Chapitre 2 (partie 2)

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Je reviens sur lui, les sourcils froncés.

— Heu... Tu n'inverserais pas un peu les rôles, là ? Si ma mémoire est bonne, il était question que tu me mordes pour m'éviter de passer pour un gros gâteau ambulant aux yeux des tiens.

— Précisément.

— Les morsures peuvent constituer une source de plaisir insoupçonnée, m'explique Demetrius. Elles ne sont pas douloureuses, loin de là... Du moins, au début.

— Mais elles peuvent le devenir ?

— Oui, si le vampire ne parvient pas à s'arrêter et qu'il prélève trop de sang, le plaisir reflue et l'effet tranquillisant disparaît pour avertir la victime du danger imminent. La douleur est alors un signal d'alerte.

— Ça arrive souvent ?

— En fait, c'est assez rare. Passé un certain nombre d'années, les vampires ont un contrôle optimal sur l'afflux sanguin. Ils savent quelle quantité exacte de sang ingérer pour ne pas affaiblir leur proie plus que nécessaire.

— Leur proie, hein ? renâclé-je.

— Est-ce que le terme repas ou en-cas te plairait davantage ?

Je vais tuer ce vampire.

— Désolé, mon choix de mots laissait à désirer, grimace Demetrius. Si ça peut te rassurer, nous ne tuons pas les humains. Nous n'avons aucun intérêt à voir notre principale source de nourriture disparaître, et si nous nous alimentons régulièrement, quelques millilitres suffisent à nous donner l'énergie nécessaire.

Je ne prends pas la peine de lui signaler que le terme « nourriture » n'est pas plus flatteur.

— Ouais, bah laisse-moi en douter quand on sait que je me suis fait attaquer deux fois en moins de quarante-huit heures et qu'aucun des spécimens concernés ne paraissait capable de se raisonner.

— On ne peut pas dire que je ne t'avais pas mise en garde sur ce point, gronde Nox.

Tiens ? Il s'est finalement décidé à abandonner le vouvoiement, lui aussi. Dommage que ça ne lerende pas moins con.

— Ton cas est particulier, l'imite Demetrius. L'odeur que tu émets est très attrayante et ta nature humaine sème la confusion. Il y a toutes les chances qu'un vampire incapable de se contrôler face aux phéromones que tu dégages finisse par te tuer.

— Fantastique ! m'exclamé-je avec sarcasme. J'imagine que les vampirettes doivent s'éclater chez vous ! Laissez-moi deviner, le nombre d'agressions doit exploser en périodes de chaleur.

— Pas vraiment, en fait, comme nos femelles voient leur force augmenter durant cette période. Elles n'ont aucun mal à se défendre s'il le faut.

— Ce n'est pas comparable, de toute façon, s'en mêle Monsieur grincheux. Aucune d'elles n'est perçue à la fois comme une proie et une compagne potentielle. Tu ne peux pas en dire autant...

Je lui fais un doigt.

— C'est vrai. Tu perturbes nos sens, et c'est à cause de cette tentation que tu représentes sur les deux plans que les nouveau-nés peinent à se contrôler en ta présence, précise Demetrius.

Mon regard passe rapidement du blond au brun.

Je suis soudain prise d'un doute.

— Et... heu... Je perturbe les vôtres aussi, de sens ?

Le regard de Nox se fait perçant.

— Tu n'as pas idée.

Ma salive se bloque dans ma gorge.

Fièvre Mordante (romance paranormale - Éditée)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant