Je frissonne au contact du courant d'air qui souffle sur ma nuque. Je resserre l'écharpe qui l'entoure pour éviter d'attraper froid. Je n'ai pas le temps d'être malade et de rester sous la couette.
Mais cet air frais me fait du bien, il paraît saint dans mon corps, revivifiant comme si je n'avais pas respiré ainsi depuis des années. Mes mains pourraient quitter mon corps et je ne m'en rendrais pas compte. Mais soit je retrouve Harry à l'hôpital et je le réchauffe, soit je profite de cette pause, mais en souffrant de froid.
Les deux me tentent, l'un plus que l'autre. Je remonte la capuche de ma veste sur mes oreilles et regarde les arbres nus au-dessus de moi. C'est fou comme un si joli endroit se trouve si près d'un endroit si terrifiant. D'où je suis, je vois les gens entrer et sortir de l'hôpital, la plupart -pour ne pas dire tous- ont la tête baisse à retenir des larmes.
Quelque chose frôle ma main, un instant, j'imagine Harry glisser ses doigts entre les miens comme il le fait tout le temps, mais non.
Je regarde devant mes jambes et tombe face à un chien au pelage noir de jais, ses poils parfaitement coupés me fait penser qu'il est allé chez le toiletter il y a peu. Le collier vert qu'il porte autour du cou me fait chercher le propriétaire, personne dans les environs.
- Tu es perdu mon pote ?, je caresse le haut de son crâne.
Sa queue remue avec enthousiasme et ses halètements me font fondre.
J'ai toujours aimé les chiens, je préfère d'ailleurs les chiens aux chats et Harry m'en a toujours voulu, je crois. Depuis que je le connais il répète qu'il voudrait grandir avec des chats à ses côtés et que s'il ne trouvait pas le grand amour, il ferait sa propre vie avec ses chats. Je me suis souvent -voir tous le temps- moqué de lui lorsqu'il me racontait sa vie de rêve avec ses douze chats. Douze chats pour les douze mois de l'année. Va savoir pourquoi, c'était son rêve.
- Bah alors, t'as l'air en forme !, je constate avec une voix aiguë, j'ébouriffe son pelage déjà gaga devant tant de mignonnerie. Tu as l'air bien nourrit toi.
- En effet, c'est un ventre sur patte, répond une voix que je ne perçois pas encore.
Des vans s'approchent du chien. Je relève la tête, un monsieur avec un immense manteau de fourrure se trouve face à moi, un sourire communicatif sur les lèvres.
- Il a l'air en forme, il est adorable, je dis poliment et continue de caresser affectueusement les oreilles du petit chien qui ne cesse de se frotter contre mes jambes.
- Je dirais même qu'il est très en forme, insiste le maître en riant, pas vrai Doug.
- Doug ?, je reprends surpris.
- Ma fille a insisté pour ce nom, va savoir pourquoi. Avec le temps on s'habitue, même si son nom ne va pas du tout avec sa tête.
- Oui, c'est vrai, je confirme en souriant de toutes mes dents.
Ce chien transpire les bonnes ondes et pourrait redonner le sourire à n'importe qui, la preuve avec mon visage d'idiot, mais heureux.
Le silence se créait. Doug reste là, assis entre mes pieds, je caresse sans relâche le haut de son crâne. Il a trouvé sa place au chaud apparemment.
L'homme debout se racle la gorge. Il ne semble pas pressé, il attend patiemment Doug sans le presser. J'aime ce genre de maître, on voit d'instinct qu'il est bon avec son chien et qu'il l'aime d'un amour inconditionnel. Et vu l'énergie du chien, on sent aussi qu'il est aimé.
Si j'avais un chien, il serait triste. Tout comme moi. Il ne dormirait presque pas, il ne mangerait que quelques repas dans la semaine. Il ne ferait pas d'effort, sauf celui de la promenade -qui pour moi est l'aller à l'hôpital- le chien serait triste à mourir.
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L'éternité nous attend// Larry Stylinson
FanfictionJe connais ce chemin par cœur, le chemin aussi me connaît. Il reconnaît la douleur que je traîne derrière moi et que je laisse aux portes de l'hôpital pour n'amener aucune onde négative dans sa chambre. Avec le temps je crois à cette aura positive o...