Atsumu x Oc (Tome 2)

Bonus : You made me hate this city

La jeune femme à la fenêtre fumait tranquillement une cigarette. De ses longs doigts fins, elle faisait tourner le bâton de nicotine en se demandant si elle arriverait un jour à arrêter. Elle regarda le bout se consumer encore un peu, aspira une dernière fois, profitant de cette sensation de plénitude qui l'emplissait à chaque fois qu'elle prenait une taffe et écrasa son mégot dans le cendrier.
Son regard dériva vers la ville en contrebas. Les phares des voitures se voyaient à peine à cause de la pluie diluvienne qui s'abattait sur Osaka.
Grace au reflet de la vitre, elle distinguait les silhouettes de ses « collègues » qui s'amusaient et discutaient.
« Stupide soirée », pensa t'elle. Pendant un instant, elle fut tenté d'envoyer un message à Rintarō mais elle parvint à se retenir. Lui envoyer un message serait avouer qu'elle était faible. Elle reposa son regard sur les gens qui faisaient la fête. Elle aurait du forcer Rintarō à venir. Il aurait détesté mais au moins ils auraient été tous les deux.

- Nao-san, vous ne venez pas ?

Elle tourna la tête vers le jeune acteur qui venait d'arriver. Elle tacha de lui sourire avant de lancer d'un ton qui se voulait enjoué :

- Si, bien sûr. Je fumais juste une cigarette.

Sa réponse parut satisfaire le jeune homme qui lui sourit largement avant de répondre :

- Tant mieux parce qu'il faut absolument que vous soyez là pour le discours du réalisateur !

Alors qu'elle pensait qu'il allait se retourner et partir rejoindre les autres, il ne bougea pas. Comprenant qu'il l'attendait, elle jeta un dernier regard à cette ville qui ne lui avait pas manqué et le suivit.
Elle regretta bien vite d'avoir accepté l'invitation, d'habitude, elle évitait au maximum de rester avec les gens avec qui elle travaillait.
Mais cette fois-ci, elle n'avait pas pu éviter cette fête de fin de tournage. Nao avait repris sa carrière d'actrice et avait joué dans plusieurs films. Elle avait fait en sorte de tourner le moins possible au Japon, voyageant seule au quatre coins du monde. Malheureusement, son compagnon en avait eu marre et elle avait fini par accepter un rôle dans un film japonais pour lui faire plaisir.
Le comble était qu'elle avait découvert, après signature du contrat, que le tournage s'effectuait à Osaka. Elle était donc partie vivre pendant près d'un an seule dans son ancien appartement, dans cette ville qu'elle maudissait, quatre années après l'avoir quitté.
Dire que sa vie sociale était mouvementée serait hyperbolique. À vrai dire, c'était la première fois qu'elle allait à une soirée de ce genre depuis 4 ans. De plus, cette soirée se déroulait dans ce qui se voulait être le club le plus branché d'Osaka.
Suivant toujours le jeune homme et regardant ses pieds pour éviter de regarder la foule autour, elle perdit l'équilibre quand elle se fit bousculer.
Le propriétaire de l'épaule la rattrapa de justesse, agrippant sa taille de ses mains.

- Merde, je suis vraiment déso–

Leurs yeux se rencontrèrent et Nao reconnut cette voix et ce regard immédiatement. Et pour cause, il ressemblait trait pour trait à l'homme qu'elle avait aimé.

- Nao ?

Dans la panique, la jeune femme s'extirpa et renversa au passage plusieurs personnes ainsi que leur verre.
Elle leva les yeux et chercha l'acteur qu'elle avait suivi. Elle entendait encore le jeune homme l'appeler. Elle se fraya un chemin à travers les gens qui l'entouraient et finit par tomber sur l'équipe de tournage, entourant le réalisateur qui était sur une table en train de faire un discours. Le regard de l'homme s'illumina quand il se posa sur elle.

- Et bien sûr, merci à notre sublime star, sans qui est le tournage n'aurait pas été le même–

Nao arrêta d'écouter à ce moment-là. Entendre un homme chanter ses louanges n'était pas sa tasse de thé. Surtout à cet instant. Elle était toujours perturbée parce qu'il venait de se passer. Elle jeta un coup d'œil autour d'elle et son regard fut happé par la silhouette qu'elle entrapercevait entre plusieurs acteurs.
Elle remarqua immédiatement les deux sillons brillants qui creusaient ses joues et luisaient grâce aux stroboscopes de la boîte de nuit.
Cette vision lui adressa un pincement au cœur qui se transforma assez vite en haut-le-cœur. La jeune femme à côté d'elle parut le remarquer car elle posa doucement sa main sur son bras :