Chapitre 17. Une lueur d'espoir.

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Point de vue Hermione Granger.

La douleur se répandait. Elle se répandait aussi facilement dans mes veines qu'un fleuve se déplace dans son lit. Elle naviguait empruntant chaque canal, chaque veine, chaque parcelle de mon corps, au cri de ma tortionnaire qui ne cessait de me lancer des « Doloris ». Elle essayait de me fatiguer, elle allait certainement y arriver, je ne comprenais pas encore comment je pouvais résister à ces trop nombreux sortilèges. Je ne voulais tout simplement pas lâcher. Pas devant lui. Mais alors qu'il était sur le point de partir, le cri que j'avais émis l'avait scotché sur place. Pendant plusieurs secondes je l'avais vu tenté de se retourner, mais il ne l'avait pas fait. Il s'était contenté de partir en claquant la porte, faisant sursauter sa tante qui se croyait seule. Si j'avais été seule, j'aurais certainement pleuré, mais je ne le pouvais pas. Pas devant ce monstre, rien ne lui aurait fait plus plaisir. Je la laissais faire, je la laissais faire tout ce qu'elle voulait, je n'avais maintenant plus la force de me battre. Je la laissais même faire lorsqu'elle avait planté sa baguette dans ma peau et qu'elle avait commencée à y graver un mot.

Une expression qui me tyrannisait depuis mon entrée à Poudlard. Pendant un certain temps, j'avais eu honte de ce que j'étais, je ne comprenais pas vraiment pourquoi j'étais considérée comme différente, alors que j'avais une baguette comme tous les autres. Mais à ce moment précis, je n'avais jamais été aussi fière d'être une sang de bourbe, j'étais peut-être une infamie, et tout ce qu'il voulait bien, mais je n'étais pas une tortionnaire. Je n'étais pas une meurtrière. Un sourire s'était forgé sur mon visage, me donnant l'air serein, presque reconnaissante de ce que la vie m'avait apporté comme lot de souffrance. Une partie de mon héritage venait de se construire.

« Comme ça tout le monde saura quel monstre tu es, d'un côté la marque des Ténèbres et de l'autre une sang de bourbe, tu n'as vraiment plus rien pour plaire à qui que ce soit. » Sa voix serpentait sur les murs de la demeure des Malefoy. Je n'aurais pas su dire si elle arrivait à me faire peur, je ne savais plus vraiment ce que je ressentais. Mais j'étais sûre d'une chose, j'avais retrouvé mes esprits. La douleur m'avait en quelque sorte guérie de la folie qui m'avait habitée durant presque deux semaines.

J'avais légèrement tourné la tête vers le bras que Bellatrix venait de finir de me charcuter. J'avais vu le sang couler lentement sur le parquet luisant du manoir. Un goût de fer s'était répandu dans toute ma bouche, me donnant l'envie de vomir. Elle avait levé une nouvelle fois sa main vers moi, mais le bruit de la porte qui venait de s'ouvrir l'avait fait se stopper nette. Avait-elle le droit de me faire ça après tout ? Je ne m'attendais certainement pas à voir rentrée fier comme un aristocrate, un Lucius Malefoy, dont le regard était rempli de haine. Il était énervé contre Bellatrix, ou alors moi, je ne savais pas trop, ma tête me tournait tellement que je n'arrivais plus à distinguer clairement l'endroit que le père de Drago observait.

« Le maître t'attend Lestrange. » avait-il dit d'une voix faible, derrière laquelle il essayait tant bien que mal de dissimuler les quelques heures de sommeil qu'il lui manquait. Elle se releva docilement avant d'éclater d'un rire malsain. Il se propageait de plus en plus vite autour de moi, me donnant envie de courir loin de cette folie qui régnait dans ce manoir, mais je ne pouvais pas bouger, ni même crier. Mes fonctions primaires ne répondaient plus à mon cerveau qui pourtant bouillonnait d'une énergie que je ne lui avais jamais connu.

« Je n'en ai pas fini avec elle. » elle m'avait désignée du menton, sans oser prononcer mon prénom, comme s'il avait pu la brûler. Jamais personne ne m'avait dégoûtée à ce point. Lucius alors pour la première fois avait posé son regard sur moi, et j'y voyais de la culpabilité, j'y voyais ce que je ne voulais pas croire. Comment ce Mangemort pouvait regretter ce qu'elle était en train de me faire subir, celui qui avait enseigné à Drago comment haïr les sangs de bourbe. Néanmoins, quelques souvenirs étaient venus frapper à la porte de mon esprit, ceux que j'avais vus dans l'esprit de Drago. Je me souvenais de ce père aimant, de ce père inquiet pour son fils. Je me souvenais qu'il avait bien été un père pour Drago, même s'il avait dû y renoncer depuis la réapparition du Seigneur des Ténèbres.

Deux Lionnes pour un serpentOù les histoires vivent. Découvrez maintenant