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Emory Kim.
Mes yeux s'ouvrent impulsivement, me forçant à affronter la dure réalité de cette vie. Je me relève difficilement avec un mal de crâne atroce. Après un bref instant de déréalisation, je constate que je suis dans un endroit qui m'est complètement inconnu, et plus précisément dans un canapé, beaucoup trop confortable pour être le mien.
Je me redresse machinalement et découvre l'endroit où je me trouve : un appartement complètement méconnu ; mille et une questions traversent alors mon esprit. Mes derniers souvenirs remontent au moment où ma tête s'est posée sur le sol glacial d'une ruelle délabrée.
Mes pieds froids caressent le sol brûlant de la pièce, remarquant que mes vêtements complètement trempés, me collent à la peau.
Les premiers rayons de soleil traversent l'immense pièce à vivre, émanant de l'une des multiples baies vitrées présentes.
La personne qui m'a amené ici n'a pas dû se fouler la cheville pour m'installer sur un canapé alors qu'il y a au moins une dizaine de pièces disponibles. Je pousse un léger soupir avant que mes yeux ne tombent sur un papier posé négligemment sur la table basse du salon.
Mon attelle entrave chacun de mes mouvements, je décide alors de la retirer brièvement avant de l'attraper et de le déplier pour y lire l'inscription qui y est marquée d'une encre indélébile :
"Range le canapé et casse-toi, fillette"
Cette note m'arrache un hoquet d'effarement face à la brutalité du message. Mon regard s'emplit d'une obscurité temporaire. Je chiffonne le papier, avec une force contenue entre mes doigts tremblants, sentant une pointe d'audace monter en moi. Puis, d'un geste brusque, je le jette sur le canapé, comme pour défier l'auteur anonyme de cette missive impertinente.
— Non mais sérieusement, il se prend pour qui ? pesté-je, agacé.
Une soif acerbe se manifeste soudainement, mon corps se dirige alors vers la cuisine, espérant pouvoir assouvir ce désir. L'idée de me retrouver dans un appartement aussi opulent me donne la chair de poule, je n'ai jamais vraiment goûté au loisir de l'argent depuis la mort de mon père alors de temps en temps ça me remémore que finalement, je suis une humaine comme les autres.
Mon regard navigue entre les différentes œuvres qui sont exposées un peu partout dans l'appartement, je remarque que tout est parfaitement rangé à sa place et que rien ne traîne, pas même une poussière.
Je happe la poignée du réfrigérateur et tire la porte, dévoilant l'existence de dizaines de bouteilles d'eau similaires. Sans me poser de question, j'en agrippe une et la retire promptement de cet endroit glacial. Le liquide transparent pénètre mon être et rafraîchit presque instantanément ma trachée avant de se faufiler jusqu'à mon estomac.
Ma main dépose avec paresse la bouteille d'eau sur l'îlot central, mais je sens mon ventre gargouiller, me signalant sa faim imminente. Je jette un dernier coup d'œil dans le frigo pour être sûre que, par mégarde, la personne qui vit ici aurait pu laisser un petit quelque chose à se mettre sous la dent. Et bingo ! j'aperçois avec béatitude un reste de fast-food qui se loge dans le fond du réfrigérateur.
Je l'empoigne en un rien de temps avant de retirer l'emballage et de croquer avec fougue dans l'hamburger devenu âpre avec le temps. Cela fait un bon moment que je n'ai pas goûté quelque chose d'acceptable, mis à part des restes de plats périmés que ma mère laissait pourrir pendant des mois dans le frigo.
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(un)Desirable
Romance𝘐𝘯𝘥𝘦́𝘴𝘪𝘳𝘢𝘣𝘭𝘦 : c'est ainsi que sa mère la voyait, une ombre de sa propre existence. Emory n'arrive plus à sortir sa tête de l'eau depuis la mort de son père. Le jazz et l'art sont ses seuls remparts contre le chaos qui règne autour d'elle...