Chapitre 1 (partie 3)

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En l'état, je ne vois pas trop ce que je pourrais faire d'autre de toute façon.

Semblant constater que mon équilibre est assez précaire, Nox se trouve soudain l'âme charitable et me rend ma chaussure, qu'il avait visiblement réceptionnée et conservée après que je lui ai balancé dessus.

— Essayez de la garder au pied, cette fois-ci, ça vous évitera de vous faire remarquer plus que nécessaire, en plus d'être une proie facile.

Ok, on repassera pour l'âme charitable.

— Dis-moi, Dracula, t'as toujours été un connard ou tu l'es devenu après t'être fait pomper le sang par ton créateur ?

Le regard qu'il me jette est si glacial qu'il m'arrache un frisson.

— C'est le passage au tutoiement qui ne passe pas ? l'asticoté-je sans pouvoir m'en empêcher.

Ouais, j'ai tendance à tirer un peu trop sur la corde quand je sens que je ne suis pas en position de force. C'est un défaut que j'essaie de corriger.

Ou pas.

Demetrius se racle la gorge à côté de nous, ce qui m'aide à dévier le regard pour me concentrer sur ses traits à lui, bien plus agréables. Enfin, façon de parler, parce que son compère est loin d'être moche. À mon grand dam.

— Alors, c'est quoi cette histoire de chaleur ? le pressé-je sans pouvoir retenir une grimace.

— C'est une période durant laquelle notre nature de vampire prend le dessus, déclenchant nos bas instincts. Tout comme chez l'espèce canine, la femelle vampire dégage des phéromones pour attirer un mâle, dans le but de s'accoupler.

— Tut, tut, le reprends-je en secouant la tête. Erreur, terreur, aux dernières nouvelles je suis tout ce qu'il y a de plus humaine.

— Je sais. C'est une donnée que je ne m'explique pas. Vu votre nature, vous n'auriez jamais dû être impactée par le phénomène.

C'est bien ma veine.

— Admettons que je vous crois. Comment je m'en débarrasse ? Parce que je n'ai aucune envie de pondre une tripotée de mômes suceurs de sang.

— Ça tombe bien, ce n'est pas à l'ordre du jour, intervient Nox, pince sans rire.

Je l'observe, incertaine. Est-ce que c'est censé être une insulte ?

— Les vamps sont stériles, m'éclaire-t-il en soupirant.

— Dans ce cas, quel est le but de l'accouplement ?

Il lève un sourcil, l'air narquois.

— Non, mais je sais qu'on n'a pas besoin de chercher à faire des gosses pour coucher ! C'est cette histoire de chaleur que je ne m'explique pas.

— Votre interrogation est légitime, me rassure Demetrius. L'accouplement nous permet d'augmenter notre base de pouvoir. Plus l'énergie dégagée par les deux compagnons est grande, plus ils attirent de potentiels partenaires. Pour votre part, vous exhalez une sacrée dose de phéromones. Autrement dit, vous risquez d'intéresser un certain nombre de vampires en rut et plus ou moins maîtres d'eux-mêmes avant que votre période de chaleur se termine.

— Et elle est censée se terminer quand cette période de chaleur, au juste ?

— Chez les vampires ? Au bout d'un mois. Chez une humaine ? Aucune idée.

— Merveilleux ! Vous êtes en train de me dire que, dorénavant, je vais devoir m'armer d'un pieu chaque fois que je voudrai mettre un pied dehors ?

Fièvre Mordante (romance paranormale - Éditée)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant