Chapitre 2. Lumière aveugle.

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Quelques semaines plus tard.


« Drago, réveille toi c'est l'heure ! »


Je me reveillais en sursaut encore allongé sur la poitrine de ma Lionne. Cela faisait presque un mois que l'accident avait eu lieu et je n'arrivais pas à passer une bonne nuit de sommeil éloigné de la comateuse. Je ne comprenais pas pourquoi, mais elle était certainement la seule à ne pas me juger, la seule à ne pas me rejeter la faute dessus, parce qu'elle ne pouvait pas le faire. Elle ne pouvait rien faire et c'était entièrement de ma faute. Si j'avais été plus vigilant cela ne se serait jamais passé. Voilà ce que je me reprocher... Ma non vigilance.


Elle avait beau être la meilleure en tout, je n'aurais pas du la laisser seule dans les airs, elle m'avait dupé, elle avait l'impression de tellement bien voler, de se sentir tellement à l'aise, et elle était tellement belle dans les airs, je n'avais pas voulu la faire descendre, je voulais juste la voir une autre petite seconde, regarder une dernière fois le brin de malice qui traversait ses yeux, quand elle me lançait un défi. Une seconde de trop.


Des larmes et encore des larmes. Je croyais bien que si jamais elle ne se réveillait pas je tomberais certainement en dépression, je n'aurais plus personne pour qui parler, plus personne à taquiner, plus personne à aimer...


J'en voulais au monde entier, mais encore plus au ministrère, on m'avait appris à obéir et à ne jamais dire non à l'autorité, mais là, après cet accident je les haissais. Je me demandais pourquoi il avait fallu que cette année, une épreuve supplémentaire soit inscrite au BUSE, une épreuve de balai. Si elle n'avait pas été ajoutée, jamais elle ne m'aurait demandée mon aide et jamais cet accident n'aurait eu lieu.


Elle détéstait voler, ce qui me surprenait encore plus c'est qu'elle était une des seules sorcières que je connaissais qui n'aimait pas faire du balai. Le moyen de locomotion préféré des sorciers normalement. Mais elle n'était pas normale, elle ne l'avais jamais été et j'avais eu du mal à m'en apercevoir, parce que mes sentiments pour Hermione étaient cachés par ceux que j'éprouvais pour Ginny.


Ou j'essayais de les cacher, parce que ce qu'y était en train de se passer, ce que je faisais n'entrer pas dans les mœurs.


J'aimais Ginny et je ne la remercierais jamais assez pour tout ce qu'elle a fait pour moi et pour tout ce qu'elle m'a fait vivre, mais l'amour que j'avais pour Hermione était tellement plus fort. Comme deux aimants je n'arrivais pas à me détacher d'elle, sa présence me manquait, son sourire me hantait, son rire m'aidait à avancer, mon cœur battait tellement fort quand je la rejoignais dans son lit d'hôpital, je me sentais tellement vivant quand je lui tenais la main, tellement moi. Je ne voulais pas la voire partir, si elle partait une partie de moi mourrait avec elle.


Malgré que je ne croyais pas en Merlin, je le priais tous les soirs, parce qu'elle y croyait et que je pensais que pour elle, il m'écouterait.


Finalement je me levais péniblement de mon siège et observait la malade avec beaucoup d'attention, plus je la fixais, plus je me rendais compte à quel point elle était magnifique. La lumière de la lune épousait les formes de son visage et dans cette lumière n'importe qui aurait pu la prendre pour un ange. J'étais persuadé qu'elle en était une.


Dans les comptes de fées que me racontait ma grand-mère quand j'étais plus jeune, un seul m'avait vraiment marqué : « Les Collines du Wenkempton », ce compte racontait que lors de sombres événements dans la vallée du Wenkempton, une seule famille pouvait combattre les ténèbres, la famille Regranr. La seule famille à avoir des pouvoirs bien plus forts que ceux du noir. Elle pratiquait la magie de l'amour et de l'amitié et puisait dans ces réserves pour mettre à terre la magie du mal noir. Ce compte comme ma grand-mère ne cessait de me le dire était tiré d'une histoire vraie, et les Regranr serait la seule famille déscendante des anges eux-même.


L'histoire dit aussi que pour battre ces démons, le sacrifice de l'ainée de la famille devait être fait. Un sacrifice choisis. Un don. Le don d'une seule vie contre celle de milliards d'innocents. Un honneur. Néanmoins une règle pouvait tout changer, n'importe quel membre de la famille pouvait se sacrifier si c'était pour sauver l'être aimé. Malheureusement la dernière génération de Regranr à disparu peu de temps après ma naissance il y a de cela 17 ans. Et on ne sait pas avec le temps ce que sont devenues ces vieilles légendes.


Avant de quitter définitivement l'infirmerie, je déposais un léger baiser sur le front de la malade, et un choc eu lieu, propulsant mon esprit à des kilomètres de là. Mon souffle fut coupé et je la vis comme si je la voyais pour la toute première fois.


Hermione Jane Granger se tenait devant moi, le regard vitreux mais un sourire collé sur les lèvres.

Deux Lionnes pour un serpentOù les histoires vivent. Découvrez maintenant