Chapitre 2

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Je marche comme un automate, à tel point que j'en ai presque raté mon intersection. Si une sœur de mon église ne m'avait pas héler au loin, je pense que j'aurais filé tout droit jusqu'à... je ne sais où. Dieu qu'elle était belle. Ce teint halé, cette simplicité, ces grands yeux marrons... Ressaisis-toi ma pauvre fille : tu l'as vu, tu en as bien profité, il est temps maintenant de passer à autre chose. C'est-ce que je fais, du moins c'est-ce que j'essaie de faire.
Toute la semaine, je me surprends à penser à elle. Son visage reste graver dans ma mémoire. Je ne sais pas si je la reverrais un jour et cela me rend de plus en plus triste. C'est bizarre, comment quelqu'un, que je ne connais pour ainsi dire pas du tout, peut avoir autant d'incidence sur mon humeur ? Chaque fois que je croise une brune dans la rue, mon cœur fait des bonds, une robe fleurie et je me prends à rêver que c'est elle. Tout me ramène à elle et à son absence. Lorsque je me réveille ce samedi-là pour aller à l'église, j'ai le moral au plus bas. Pour ne rien arranger lorsque je regarde par la fenêtre, les nuages sont tout gris. Ma réponse dans ce genre de situation : m'habiller comme une chaussette. Cette technique consiste à enfiler un truc confortable mais moche dans lequel, à défaut de me sentir sexy je me sentirais à l'aise. J'opte donc pour le bas de jogging noir de mon frère que j'agrémente d'un débardeur gris. Pour compléter la panoplie : basket + gilet informe.
Je traine les pieds jusqu'à l'arrêt bus pour m'apercevoir avec horreur que je viens de manquer le bus. Quelle superbe journée ! Je longe l'abri bus pour regarder les horaires quand j'entends : Je commençais à perdre espoir ! Je pensais que tu ne viendrais plus.

L'italienneOù les histoires vivent. Découvrez maintenant