le mariage

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Je n'en avais pas dit plus à ma mère. J'avais le sentiment d'en avoir déjà trop dit. Je retourna à ma chambre et m'assis à la terrasse avec un livre que je n'avais jamais terminé avant mon départ. Mes yeux parcouraient les pages, mais les mots n'atteignaient pas mon cerveau, je devais recommencer la même page 3 ou 4 fois tant mon esprit s'égarait dans les événements récents. Éventuellement, je vis le soleil se coucher lentement à l'horizon. Je refusa le repas qu'une servante m'apporta et verrouilla la porte de mes appartements avant de m'allonger sur les couvertures de mon lit.

Je me sentais soudainement si seule. Je ne pensais pas être reçu avec le détachement de mon frère et la déception de mon père, si bien que la chaleur que ma mère m'avait apporter avait été éclipser et j'avais soudainement l'impression que l'atmosphère était aussi froide ici que dans le Donjon Rouge, que peu importe où je me trouvais, je n'étais qu'un pion sur un jeu d'échec. Personne n'était réellement sincère ou attacher à moi dans ce monde. 

Allongée sur le côté, je regardais le ciel s'assombrir petit à petit et je dû le regarder très longtemps car le bleu avait été remplacer par une toile entièrement noire et sans nuage et je voyais les servants éteindre peu à peu les torches du palais. Quelque chose d'un calme réconfortant s'empara ensuite de moi, ma respiration sembla se calmer et je ferma les yeux sans m'endormir.

Ce que j'adorais à Dorne, bien que je n'ai pas voyager énormément dans mon enfance, c'est que même en plein milieu de la nuit, les brises nocturnes étaient chaudes, on avait l'impression d'être envelopper dans une couverture toute douce. Ce soir, je trouvais le vent particulièrement chaud et.. très venteux. Ce n'était pas la petite brise salée habituelle venant de la mer, c'était un vent sec qui poussait le sable à rentrer dans ma chambre. Je finis par ouvrir les yeux et me redresser dans mon lit, la nuit était bien entamée et je me levais de mon lit pour tirer un rideau qui me permettait de séparer ma chambre de la terrasse extérieure, mais au moment où j'attachais le rideau pour le maintenir en place, une bourrasque s'engouffra dans ma chambre.

"Qu'est-ce qui se passe ?"  Marmonnais-je, mais avant même que je n'esquisse un mouvement pour rattraper le rideau, une masse dans les jardins centraux de mes quartiers attirèrent mon regard. La masse se redressa et je reconnus la silhouette d'un dragon. Je m'avança pieds nus sur la terrasse et le reflet de la lune sur la bête révéla des écailles dorées ne pouvant appartenir qu'à un seul dragon. Ma respiration se coupa et je regarda frénétiquement autour de moi, mais aucun garde ne semblait avoir aperçu l'intrus car aucun n'était présent.

Il n'y avait qu'une cinquantaine de mètres entre l'endroit où s'était posé le dragon et la terrasse de ma chambre. J'esquissa quelques pas de recule, mais mon estomac noué m'empêchait de faire le moindre mouvement. Il était là, il m'avait retrouvé. Bien sûr qu'il m'avait retrouvé... La silhouette sombre d'Aegon s'approcha de moi à travers le jardin. Il portait une tunique noire ornée du dragon tricéphale dorée des Targaryens, sur ses cheveux presque blancs était encore posée la couronne du conquérant et son épée au côté. Aegon  arriva jusqu'à ma terrasse et monta les quelques marches qui nous séparait.

"Aegon..." Soufflais-je.

Il me regardait de ses yeux bleus perçants et ne prononça pas un mot pendant de longues secondes puis il retira sa couronne.

"Morgan... Ma princesse..."
"Je ne suis pas ta princesse Aegon..."  Il soupira.
"Morgan... Je sais ce qu'il s'est passer, je sais pourquoi tu es partis, je-"

"Crois-tu ?"  Le coupais-je aussitôt, reprenant peu à peu confiance en moi malgré sa présence. "Crois-tu savoir ce que je ressens en apprenant que l'homme que j'aimais est un psychopathe ? Crois-tu savoir comment je me suis sentis quand je me suis retrouvée sur ce piédestal comme si je faisais partie de ce complot ? Aegon... Mon propre père vient de m'annoncer que je suis clairement une déception, je ne suis qu'une pièce à échanger, que ce soit ici ou à Port-Réal..." Aegon fit un pas vers moi, mais je reculais du même coups et je vis son regard se voiler de tristesse.
"Tu n'étais pas un pion pour moi... Morgan, je ne suis pas venu ici pour te ramener de force, je suis venu seul, je ne te veux pas de mal... Laisse-moi m'expliquer, j'aurais dû le faire bien avant de toute façon... Et après, je m'en irais."  Voyant que je ne le coupais plus, il enchaina. "Tu sais que je n'ai aucun désir de régner, tu l'as vu de toi-même, tu le sais... Tu le sais parce que tu me connais mieux que personne."
"Ce n'est pas l'impression que j'ai."  Ajoutais-je.

"Aucune excuse ne sera assez bonne pour expliquer mes agissements, que veux-tu que je te dise ? Comment voulais-tu que je te l'annonce à toi, cette princesse dont je suis tomber amoureux, que je suis un alcoolique qui passe ses colères et ses frustrations sur des prostituées et des arènes de combat ? Mon père ne m'a jamais porter un regard, ma mère me regarde avec dégoût et les serviteurs murmurent dans mon dos quel prince raté je faisais de ne pas être l'héritier... Pas destiné au trône, pas destiné à être un chevalier, pas destiné à une place forte, j'étais le gamin dont on ne savait pas quoi faire mon dont on ne pouvait se débarrasser." 

"Tu as raison... Ce n'est pas une assez bonne excuse."  Dis-je à peine émue par son discours.
"Mais après tu es arrivée et... Au début je voulais m'attirer tes sympathies pour enrager mon frère, mais tu étais tellement authentique, tu te fichais de qui j'étais, tu traitais tout le monde avec égard... Tu es la première personne avec qui je pouvais réellement être moi-même, car tu ne te servais pas de moi, tu voulais juste... Juste être avec moi pour qui j'étais, pas pour ce que je pouvais t'apporter." 

Aegon baissa les yeux et heureusement qu'il le fit car sa déclaration me serrait le coeur et je dû me retenir pour ne pas le prendre dans mes bras. Il s'approcha à nouveau de moi, les yeux toujours fixé au sol et je ne reculais pas cette fois.

"Je ne te cacherais plus jamais quelque chose... Tu es la seule personne qui mérite vraiment d'être à mes côtés... Mais..." Il enleva le gant de cuir de sa main gauche et je remarquais aussitôt un anneau d'or et d'argent à son doigt. "Il m'ont marié à Helaena le jour même du couronnement..." 

Mon estomac se noua et je sentis mes jambes se ramollirent sous moi. Je ne ressentais pas de jalousie envers Helaena, je savais que les Targaryens se mariait entre frère et soeur depuis des générations, mais parce que je me trouvais tellement stupide d'avoir penser un jour que c'est moi qui rejoindrais Aegon à l'autel. Cette image venait se briser un peu plus dans mon esprit. Aegon remis son gant et il je le vis alors poser un genou au sol et déposer sa couronne à mes pieds.

"Morgan Martell, je sais que nous ne vivrons peut-être pas l'histoire que nous imaginions au début, mais je ne veux pas juste rester un pion pour le royaume contrôler par le conseil restreint. Ils ont mis une couronne sur ma tête et avec ça, je dois pouvoir faire ce que je veux. Et je veux que ce sois toi qui  règne à mes côtés. Je ne peux pas effacer mes actes, mais si tu me l'ordonne, je ferais fermer toutes les arènes de combat du royaume, je ferais de Dorne une contrée protégé par décret royal, je ferais tien tous les dragons de Fosse-Dragon si tu les veux, je-"

"Aegon." L'interrompis-je avec un petit sourire et il leva alors la tête vers moi avec toute la détresse du monde dans les yeux. Je me mis à genoux devant lui et pris ses mains dans les miennes."Tu as déjà dit tout ce que je voulais entendre et tu as raison aucune excuse ne peut effacer le passé... Mais si tu le souhaite vraiment, je suis prête à rester à tes côtés... Et on verra où nous mènes la vie."

Je vis les épaules d'Aegon soupirer de soulagement et il se pencha doucement vers moi et je l'imita pour l'embrasser. Toutes les émotions qui m'envahissaient depuis ces derniers jours semblaient s'envoler tandis que je retrouvais ce contact avec Aegon qui nous faisait vibrer tous les deux. Il passa ses mains dans mon cou tandis que les miennes s'agrippaient à sa tunique noire.

"PRINCESSE !" 

Des cris retentirent dans le jardin et je vis Sunfyre s'agiter au loin, ouvrant la gueule béante pour hurler contre les intrus. Aegon attrapa sa couronne et la posa sur sa tête rapidement avant de courir rejoindre son dragon avec moi sur ses talons. Le dragon était entouré de gardes dorniens arrêté dans leur course par la présence de la bête dans mes jardins. Aegon posa une main sur son dragon qui sembla se calmer légèrement, mais il ne lâchait pas les gardes de son regard perçant, près à en griller un au moindre mouvement.

"Princesse, un dragon a été aperçu au-dessus du palais... Le palefrenier nous a dit qu'il l'a vu atterrir ici."  Expliqua l'un des gardes.
"Ça fait au moins 10 minutes que je suis là... Je vais m'inquiéter pour ta sécurité à Lancehélion maintenant..."  Lâcha Aegon en réprimandant les gardes du regard. Je réprima mon envie de rire, mais me repris, je redressa mes épaules et m'adressa avec autorité aux gardes.

"Faites réveiller mes parents... Dites-leur que... Le roi est ici." Annonçais-je simplement.



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⏰ Dernière mise à jour : Aug 22 ⏰

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Golden □ Aegon II TargaryenOù les histoires vivent. Découvrez maintenant