Rêves d'Éternité

Chapitre 3 - La confrontation

Dans les ruelles étroites et sableuses de Etherlyn, une silhouette barbare déambule dans l'obscurité comme une ombre insaisissable. Drapée dans sa cape écarlate, ses yeux perçants d'orque scrutent chaque recoin sombre de sa cellule. Morgana ne se contente pas de marcher, elle traque les réponses à ses questions ainsi que la vérité, toute la vérité.

— "Dites-moi, camarades", s'écrira-t-elle aux gardes. "Que vaut la vérité ?" Pas grand-chose, j'en ai bien peur !"affirma-t-elle. Mais je suis prête à payer le prix fort pour obtenir ce que je désire" dit-elle.

Pris de peur et de panique, le garde de la prison dit d'un ton hésitant :

— " Et qu'est-ce que vous désirez, dame Morgana ?"

La vielle orque esquissa un sourire énigmatique

— "Oh, rien de bien extraordinaire, juste un petit artéfact ancien. Mais je suis sûre que vous pourriez m'aider à le trouver, si vous en avez la volonté" lâcha-t-elle d'un ton sarcastique.

Un sourire malsain étire les lèvres de Morgana alors qu'elle tourne son regard vers le garde, comme si elle savait quelque chose que beaucoup ignorent. Toutefois, s'il y a bien une chose que Morgana ne dit pas sur son sujet est la façon dont elle s'est retrouvée dans cette cellule, les poignets liés.

Il y a bien longtemps, dans le clan orc Vrak'thul, son ascension au pouvoir allait à l'encontre du traité de paix continentale des Royaumes d'Occidents. Celle-ci l'avait menée à des actes impitoyable envers des tribus elfiques du nord et a des manipulations sous-jacentes.

La chute de Morgana a été précipitée par une série d'événements complexes, mais prévisibles. Alors qu'elle organisait ses machinations dans les coulisses de la politique du village orc, un complot insidieux s'est tissé contre elle. Ses rivaux, jaloux de son ascension rapide craignirent que son ambition coupe court à leur politique. C'est la raison pour laquelle il fallait impérieusement arrêter cette orque dans un piège sournois pour la piéger dans ses propres filets.

Accusée de trahison, et de meurtre, celle-ci a été arrêtée par les forces de l'ordre et jetée dans cette cellule sombre et lugubre d'Etherlyn. Les murs froids de la prison étaient un rappel constant de sa chute vertigineuse et de sa perte de pouvoir. Mais même derrière les barreaux, son esprit calculateur ne connaissait pas de repos, cherchant toujours un moyen de s'échapper de sa captivité et de reconquérir sa liberté.

La prison était un cauchemar vivant, peuplé de criminels impitoyables et de gardiens corrompus. Mais Morgana ne se laissait pas abattre par les conditions sordides de sa captivité. Elle savait que son esprit acéré et sa détermination sans faille étaient ses seuls alliés dans cette lutte désespérée pour la survie, estima-t-elle. Et même dans les ténèbres oppressantes de sa cellule, une lueur d'espoir brûlait toujours dans son cœur, alimentant sa volonté de se venger de ceux qui l'avaient trahie et de reprendre sa place légitime au sommet du pouvoir.

Avant son arrestation, Morgana Grom'ka était connue pour son mépris et son racisme flagrant envers les elfes, une attitude alimentée par ses propres préjugés et son ambition dévorante. Pour elle, les elfes étaient des êtres arrogants et prétentieux, se croyant supérieurs aux autres races en raison de leur longévité et de leur proximité avec la nature.

Dans ses discours enflammés et ses actions impitoyables, Morgana exprimait ouvertement sa haine envers les elfes, les décrivant comme des parasites vivant au détriment des autres races. Elle les accusait de manipuler les forces de la nature pour servir leurs propres intérêts, tout en ignorant les besoins et les souffrances des autres habitants du royaume.

Cette attitude raciste de Morgana se manifestait également dans ses interactions personnelles avec les elfes. Elle les traitait avec dédain et mépris, refusant de reconnaître leur valeur en tant qu'êtres humains et les reléguant au rang d'ennemis à abattre. Ses discours incendiaires et ses actes de violence à leur encontre étaient une démonstration de sa détermination à éliminer toute opposition à sa quête de pouvoir.

Cependant, malgré ses préjugés profondément enracinés, la vielle prisonnière était aussi consciente du pouvoir politique et économique des elfes dans le royaume. Elle savait qu'elle devait composer avec eux pour atteindre ses propres plans, même si cela signifiait temporairement mettre de côté sa haine et sa méfiance envers eux. Mais sous sa façade de diplomatie et de compromis, son racisme envers les elfes continuait de brûler avec une intensité insidieuse, attendant patiemment son heure pour se manifester avec toute sa fureur.

Dans les salons opulents du Royaume des humains à Valoria, lors d'un banquet somptueux célébrant l'anniversaire de mariage du roi, la jeune orque Morgana à l'époque et la délégation de la famille royale elfique de Sir Flavius se sont retrouvées dans une confrontation foudroyante.

Alors que la soirée battait son plein et que l'orchestre musicale résonnait dans les grandes salles, Morgana, se frayât un chemin à travers la foule résolue et déterminée. De l'autre côté de la salle, les membres de la famille royale elfique, avec leur grâce naturelle et leur aura de noblesse, semblaient flotter entre les invités avec une élégance sans effort.

L'anecdote en question se déroula lors d'un échange de regards chargé de tension entre Morgana et la princesse elfique Lunara, la fille de Sir Flavius. Les deux femmes se croisèrent par hasard au centre de la salle, leurs regards se rencontrant dans une étincelle de méfiance.

Sans un mot, Morgana leva son verre en un geste de défi silencieux, défiant Lunara à un duel verbal muet. Les invités observèrent avec une curiosité mêlée d'appréhension tandis que les deux femmes échangeaient des regards perçants, chacune cherchant à cerner les intentions de l'autre.

Finalement, ce fut Lunara qui brisa le silence, ses mots empreints de dignité et de fermeté. Elle rappela à Morgana l'importance de l'unité et de la compréhension entre les peuples, et lui fit comprendre que ses tentatives de semer la discorde ne feraient que renforcer la détermination des elfes à protéger leur alliance avec les humains.

Morgana, ne reculant pas devant une telle affirmation, riposta avec une réplique cinglante, lançant des accusations infondées contre la famille royale elfique et mettant en doute leur loyauté envers le royaume humain. Mais Lunara resta imperturbable, ses paroles empreintes de sagesse et de compassion, rappelait à tous les invités l'importance de la paix et de l'harmonie entre les royaumes.

La confrontation se termina par un échange de regards chargé de tension, chacune des femmes comprenant que leur lutte pour le pouvoir et l'influence ne faisait que commencer. Et tandis que les invités retournaient à leurs festivités, les échos de leur affrontement résonnaient encore dans les couloirs du palais, annonçant le début d'une nouvelle phase de la guerre d'intrigues et de pouvoir qui secouait les fondations des royaumes voisins.