|27|Le pouvoir des mots

387 15 8
                                    

Lana

Quatre jours plus tard...

Parfois, quand on trouve le bonheur, les jours défilent comme les pages d'un livre. Le temps s'envole et la nostalgie remplace nos souvenirs. En voyant nos valises à moitié remplies, je ne peux m'empêcher de regretter Chicago. La météo semble s'accorder avec mon humeur et les fines gouttes de pluies tombant sur la piscine extérieure de l'hôtel me renvoient à tout ce qui m'attend dans quelques heures. Mon envie de remettre les pieds à Dallas est au plus bas et j'aurai donné n'importe quoi pour rester quelques jours de plus.

Je crois d'ailleurs que je ne me suis jamais autant sentie aussi bien qu'ici. Même dans ma propre famille, la joie n'est pas ce qui règne le plus. En une semaine, j'ai connu plus de prospérité que dans toute ma vie. La seule bonne raison qui m'enchante à l'idée de remettre un pied là-bas c'est maman.

- Ça va ? me demande Marie tout en me rejoignant près de la grande baie vitrée.

- Oui, je suis juste un peu nostalgique, dis-je en laissant traîner mon regard sur la pluie qui s'intensifie.

- Je te comprends, toi non plus t'as pas envie de rentrer ?

- Si je pouvais je resterais ici jusqu'à la fin de ma vie.

- C'était tellement bien, murmure-t-elle en posant son menton sur mon épaule, surtout quand Alex a imité le poisson chat à l'aquarium.

Un rire moqueur s'échappe de ma bouche.

- Et quand elle s'est fait passer pour une accompagnatrice au musée, je ris en me remémorant cet instant amusant.

- Les gens lui posaient des questions, j'ai cru que j'allais mourir de rire.

- Vous ne seriez pas en train de vous foutre de moi là ? s'exclame la concernée, les bras croisés tout en nous fusillant du regard.

- Sois contente, au moins tu nous remontes le moral, rétorque la blonde.

- Vous aussi vous êtes tristes de partir...

Notre contact visuel lui suffit comme réponse et elle s'approche de nous. Elle enroule ses bras autour de nos épaules, nous pressant légèrement comme pour nous réconforter. Cet instant de légèreté dure quelques minutes et mon attachement vis-à-vis d'elles ne cessent d'augmenter de jours en jours. Depuis trop longtemps je n'avais pas eu d'amies et les voir aussi gentilles avec moi suffit à réchauffer mon cœur.

- On va se faire une promesse, propose Marie en se détachant pour nous regarder, même si on part rien ne changera. La ville ne sera pas la même mais nous...on restera ensemble comme ici.

- Rien ne sera pareil..., je marmonne, vide.

- Mais si ! Enfin les cours seront emmerdant mais on sera ensemble et on sortira au musée, à l'aquarium et surtout faire les boutiques !

- Les boutiques on verra mais pour le reste je suis d'accord, accepte la brune.

- Oui moi aussi.

De notre accord, la blonde nous saute dessus, manquant de nous faire tomber à la renverse. À ce moment, je réalise que j'avais vraiment besoin de trouver des amies. Avec elles la solitude accumulée se retire et elles comblent un vide en moi. Je ne suis pas la plus heureuse, loin de là. Mais je sens que je ne suis plus aussi malheureuse qu'avant. En seulement quelques mois, ma vie a changé. Tout a basculé mais j'ai trouvé des âmes charitables qui m'acceptent. Enfin...

Notre relation a évolué cette semaine, nous rapprochant davantage. De nature plus réservée, j'ai appris à m'ouvrir à elles et pensant que j'allais le regretter, je mettais toujours un peu de distance entre nous. Mais finalement ce n'est pas le cas pour le moment, je ne le regrette pas. J'espère du plus profonds de mon être que je n'aurais pas à le regretter. Mes regrets sont entièrement tournés vers mon père.

LawsonOù les histoires vivent. Découvrez maintenant