Chapitre 5

70 6 1
                                    

TW : Pensées suicidaires, automutilation

Cela devait bien faire une dizaine de minutes que Shoto était là, planté comme un piquet, face à cette luxueuse maison qu'il n'avait jusqu'alors jamais vu. Il faisait les cent pas et se répétait intérieurement que si quelqu'un le surprenait dans cet état, sa réputation de de lycéen impénétrable serait officiellement bonne à enterrer. Il sortit son téléphone de sa poche et relu en boucle la conversation qu'il avait eu avec Izuku dans laquelle son ami lui disait que tout allait bien se passer, qu'il n'y avait pas de raison que la situation dégénère et ainsi de suite. Alors, ne voulant ni passer pour un faible, ni pour un lâche, Shoto soupira, réunit ces dernières forces, et sonna à la porte. Il dû patienter quelques instants, qui lui parûrent durer une éternité, avant que celle-ci ne s'ouvre en laissant apparaître devant lui sa jolie camarade de classe. Dès qu'il la vit, son cœur s'emballa de façon incontrôlée mais pas pour les mêmes raisons que d'ordinaire. En effet, les traits de visage de Momo étaient tirés à l'inhabituel et son teint lui semblait presque livide. L'inquiétude pris aussitôt le pas sur l'hésitation et sans tarder, le bicolore s'avança à son niveau, leurs corps n'étant désormais séparés que par de ridicules centimètres.

"- Yaoyoruzu, est-ce que tout va bien ? Ton teint est bien pâle.
- O-Oh, ça ? Bredouilla t-elle en rougissant fortement tout d'un coup avant de se reprendre la seconde d'après. Ce n'est rien de grave, juste un petit coup de froid. Mais merci de t'en préoccuper."

Elle avait l'air en pleine forme ce matin pourtant.. Remarqua silencieusement Shoto bien qu'en se contentant d'acquiescer. Il ne s'estimait pas encore suffisamment proche d'elle pour se permettre une quelconque remarque supplémentaire. Son hôte l'invita à entrer, les joues toujours écrevisses, en raison de leur récente proximité physique. Le fils d'Endeavor espérait ne pas l'avoir brusqué ou mise mal à l'aise, c'était tout ce qu'il redoutait. Une fois à l'intérieur, il ôta ses chaussures en en profitant pour contempler le hall d'entrée gigantesque qui s'étendait devant lui. La maison sentait l'air frais et les draps propre. Il s'en dégageait une tenue toute particulière qui ne surprenait pas tant que cela Todoroki au vu du perfectionnisme de sa camarade et de son apparence soignée. Momo lui fit simplement signe de la suivre jusqu'à sa chambre en silence alors que le jeune homme s'éxécutait sans réchigner. Mais quoi qu'il puisse en dire, cette absence de bruit l'oppressait d'une part et l'inquiétait de l'autre. D'ordinaire, c'était lui qui avait tendance à être taciturne au possible, pas l'inverse. Pour autant, aujourd'hui, les rôles semblaient s'être échangés. Alors qu'elle montait cet imposant escalier de marbre menant à l'étage supérieur de la maison, Shoto ne put s'empêcher de laisser son regard vagabonder sur le corps de sa camarade. Sa démarche était délicate, comme si chacun de ses pas étaient minutieusement calculés. Entre la sonnerie annonçant la fin des cours, et le moment où elle l'avait accueilli chez elle, Momo avait troqué son uniforme scolaire contre un petit short aux motifs pastèques qui contrastait à merveille avec cet ample sweat XXL trois fois trop grand pour elle. Même dans une tenue aussi simple, Shoto la trouvait tout à son avantage. Un sourire égaya ses lèvres mais celui-ci fut bien vite balayer lorsque son interlocutrice se retourna en sa direction pour lui indiquer où se trouvait sa chambre. Elle semblait si fatiguée. Lorsqu'ils furent dans la pièce à coucher, Momo s'empressa de sortir ses livres de cours ainsi que de quoi écrire tandis que Shoto poursuivait son analyse. Sa chambre, tout comme il pouvait s'y attendre, était parfaitement rangée. Chaque chose était à sa place, ses meubles semblaient entrenus avec rigueur et pas un seul mouton de poussière ne traînait par terre. Todoroki ne put néanmoins s'empêcher de relever qu'un vieux paquets de chips et une où deux boîtes de gâteaux traînaient fièrement au bord de son lit. Ce petit détail avait eu pour effet de l'amuser, mais la jeune fille, elle, eut une tout autre réaction lorsqu'elle comprit l'origine du sourire de son camarade. Alors, dans un prompt mouvement, elle prit l'ensemble des emballages et les jeta furieusement à la poubelle. Shoto, craignant de l'avoir vexée, tentait d'enchaîner sur autre chose :

Un grain de sable dans l'Univers- TodoMomo Où les histoires vivent. Découvrez maintenant