𝐂𝐡𝐚𝐩𝐢𝐭𝐫𝐞 𝟕 | Une nuit comme les autres

496 60 32
                                    

( lancez la musique lors du pdv de Mike ♡ )

3 semaines plus tard.

Emory Kim.

- Très bien, merci beaucoup, j'essaierai de venir la chercher le plus tôt possible, passez une excellente journée.

Mon doigt presse avec fougue le bouton rouge de mon fixe, mettant rapidement un terme à cet appel. Le garagiste m'a contacté pour m'informer de l'état de ma voiture après l'accident, qui remonte à quelques semaines déjà.

Ce dernier m'a mis au courant des multiples réparations encourues, il a ajouté qu'il me ferait également un prix si je récupère le véhicule ce soir. Ce qui a eu le don de me mettre d'humeur joviale.

Je dépose avec délicatesse le cellulaire sur mon bureau, avant de continuer à faire mes cartons. La rentrée est dans quelques semaines et me voilà à devoir courir dans tous les sens. La bourse étudiante m'a permis de trouver une place à l'internat sans devoir être sur la liste d'attente. Bientôt ma nouvelle vie commencera et je pourrai enfin tirer un trait sur celle-ci.

Mon regard vogue vers la robe rouge de mes prestations, soutenue vulgairement sur la porte. Les mauvais souvenirs émergent de mon esprit, créant un flot de désespoir. Je devrai tôt ou tard rembourser l'argent de M. Moreau, si je ne veux pas terminer dans un caniveau. Je trouverai bien un moyen, me convainc-je.

Je souffle nerveusement, espérant que la terre puisse enfin daigner m'engloutir jusqu'au bas-fond de cette planète. Un tintement de sonnette retentit avec impétuosité dans toute la bâtisse.

Je me rue alors vers la porte d'entrée avant d'incliner la poignée afin d'ouvrir la porte craquelée de peinture. Une femme en tailleur noir m'offre son plus beau sourire, accompagnée de deux hommes aguerris qui se positionnaient derrière elle.

— Je peux vous aider ? demandé-je poliment.

— Enchantée, débute-t-elle avec conviction, je suis Marina Moreno, l'une des psychologues du centre d'addictologie de Ménilmontant, ou communément nommé le CSAPA.

Mes pensées se font inopinément plus claires. J'ai contacté il y a de cela quelques jours un centre de désintoxication afin de placer ma mère là-bas. Ça me laisserait une certaine liberté pour mes études. Et je ne peux en aucun cas me permettre de la laisser seule aussi longtemps.

— Entrez ! annonçé-je avec un certain pincement au cœur.

Mon âme se retrouvera seule dans cet habitacle dans moins de 24 heures. Mais c'est la meilleure solution. Pour moi comme pour elle.

Ils ne tardent pas à pénétrer dans la maison, tout en jetant quelques regards dédaigneux face au désordre ambiant. Ne m'empêchant pas de me sentir honteuse face à cette situation.

Je referme mécaniquement la porte derrière eux et m'empresse de mener le chemin vers le salon en faisant le moins de bruit possible.

— Je vous en prie, asseyez-vous, commençé-je en désignant le canapé du bout de la main. Vous voulez boire quelque chose, peut-être ?

— Sans façon, je vous remercie, répond la femme tout en prenant place sur un des canapés, suivie de près par les deux hommes présents.

Les pulsations de mon cœur se firent de plus en plus irrégulières, je n'arrivais pas à m'imaginer une seule seconde sans ma mère, être complètement livrée à moi-même, mais pourtant c'est inéluctable.

Madame Moreno dépose une liasse de papiers encrés de noir sur la table basse auburn du salon. L'un de mes sourcils s'arque alors ex abrupto.

Je m'installe à mon tour sur un des fauteuils installés avec maladresse.

(un)DesirableOù les histoires vivent. Découvrez maintenant