Je suis en pleine partie des Sims quand mon assistant vocal m'avertit qu'un colis a été déposé dans ma boîte aux lettres.
Bon, la customisation de ce meuble de cuisine attendra. Si le suivi du site marchand n'a pas menti, il s'agit de ma livraison de chips au paprika. J'ai profité d'une promo éclair : six boîtes pour le prix de trois.
J'adore le paprika.
Ça fait deux jours que je ne suis pas sortie de chez moi, respectant à la lettre la ligne de conduite que je me suis fixée après mon agression vampirique. La plus longue distance que je m'accorde est celle entre mon appartement et le hall de l'immeuble.
J'ai encore du mal à savoir si j'ai rêvé toute cette soirée ou si c'est réel. Ce qui est sûr c'est que ma voiture m'a bel et bien lâchée à l'entrée de la ville (le verdict est tombé : Titine ne roulera plus jamais, la casse est son nouveau foyer), quant au reste... disons que ça me convient de jouer l'autruche pour le moment. Dans le doute, je resterai à l'abri jusqu'à la fin du mois.
Je retiens un soupir dans le couloir, alors que je passe devant la porte de mon voisin de palier.
Mattias est absent cette semaine, je ne peux donc plus baver devant ses abdos parfaits quand il rentre de footing et qu'il quitte son t-shirt plein de transpiration juste avant de passer sa porte d'entrée. Je le soupçonne de vouloir m'en mettre plein les mirettes volontairement. Sinon, pour quelle raison prendrait-il la peine de se dévêtir avant même d'être entré dans son appartement ? Je suis sûre qu'il sait pertinemment que je me tiens derrière mon œil de bœuf, à jouer les voyeuses.
Non, je ne suis pas en train de me trouver des excuses.
Pour le moment, Mattias n'a rien tenté de concret vis-à-vis de moi, mais il est clair qu'il me drague. Il laisse souvent sa main traîner plus quenécessaire sur ma taille quand on se dit bonjour, et j'ai déjà pu noter les regardsinsistants qu'il porte sur moi quand il pense que je ne le vois pas.
En fait, nous nous sommes pas mal rapprochés depuis qu'il a emménagé, il y a de cela quelques mois. Il m'a même chargée de venir arroser sa seule et unique plante durant son déplacement. À ce train là, on finira mariés avant la fin de l'année.
Je descends les trois étages qui mènent au hall d'immeuble en imaginant le goût que peuvent avoir ses lèvres.
Puis, l'image d'un autre vient se superposer à la sienne... Un colosse brun et sexy, au regard ténébreux.
Et aux dents proéminentes...
Je secoue la tête, troublée par le chemin que prennent mes pensées. Depuis quand le danger me fait fantasmer ?
Alors que je suis en train de sortir le paquet de ma boîte aux lettres, j'entends la lourde porte de mon vieil immeuble s'ouvrir avec peine.
Ma voisine du rez-de-chaussée apparaît, se démenant comme elle peut pour passer l'ouverture avec ses béquilles.
En bon Saint-bernard, je m'empresse de lui venir en aide. La porte s'ouvre depuis l'extérieur, aussi suis-je obligée de sortir sur le trottoir pour la maintenir béante le temps qu'elle passe.
— Oh ! Merci, April ! exprime-t-elle sa gratitude d'un grand sourire édenté. Tu es un amour.
Je lui offre un rictus poli, un poil stressé de me retrouver à l'air libre. En chaussons, pour ne rien arranger.
Il faudrait vraiment avoir la poisse pour qu'un vampire se pointe justement à ce moment-là, non ?
Alors que je tourne la tête pour inspecter la rue, je me retrouve face à un visage disgracieux bien trop proche.
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Fièvre Mordante (romance paranormale - Éditée)
VampireMa vie est pourrie. C'est ce que je n'ai cessé de me répéter dès mon plus jeune âge en voyant les problèmes s'accumuler autour de moi. Puisqu'aucune bonne fée n'avait visiblement trouvé bon de se pencher sur mon berceau, j'avais décidé d'accepter m...