𝚘̂𝚙𝚒𝚝𝚊𝚕 𝙻𝚊𝚛𝚒𝚋𝚘𝚒𝚜𝚒𝚎̀𝚛𝚎
𝟽𝟻𝚎 𝚊𝚛𝚛𝚘𝚗𝚍𝚒𝚜𝚜𝚎𝚖𝚎𝚗𝚝.✦
Emory Kim.
Un "bip" incessant traverse mon oreille tel un train à toute vitesse, tandis qu'une douleur lancinante se propage jusqu'à mon cerveau, provoquant un mal de tête insupportable. Instinctivement, ma main gauche se porte à ma tempe dans l'espoir vain d'apaiser cette souffrance.
Un frisson de panique me traverse lorsque je réalise que mon bras droit refuse de répondre. Mes paupières s'ouvrent brusquement, et la réalité des événements de la veille me heurte comme un coup de massue. Mon bras est immobilisé dans une attelle, et je suis totalement impuissante.
Je scrute fébrilement la pièce qui m'entoure : une chambre d'hôpital. Rien n'est plus oppressant que ces lieux, où l'odeur de la mort plane, imprégnant chaque individu. Un mélange de regret et de non-dits est la principale source de ce cercle infernal.
Mon regard s'arrête brusquement sur l'horloge suspendue au mur blanc face à moi, affichant impitoyablement 4 heures du matin.
J'ai abandonné ma mère trop longtemps à son sort ; si elle s'aperçoit que je ne suis pas rentrée, je crains le pire.
Une impulsion électrique traverse mon esprit et, subitement, je retire la sonde d'oxygène encombrant mes narines avec précipitation. Je retire rageusement la perfusion plantée dans mon bras avec ma bouche et enfile à la hâte mes vieilles chaussures.
Je me dirige précipitamment vers la porte de la chambre, mais à peine l'ai-je entrouverte qu'un médecin fait irruption dans la pièce, son regard empreint de souci et d'inquiétude.
Il croise ses bras avant de prendre la parole :
— Mademoiselle Kim, vous n'êtes pas apte à sortir dans cet état, prononce-t-il soucieux.
Si seulement j'avais le choix.
— Écoutez docteur... je plisse difficilement mes yeux afin de pouvoir lire son nom de famille présent sur sa plaque en métal, mais en vain.
— Weber. Docteur Vincent Weber. Prononce-t-il impassiblement - Je peux faire mon boulot à présent ? Demande-t-il d'un regard accusateur.
Étonnamment, je n'arrive pas à rétorquer. Son charisme et sa prestance m'écrasent de tout leur poids.
Le médecin attrape délicatement mon bras gauche et remarque visiblement que j'ai arraché la perfusion sans faire attention car du sang émane de ma plaie.
— Il me semble que vous êtes assez grande pour savoir que ce que vous venez de faire est complètement stupide, ajoute-t-il sans vergogne - Asseyez-vous sur le lit, mademoiselle Kim.
Sa grande taille et son corps imposant me rendent toute petite comparée à lui. Ses yeux verts ainsi que sa barbe de plusieurs jours le rendent complètement attractif. Sa blouse blanche moule chaque muscle de son corps aguerri.
— Mademoiselle Kim ? Vous m'entendez ? Demande-t-il, alors que sa voix grave me paraît lointaine.
Je reviens abruptement à la raison.
— Emory. Appelez-moi Emory, annonçais-je sans crainte - Écoutez, Dr. Weber merci pour ce que vous avez fait mais je vais très bien. Ajoutais-je, mal à l'aise.
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(un)Desirable
Romance𝘐𝘯𝘥𝘦́𝘴𝘪𝘳𝘢𝘣𝘭𝘦 : c'est ainsi que sa mère la voyait, une ombre de sa propre existence. Emory n'arrive plus à sortir sa tête de l'eau depuis la mort de son père. Le jazz et l'art sont ses seuls remparts contre le chaos qui règne autour d'elle...