Golden □ Aegon II Targaryen

le couronnement

Ser Errik et moi-même quittâmes le bordel lorsqu'une jeune femme à l'épaisse chevelure brune attira notre regard. Elle se fondait dans la foule, vêtue d'un vieux manteau grisâtre, elle soutenait le regard de Ser Errik avant de se mettre à marcher. Le chevalier ne la lâcha pas dur regard, se mettant à la suivre à quelques mètres de distance, la jeune femme ne fuyait pas, elle avançait calmement à travers les ruelles de Culpucier, jetant parfois un oeil furtif derrière elle pour s'assurer que nous la suivions. Nous nous approchâmes de l'endroit où le quartier de Culpucier rencontrait l'imposant septuaire qui s'ouvrait ensuite sur fosse dragon. La jeune femme s'arrêta au pied d'une grand place et nous nous approchâmes d'elle lentement. Sans rien dire, elle nous montra Lord Otto, le père de la reine et main du roi, assis à une table en bois.

La jeune femme s'eclipsa ensuite et à nouveau, sans qu'un seul mot sois échangé, Lord Otto indiqua simplement à Ser Errik le septuaire surplombant la place où nous nous trouvions. Le chevalier acquiesça d'un signe de tête avant de se diriger vers les marches de la chapelle. Il était inutile de savoir comment Lord Otto avait su où se trouvait Aegon, au point où j'en étais, je me demandais même pourquoi je continuais de suivre Ser Errik pour le chercher.

Nous entrâmes dans le lieu de recueillement, de grandes statues représentant les sept dieux étaient disposées tout autour de la salle circulaire et au centre de celle-ci se trouvait une table ronde en pierre remplis de bougies et couverte de soieries blanches tombant jusqu'au sol. Ser Errik et moi marchions silencieusement dans la salle, nous étions seuls et à l'affût du moindre bruit pouvant nous révéler l'endroit où se cachait Aegon. 

C'est Ser Errik, en passant près de la table de pierre, qui me fit signe de m'arrêter avant de plonger sous la table. Il en sortie Aegon, aggrippé à ses vêtements en toile de jute souillés, le prince se débattait  avec peu de force et la voix caverneuse de quelqu'un qui manquait de sommeil. Le chevalier et le prince se bataillèrent quelques instants avant qu'Aegon ne remarque ma présence.

"Morgan..."

Il avait les cheveux emmêlées, la peau sale, les traits du visage tirés par la fatigue et les yeux vitreux de quelqu'un qui a trop bu. Je baissa les yeux.

"Pourquoi l'as-tu amené ici ?" Cracha Aegon à son bouclier lige en tentant à nouveau de se défaire de sa prise, mais celui-ci le retint et le plaqua au sol.
"Contrairement à moi, elle est venue sans que personne ne lui ordonne parce qu'elle s'inquiète pour vous. Les dieux vous offre une vie dont beaucoup rêverait et vous, vous la fuyez." Le réprimanda Ser Errik. "Je vous emmène voir la main."

Errik redressa le prince avec force et le tira hors du septuaire. Aegon continuait de se débattre et je les suivis à l'extérieur. Il y a moins de 2 heures, j'aurais pris Aegon dans mes bras, pour lui dire que tout irait bien, que quoi qui l'attendait à l'extérieur de ce septuaire, je l'affronterais avec lui et qu'il pourrait se reposer sur moi avec confiance si quelqu'un venait le poignarder dans le dos. Mais maintenant, la seule chose que je voulais c'était quitter cette capitale, que ce soit par la mer ou par la terre, je voulais retourner à Lancehélion pour ne plus jamais avoir à reposer mes yeux sur lui. 

À l'extérieur du septuaire nous attendait le prince Aemond et Ser Criston Cole, un loyale chevalier de la reine que j'avais croisé à quelques reprises. Les deux s'interposèrent face à nous.

"J'amène le prince à messire main." Annonça Errik.
"Notre mère la reine requiert sa présence auprès d'elle en priorité malheureusement." Répliqua Aemond.

Je déglutit. Aegon était déchiré entre deux membres de sa famille pour accomplir les mêmes plans mais de manières différentes et personne ne l'avait consulter lui, alors qu'au final c'est sur sa tête que tout le monde voulait poser une couronne. Aegon profita de l'altercation pour se défaire de l'emprise de Ser Errik et descendre précipitamment les marches du septuaire, aussitôt suivit par son frère tandis que les deux chevaliers restants sortirent leurs épées qui se fracassèrent l'une contre l'autre.