Chapitre 13

11 3 2
                                    

Après mon accrochage avec Alahna et Erden, je n'avais plus eut de visite avant ma sortie. Sauf la princesse mais je comptais plus ça comme du gardiennage que comme une réelle visite ! Heureusement, je ne dus attendre que deux jours de plus avant que Clayton ne me donne son aval, chose vivement demandée par Ahidan. A chaque fois qu'il était aussi insistant, je compatissais à ce pauvre Ulrich qui devait supporter son comportement. Etrangement, il se comportait comme d'habitude, comme si nous ne nous étions pas accrochés quelques jours avant et que je n'avais pas tout fait foiré avec Erden, Alahna et Ulrich. Ça aurait dû me rassurer mais c'était l'effet inverse... je me demandais QUAND tout allait changer.

Des doigts claquèrent devant mes yeux, me ramenant à la réalité. La tête d'Ahidan se trouvait non loin de la mienne, perplexe. J'avais très certainement loupé un truc ou même une question et je me sentis bête quand la seule chose qui sortit de ma bouche fut:

— Hein ? T'as dit quelque chose ?

Le regard qu'il me lança voulait tout dire ! Heureusement, de la malice apparut bientôt dans ses prunelles et je sus que les taquineries allaient arriver.

— Alors comme ça on se permet de rêvasser alors que je te parle ? La convalescence t'as donné de mauvaises habitudes on dirait ! Va falloir changer tout ça, mon grand. Tu sais que je n'aime pas être ignoré !

— Je ne t'ignorais pas, je réfléchissais.

Ce n'était pas tout à fait un mensonge puisque mon esprit était focalisé sur mes problèmes relationnels et leurs solutions, si jamais elles existaient. Le rictus qui étira les lèvres d'Ahidan me confirma qu'il n'était pas dupe.

— Je suppose que tu réfléchissais intensément à la réponse à ma question...

— Bien sûr !

— Alors ? Quel est ton verdict ?

Mais pourquoi avais-je sauté sur ce mensonge ? C'était sûr qu'il s'agissait d'un piège ! En face de moi, le rictus s'était transformé en un franc sourire qui fendait la moitié de son visage. L'un de nous était hilare au moins ! Mais j'étais loin de m'avouer vaincu et mon talent pour les pirouettes verbales ne m'avait jamais fait défaut jusque-là.

— J'hésite... Je ne sais pas qu'est-ce qui serait le meilleur dans cette situation.

— Vraiment ?

La surprise qu'exprimait Ahidan n'était pas feinte et un sentiment de fierté gonfla en moi. Je crus l'avoir berné mais je dus laisser transparaître quelque chose car son sourire malicieux reprit place sur son visage.

— Bien joué ! Tu as failli m'avoir ! Alors dit-moi, de quoi étions-nous en train de parler ?

Et mince, là, plus moyen d'esquiver. Je n'avais aucune idée de quoi il me parlait mais j'avais deux options : ou il se mettait en colère en voyant que je ne l'avais pas écouté; ou je le faisais rire et échappait à un Ahidan grincheux. Le choix fut vite fait !

— Nous parlions du meilleur moyen de plumer un goélarus, évidemment !

— Ahah ! C'est toi qui va te faire plumer, oui ! Avoue maintenant, tu n'écoutais rien de ce que je te disais, hein ?

— Il est possible que ce que tu me disais m'a fait penser à autre chose qui, elle-même, m'a encore fait penser à autre chose, concédais-je avec mauvaise foi.

— Donc, notre chambrier te fait penser à un goélarus. Je note ! Je suis sûre que ça fera plaisir à Aaron d'entendre ça !

— Quoi ? NON !

Bon sang, nous n'étions déjà pas parti du bon pied tous les deux ! Il ne fallait surtout pas que Ahidan parle de ça avec mon futur professeur sinon c'en serait fini avant même qu'il n'ait pu m'initier à quoi que ce soit ! Et vu sa réputation, je devais apprendre de lui au maximum avant qu'il ne me jette comme une vieille chaussette. Je savais par avance que la patience d'Aaron allait être mise à rude épreuve rien que pour m'enseigner les bases ! Et oui, je ne savais ni lire, ni écrire ou même compter malgré mon âge, alors il fallait absolument que toutes les chances soient de mon côté...

Les enfants d'OmiiyaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant