Chapitre 7

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La veste en jean que je porte était peut-être la couche de trop. Je me rends compte que je ne suis plus habitué au temps doux que nous réserve le printemps. Ça fait un bien fou de ne plus grelotter de froid à l'extérieur comme à l'intérieur de l'appartement, ça commençait à faire trop de jours glaciale d'affilée.

Je passe devant le parc qui devient plus coloré, plus agréable à regarder. Le vert se dépose de plus en plus sur les feuilles et le monde semble renaître après une guerre contre le froid.

Je ralentis même ma cadence de marche pour profiter de cet espace, même si je suis en retard. Ça passe au second plan, après tout, je dois prendre soin de moi non ?

J'essaie, en réalité, de retarder le moment. Je veux tout ralentir, reculer, voir même annuler. Va savoir pourquoi cette angoisse née en moi, aussi cruelle que favorable.

A ce moment précis, je sais déjà que Zayn, Liam et Niall sont dans le café où nous nous sommes donné rendez-vous. Ils m'attendent, puisque c'est moi qui ai eu l'initiative de les voir.

Après le discours de Gemma, je me suis remis en question, j'y ai pensé et finalement c'était pas si mal. Mais plus le moment approche plus j'ai peur.

Et si ce n'est plus comme avant ? Et s'ils ont une sorte de filtres envers moi, une pitié qu'ils tentent de camoufler derrière des sourires inquiets.

D'un autre côté, je me dis que c'est une bonne chose. J'avance enfin, je m'améliore. La seule idée que je les ai appelés et que nous avons fixé une date est déjà un bon début.

Il m'en faut peu mais la suite me tue de l'intérieur.

Je termine le chemin dans le parc. La rue revient aussi vite que la réalité. Ils m'attendent. Je vais revoir les personnes qui m'ont rendu comme je suis. Qui m'ont accompagnés durant tant d'année, qui connaissent quasiment tout de moi -après Harry- mais le temps est passé et j'ai peur.

Je prends sur moi. Je fourre mes mains dans mes poches et baisse la tête. J'avance vers l'endroit qui brûle, l'endroit où mes amis m'attendent.

Aller Louis, ce n'est pas la mort. Ce sont tes amis, ils sont là pour toi. Ils vont être contents de te voir. Tout va bien se passer.

Respire et souris.

Je ne sais pas de combien de temps je suis en retard, entre quinze et trente minutes, aucune idée. Vu que je me suis préparé -un minimum pour ne pas qu'ils pensent que je me laisse aller- et vu que je me suis promené alors même que j'étais déjà en retard.

Peu importe.

- Louis !

Je relève ma tête.

- Louis derrière toi !, la voix s'intensifie, essoufflée.

Je me retourne. Julia approche de moi en trottinant entre les gens sur le trottoir, passe parfois sur la route pour aller plus vite.

Ses cheveux noirs volent dans tous les sens, son sourire scintille comme le soleil et ses yeux reflètent la joie à des kilomètres.

- Julia !, dis-je surpris de la voir, un peu énervé mais reconnaissant qu'elle me fasse perdre encore un peu de temps.

- Qu'est-ce que tu fais là ?, dit-elle en levant ses sourcils, tu reviens déjà de l'hôpital ?

- Non, je... je vais retrouver des amis, finis-je par avouer comme si cela était honteux, un secret que je devais absolument garder.

- Oh, c'est sympa !, s'exclame-t-elle aussi enthousiaste qu'une bonne amie. C'est vraiment bien que tu revois du monde Louis, elle cogne son coude aux miens. Je suis fière de toi Lou'.

L'éternité nous attend// Larry StylinsonOù les histoires vivent. Découvrez maintenant